Chapitre unique

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- Oui, oui, Franck. Je suis au bureau dans vingt minutes.

Lauren raccrocha en claquant la porte de son appartement avant de se diriger vers l'ascenceur. Il s'ouvrit presque immédiatement avec un ding retentissant. La jeune femme s'y engouffra puis se mit à fouiller frénétiquement dans son sac à main. Alors que les portes commençaient à se refermer, elle entendit une voix masculine provenant du couloir appeler : « Attendez, attendez !» Lauren leva les yeux au ciel. «Encore un qui vient de se faire jeter au petit jour» pensa-t-elle. Pourtant, elle changea d'avis en entendant l'homme poursuivre : «Retenez l'ascenceur !». Elle pressa le bouton Ouverture des portes. Quelques secondes plus tard, un jeune homme se glissa à l'intérieur. Il portait un t-shirt marqué de l'inscription On est jamais vraiment seuls. Il y a toujours des relous dans notre tête qui nous font chier. Même si son éducation de petite fille modèle la fit tiquer à la mention des mots relous et font chier, elle se surprit à sourire. Elle l'effaça immédiatement pour retrouver l'expression professionelle qui lui avait valut sont poste chez Gontrant & Cie deux ans plus tôt.

Le viel ascenceur se mit en route dans un mouvement cahotique. «Allez, Lauren, tu peux le faire, il n'y a que treize étages.» tenta de se convaincre la jeune femme. Lauren avait une peur bleue des ascenceurs, phobie qu'elle ne parvenait toujours pas à expliquer. Aussi, chaque fois qu'elle savait qu'elle devait en emprunter un, elle avalait un comprimé prescrit par son médecin. Sauf que ce matin, le coup de fil de son collègue le lui avait fait oublier et elle était sortie de son appartement sans. Ce qu'elle regrettait amèrement à cet instant.

Alors que le stress et la nervosité commençaient à monter en elle, elle posa son regard sur les chiffres des étages qui défilaient : 12, 11, 10...

Pendant ce temps, le regard de Samäel n'avait pas quitté la femme des yeux. Ses yeux vifs parcouraient chaques centimètres de son corps. Il remarqua son chemisier bblanc et sa jupe droite noire, ses cheveux bruns lissés, son maquillage discret et surtout, il nota la goutte de sueur qui perlait sur son front ainsi que l'étrange manie qui faisait qu'elle fouillait toutes les trente secondes dans son sac à main sans ne jamais rien en sortir.

Alors que Samäel poursuivait son inspection de routine, l'ascenseur eu une brève secousse accompagné d'un cliquetis métallique. La lumière clignota et dans le noir, Lauren commença à paniquer : ‹‹Non, non, ce n'est pas possible ! Ça ne peux pas m'arriver à moi !›› L'obscurité masqua le sourire en coin de Samäel. ‹‹Qu'avons nous là ?» se demanda-t-il.«Une ascensumophobe ?»

8, 7, 6 ...

En temps normal, le jeune homme aurait probablement ignoré la détresse de la jeune femme mais aujourd'hui, sans qu'il ne sache pourquoi, il avait le désir de lui venir en aide. Il s'approcha silencieusement d'elle, dans la lumière toujours clignotante et vint se placer sous les étages qui continuaient de défiler. D'un geste doux, il lui attrapa la main et la força à le regarder dans les yeux. Elle eut d'abord un mouvement de recul instinctif mais elle finit par se laisser aller à ce contact. Samäel rapprocha sa bouche de l'oreille de Lauren : « Ascensumophobe.» Il énonça ce mot comme une évidence. L'expression de la jeune femme se fit perplexe alors il précisa : «Tu as la phobie des ascenceurs. Tu es ascensumophobe.» Sans se préoccuper du tutoyement employé délibéremment par son interlocuteur, Lauren ferma les yeux et se perdit dans ce mot. «Ascensumophobe, ascensumophobe...» murmura-t-elle en boucle.

2, 1, 0.

Elle ne remarqua même pas la sortie de Samäel lorsque les portes s'ouvrirent. Ce ne fut que lorsque la vielle dame du huitième pénétra dans l'ascenceur qu'elle sortit de sa rêverie. Elle comptempla un instant les portes ouvertes avec délice puis sortit en s'offrant un sourire de victoire. En sortant sur le trottoir, elle envoya une prière de remerciement à l'ange gardien qu'elle avait croisé sur sa route puis se mit en route vers le bureau.

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