Chapitre 21C: août 1772

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Un peu plus tard, lorsque je retrouvais Mathurin, il ne voulut pas m'emmener chez lui. Il y faisait trop chaud. Alors nous marchâmes au bord de la Seine, dans laquelle des enfants et des adultes se baignaient insouciamment. Pataugeant, éclaboussant dans l'eau verte et sale, cela me dégoûtait. Encore fallait -il savoir que les parisiens y déversaient leurs déchets régulièrement, et que la rivière contenait plus d'excréments que d'eau. Contre toute attente, Mathurin retira ses chaussures, sa chemise et sauta. Il tendit ses bras par dessus le rebord.

—''Vous venez ? l'eau est fraîche !

—''Hors de question, je déteste me baigner, ma robe est trop lourde et je n'ai p...

Sans que je ne puisse finir ma phrase, il m’attrapa le bras et je tombais lamentablement dans l'eau, éclaboussant tout autour les femmes venues simplement se tremper les pieds. Un moment je cru me noyer, car ma robe était trop lourde, mais j'eus honte lorsque je réalisais que mes pieds touchaient le fond. La fraîcheur de l'eau me fit oublier sa saleté, même si je voulu vite sortir.

—''Vous ne voulez pas rester un peu ? S'étonna mon ami qui me vouvoyait a l'extérieur, bien que je trouve ce mélange bizarre.

—''J'ai froid et je déteste l'odeur de cette eau souillée.

—''Comme vous voudrez...

Trempée, mes cheveux dégoulinants, ne sachant quoi faire, je prenais le soleil, mais le regard des autres qui se demandaient si je n'étais pas folle était lourd.

—''Nous y allons ? Demandais - je a Mathurin en grelottant de froid.

—''Si vous êtes pressée !

Il sortit de l'eau lui aussi trempé, mais contrairement à moi ses cheveux courts bien qu'épais et ses vêtements légers étaient quasiment secs une fois arrivés chez lui. Je me déshabillais de mes vêtements mouillés, me séchait comme je le pu et il me prêta une de ces chemises qu'il portait la nuit. Fainéante, je paressais allongée sur son lit tandis qu'il peignait et dessinait. Le soleil de fin de journée, celui que j'adorais, passait par ses rayons à travers la fenêtre de toit. Mathurin se questionnait tout en dessinant.

—''Vous restez cette nuit ?

—''Je n'en sais rien. Lui répondit- je. De toute façon je ne pourrais pas rentrer chez mon frère avant que mes vêtements ne soient complètement secs. Si je rentre demain matin, Louis va encore me reprocher de prendre son appartement pour un hôtel, je ne sais pas quoi faire. A moins qu'il soit de garde demain... Je crois que je vais rester.

—''C'est comme vous voudrez.

Je me décidais finalement à rester chez mon amoureux cette nuit. Nous prîmes notre repas du soir et nous allâmes nous mettre au lit. Je ne parvenais pas à trouver le sommeil, il faisait trop chaud. Je retirais les couvertures, les remettait, transpirait, m'énervait sur un moustique bien décidé à me gâcher ma nuit. Mathurin fut dérangé par mes mouvements dans le lit et se réveilla. Décidément me disait-il, vous ne trouvez pas le sommeil chez moi !

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