Chapitre 23B: avril 1774

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Je jetais un œil à mon gousset : il était déjà seize heures dix, comme le temps passait vite mon dieu ! Je me devais de rentrer, les enfants ne tarderaient pas à réclamer leur en-cas de quatre heure. Mon amour que je me devais de quitter ébouriffa les cheveux de son fils et me chuchota à l'oreille une citation que je n'oublierais jamais : ''l'absence est à l'amour ce qu'est le feu au vent, il éteint le petit, il allume le grand''.

Enfin il me tint longuement les mains comme pour imprégner sa peau de la mienne et me laissa rentrer avec les bambins plein d'énergie et jamais à cours de bêtises. Caroline et Malou revinrent toutes barbouillées de terre, tandis que Gustavine elle, avait sagement joué sur l'escarpolette, je sermonnais les deux tandis que je congratulais l'autre. Elles réclamaient toutes trois leur biscuit de fin d'après - midi et leur verre de lait comme une habitude à jamais gravée dans leurs esprits. Une fois rentrée à la maison, je changeais les langes de Léon - Paul, le couchais dans son berceau et me délectais du calme olympien qui régnait dans l'appartement lorsque ces quatre petits sagement assis à table dévorait leur biscuit.

—''Caroline mon gâteau ! réclama Michel en tapant sa cousine, qui venait de lui dérober sa gourmandise sous mes yeux, profitant de son handicap, croyant sûrement qu'il n'en saurait rien.

Je me levais et n'y tenant plus, giflait ma belle - fille. Personne ne devait faire de mal à l'enfant de ma sœur. Je lui lançais aussi dans la colère :

—''C'est immonde ce que vous avez fait, vous ne vous rendez pas compte qu'il n'y voit rien !

La petite fille se mis à pleurer, et me lança dans ses sanglots d'un air méchant :

—''Je vais le dire à mon père, et... et... et il va vous frapper ce soir parce-que vous êtes vraiment trop méchante !

J'eus d'un seul coup peur, je redoutais par-dessus tous les coups de mon époux. Je priais pour qu'elle ne lui dise rien ce soir.

Prise d'une angoisse, je me réfugiais dans ma chambre et attrapais mon bébé qui dormais dans son berceau pour le serrer contre moi, le protéger. Nous étions deux dans ce monde si difficile. Il se réveilla et chouina un peu mais j'eus vite fait de le rassurer et le calmer. Je surveillais chaque bruit, guettant l'arrivée de mon mari, des heures durant j'attendais, a peine en osant respirer, puis c'est quand la porte claqua et que des pas rapprochés se firent entendre que je cru ma dernière heure arriver. J'entendis un semblant de dialogue entre Léon et ses filles, j'eus peur qu'il s'en prenne à mon neveu et ma nièce, qui n'avait pourtant rien à voir dans le conflit. Alors que j'allais m'enfermer dans la chambre, sûre de ne pas ressortir indemne s’il y entrait, il arriva en trombes. J'allais mourir, cette fois. Il me hurla dessus :

—''Pourquoi vous avez battue Caroline ?! Vous voulez que je vous montre-moi, ce qui arrive aux gens qui frappent mes enfants ?!

Je tombais à terre en me soumettant à son autorité, puis je repensais à la dernière issue possible.

—''Mon dieu Léon, épargnez l'enfant que je porte. Laissez-nous en vie. Tuez-moi après la naissance si vous le souhaitez.

Il releva la tête, comme s’il venait de considérer mes propos (pour une fois), et quitta la chambre en me donnant une ultime gifle, comme si j'avais été sa propre fille qu'il punissait. Secouée mais vivante, je serrais mon tout petit garçon très fort contre moi.

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