Un étonant baiser

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Suite à sa déclaration, il se lève et se pointe devant moi avec un sourire en coin, son souffle chaud s'abat sur ma joue et il me chuchote des choses incompréhensibles à l'oreille. Nos bouches ne sont qu'à quelques centimètres l'une de l'autre, nos regards se croisent et un sourire étire mes lèvres. Il n'y a maintenant plus que quelques millimètres entre nos deux bouches, mes mains commencent à se balader d'elle-même et à toucher le torse d'Antoine.

-Bianca sors de ta cach... Elle s'interrompt en nous regardant bouche-bée. Oh pardon j'interromps quelque chose je vous laisse murmure t-elle en sortant de la chambre en courant comme si elle avait le diable à ses trousses.

Je m'éloigne d'Antoine ayant repris mes esprits et le fixe choquée par ce qu'il vient de se passer et gênée par ce qui aurait pu arriver si Ashley ne nous avait pas interrompus. Antoine continue de me dévorer du regard et je comprends alors la cause de son comportement. C'est à cause de la tenue qu'on a failli s'embrasser.

La réapparition de ma meilleure amie dans la chambre de son grand frère se fait dans un silence monstre. Son regard se tourne vers nous, elle me regarde pendant une dizaine de secondes et fait de même avec son frère puis se tourne vers Antoine le regard noir.

-Écoute moi bien Antoine, je ne sais pas ce que tu t'es imaginé, mais non Bianca n'est pas une fille pour toi. Si tu oses encore une fois l'approcher, je te jure que je balance tu sais quoi aux parents CAPICHE hurle t-elle énervée avant de m'attraper fermement par le bras et de me tirer jusque dans sa chambre qui se trouve au bout du couloir.

-Non Ashley ! Je t'ai dis qu'on en parlerait plus tard n'insiste pas protestais-je en m'avançant vers la table où se trouvaient les gâteaux apéros.

-Bordel Bianca, ça fait deux heures que tu me dis ça, je ne te demande pas la mer à boire. Je veux juste savoir pourquoi tu as presque embrassé mon idiot de frère, en plus je croyais que tu ne l'aimais pas hurle t-elle pour se faire entendre malgré la musique.

J'ignore sa requête et m'avance mon verre d'oasis à la main vers les canapés où se trouvent déjà Tifanie et Hugo son petit ami, le regard saoulé je m'assois avec une grace de cachalot sur le canapé sous les plaintes de mes deux amis. En réponse je leur envoie un sourire et m'allonge, pour ne pas perdre mon temps inutilement, je sors mon téléphone et déverrouille l'appli qui me sert de journal intime, dessus j'écris ce que j'ai besoin de raconter comme je n'ai pas pris le risque de ramener mon journal intime. Tiens, ça me fait bizarre de penser à ça.

J'écris le regard plongé dans mon téléphone au point que je ne remarque pas que je suis maintenant seule sur le canapé, décrétant avoir assez écrit. Je me lève avec un léger mal de dos dû à ma chute de tout à l'heure. Mon attention fut attirée par un rire que je ne connais que trop bien, c'est celui d'Ashley, je suis alors ce son mélodieux (c'est ironique bien sûr) et arrive au sous-sol.

-Comme ça madame nous fait enfin l'honneur de sa présence que c'est généreux de ta part dis donc. Aller trêve de plaisanterie rejoins-nous dans le rond, nous sommes en train de jouer à cap ou pas cap. Petite précision, tu n'as pas le droit de refuser.

-Les gens, ça vous dirait qu'on aille jouer dans la salle de jeu du rez-de-chaussée parce qu'ici ça craint en plus on n'a rien et on est par terre comme des clochards s'exclame Jodie avec un grand sourire une fois que je suis assise.

-Alors Jodie action ou vérité demande Quentin qui a rejoint notre groupe et qui est collé aux basques d'Ashley qui sourit.

-Action répond t-elle en joueuse qu'elle est en se levant avec un rictus sur le coin des lèvres.

-D'accord, alors tu dois sauter tout habillée dans la piscine prononce Quentin telle une sentence irrévocable, on se croirait presque dans Koh Lanta avec en présentateur Quentin dans le rôle de Denis Brogniart.

-Pitié, Denis Brogniart sort de ce corps grommela Tifanie. Sinon c'est quand qu'elle nous fait son action la petite parce que moi là j'ai pas votre time.

-Waouh, Hugo calme ta copine s'il te plaît parce que là, elle devient chiante déclare Quentin avec un faux sourire.

-A toi Bianca, alors action ou vérité me demande Jodie qui est d'ailleurs toute trempée de sa chute dans la piscine.

Je réfléchis à sa question et cherche du regard Tifanie ou Hugo, mais en vain puisqu'après ce qu'a dit Quentin, Tifaine est sortie de la salle énervée suivie de son petit ami qui nous faisait un signe de tête pour nous dire au revoir. D'habitude quand on joue à ce genre de jeu, je me tourne vers Tifaine et lui demande son avis discrètement d'un signe de tête, mais aujourd'hui je ne peux point. Cependant, je décide d'être joueuse ce soir...

-Action annonçais-je de but en blanc en me disant que je vais très certainement regretter mon choix. Mais après tout dans la vie il faut prendre des risques, non ?

Ma réponse choque tout le monde, pas que je sois le genre de fille à ne choisir que des vérités, mais il est rare que je prenne "action" dès le premier tour. Dans le regard d'Ashley j'y lis de l'incompréhension, et dans celui des autres j'y vois une touche de sadisme. Bizarrement pour cette action, ils me mettent à l'écart et se réunissent tous dans un coin de la pièce pour choisir mon gage. Le pire, c'est que je ne peux même pas décider de ne pas faire ce gage, pour la simple raison que je déteste l'alcool, et ça tout le monde le sait. Le seul point positif, c'est que le gage n'aura aucun rapport avec l'alcool et ça, ça m'arrange à un point.

Je tends l'oreille pour écouter ce que disent mes amis, mais la seule chose que j'entends c'est des chuchotements puis un "ça y est, je sais ce qu'on va lui donner comme défi" de la part de ma meilleure amie qui me fait un clin d'oeil. Un cercle se forme autour de moi et le stress commence à monter, j'ai terriblement peur de ce que je vais devoir faire. Jodie demande à tout le monde de se taire et ricane.

-Après mûres réflexions, nous avons choisi ton action, de nombreuses idées étaient bonnes mais nous avons dû les rejeter à cause de l'alcool qui entrait en ligne de mire. Tu vois le garçon là-bas avec son tee-shirt noir et son air de bad boy ?

-Oui je vois, quel est le rapport ? Articulais-je.

-Ton action sera d'embrasser n'importe quel garçon se trouvant dans le périmètre autour de celui-ci déclame t-elle.

Erreur 404, ce n'est pas possible, non pitié pas cette action. Il n'aurait pas pu me demander de je ne sais pas moi, par exemple de manger un truc dégueulasse ou autre ? Je ne veux pas que mon premier baiser soit l'objet d'un jeu. Sauf que je ne peux m'y soustraire, si je n'embrasse pas l'un des garçons autour de moi, je devrais boire un shoot, or ce n'est pas dans mes cordes. L'attention de tout le monde est tournée vers moi, ils attendent que je fasse le moindre geste pour sortir de leur torpeur. Décidée, je m'avance d'une démarche "assurée" vers un groupe de garçons se trouvant derrière mon "point de repère". N'ayant pas remarqué ma présence, ils continuent de discuter.

Déterminée, je m'approche d'un garçon qui rigole avec ses amis. L'espace d'un instant je rebrousse chemin, mais le regard de mes amis me demande de faire le contraire. D'un pas "normal", je fonce sur le garçon et prends sa bouche en assaut avec la mienne. Au départ, il ne comprend pas ce qu'il se passe et ne répond pas à mon baiser, mais au moment où je commence à m'éloigner, nos lèvres entament une danse endiablée.

Des encouragements se font entendre de la part des amis du garçon ainsi que de la part de mes amis, le temps semble s'arrêter et se mettre sur pause. J'oublie tout ce qu'il se passe autour de nous, ainsi que les disputes quotidiennes de mes parents, le jeu, mes frères et soeurs. Juste le temps d'un instant, je deviens une autre personne, fille qui profite de son adolescence et qui a des parents qui l'aiment.

Nos regards se croisent et je sens une certaine "électricité" entre nous, aucun de nous n'ose stopper ce moment d'apothéose. D'une main fébrile, je m'accroche à son cou pour approfondir notre baiser. Quant à lui, il s'agrippe à mes cheveux comme s'il avait peur que je disparaisse. À bout de souffle nous nous éloignons l'un de l'autre, mes joues deviennent alors rouge de gêne, et lui me fixe bouche bée.

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