Bloody Mary
Lundi, mes yeux baignent de pluie.
Demain, qui rira verra que la vie ne vaut pas les gouttes versées.
En attendant l'averse est là, mon visage mouillé, abîmé.
Mardi, jour de fête ou jour maudit?
Mon cœur est sec, il est entre vos mains, tout bousillé.
Aujourd'hui c'est le calme avant la tempête, l'averse a cessé.
Mercredi, il n'y a donc rien à dire.
Je vois rouge, ma lame, sur ma peau, s'est mise à danser.
Maintenant rien a changé, la douleur n'apaise ni la fureur ni l'anxiété.
Jeudi, où est passé l'amour indéfini?
Ici règne le tabou, le silence, je ne souris pas à mes parents muets.
Dès ce soir la danse reprendra, mon corps est mon unique jouet.
Vendredi, enfin l'école est finie !
Personne ne nous apprend à rester en vie, c'est pourtant une nécessité.
Alors je rentre chez moi sans rien dans la tête qu'une vague idée.
Samedi, la nuit réconforte les invisibles.
Le monde ressemble à une aire de jeu où chacun se prête au danger.
Durant quelques heures j'oublierai qui je suis pour, à mon tour, voler.
Dimanche, voilà un jour qui aurait été béni.
J'ai bloody Mary dans la tête, elle me murmure qu'elle peut m'aider.
Les fins de semaine je manque de courage, mon cœur emplie de lâcheté.
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