Moi, Yona

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De la couleur agrume voici les Falanim et les Ritsua

De la couleur émeraude voilà les Atsurui aussi belles que mon Alyana

De la couleur de la nuit voici les Manakim

De la couleur de l’océan voilà les Némaska

Mais voici venir le plus grand de tous

C’est le plus grand des rois

Voilà l’Aokiring.

« - Maman ?

- Oui ma chérie.

- C’est qui l’Aokiring ?

- C’est le plus grand des rois, le sauveur ma puce... »

Cela faisait longtemps que je n’avais pas rêvé de ma mère… Je me réveille en fredonnant cette berceuse si chère à mon cœur. Malgré moi, une larme glisse le long de ma joue. Cela fait huit ans aujourd’hui qu’elle s’est éteinte de façon si brutale…

Je sors de mon lit sans trop m’étirer… Je suis un peu à l’étroit dans cet appartement... Il est vrai que j’ai un physique peu commun : avez-vous déjà vu une jeune fille de tout juste dix-huit ans mesurer deux mètres vingt-cinq ? Oui, 2m25. De plus, chacun de mes muscles semble taillé à la serpe bien que je ne fasse absolument rien pour cela. Pour couronner le tout, j’ai une chevelure bouclée d’un rouge profond, j’ai bien dit rouge pas roux, long jusqu’au bas de mes hanches. Ils n’ont jamais connu le coiffeur : ma mère m’aurait tuée si je l’avais fait ! Elle pouvait passer des heures à jouer avec mes boucles… J’en garde un souvenir précieux. Quoi qu'il en soit, même après sa mort je ne les ai jamais coupés. Enfin, j’ai les yeux vairons : l’un d’un vert émeraude et l’autre marron noisette. Souvenir de mon père qu’elle disait…

Je ne l’ai jamais connu : était-il mort ? Nous avait-il abandonnés ? Chaque fois que j’abordais le sujet, le doux visage de maman se teignait d’une profonde tristesse… si bien que vers mes huit ans je n’ai plus jamais cherché à connaître la vérité. Son amour inconditionnel pour moi me suffisait. Deux ans plus tard, elle succomba à la suite d' une maladie. Je venais à peine d’avoir dix ans. Je n’avais ni famille ni ami qui puissent m’accueillir. J’ai ensuite vécu l’une des pires adolescences qui soit : aucune famille ne me gardait longtemps… Traînée de foyer en foyer, je n’ai jamais pu me faire d’amis... C’est aussi à cette époque que j’ai eu une poussée de croissance hors norme… A seize ans, je demandais au juge des enfants le droit de m’assumer seule : après quelques petites batailles, j'obtins le précieux sésame. Cela fait maintenant deux ans que je vis seule, dans un petit appartement. Je suis en dernière année d’étude, la semaine prochaine verra les premiers examens de fin de scolarité obligatoire.

Je regarde l’heure. Déjà 10h00… J’entre dans le coin cuisine et me prépare un petit déjeuner : œuf, bacon et pancakes, sur lesquels je m’allume une petite bougie. Joyeux anniversaire Alyana. Seule ma mère me nommait ainsi. Dans la vie de tous les jours, mon prénom est Yona. Le simple fait de me le remémorer, une larme amère coule le long de ma joue, bientôt suivie par un torrent. Dix-huit ans et seule. Le pire c’est que cela n’est pas près de s’arranger…

Après avoir mangé, je vais pour replier mon clic-clac quand une petite enveloppe kraft attire mon attention sous ma porte d’entrée. Je la ramasse, elle est cachetée à la cire avec un tampon d’armoiries qui me semblent familières. Je retourne l’enveloppe et reçois un choc.

Cabinet d’avocat Strauss et Cie

General Valley

Ecosse

A Mlle Alyana Richard Atsurui

Cabinet d’avocat ? Je ne sais pas par quel terme je suis le plus choquée : avocat, Alyana ou Atsurui… Je tremble et ouvre l’enveloppe. La lettre est manuscrite, d’une écriture très raffinée

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