Une journée presque normale

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07:00

 Le téléphone vibra puis une alarme stridente fut émise. Harrisson se réveilla en sursaut et sauta sur son appareil pour l'éteindre.

  « Chloé ! cria-t-il en se pointant au chevet de sa soeur, dont il partageait la chambre. Pourquoi tu as encore changé la sonnerie ?

  — Celle que tu avais choisie ne me plaisait pas.

  — Et celle-ci était mieux ?

  — Non, mais je savais que ça te ferait chier. »

 Chloé lui tourna le dos en souriant fière d'elle. De cinq ans son aînée, elle avait récemment interrompu ses études pour rentrer à la maison sans donner d'explication.

 Depuis son retour, elle se plaisait à l'humilier et à lui mettre des bâtons dans les roues à longueur de journée. Punaises sur ses draps, savon sur sa brosse à dent, elle s'amusait à le faire enrager. Et lui, bonne poire, ne disait rien. À croire qu'il aimait ça !

 Agacé, Harrisson avala son petit déjeuner en vitesse puis se prépara à partir pour le lycée. Ce matin-là, Chloé lui avait épargné le poil grattant sur l'uniforme et il put l'enfiler correctement. Il noua sa cravate de travers en se rendant compte qu'il était en retard et passa la vitesse supérieure.

 En sortant de l'immeuble, il enjamba le sans domicile fixe qui dormait devant l'entrée et courut pour attraper son bus. Harrisson trouva une petite place dans le véhicule bondé, entre un homme XXL qui transpirait avec excès et une vieille dame qui avait oublié comment se servir d'une douche.

  « Tout va bien se passer, tenta-t-il de se convaincre à mi-voix, la journée a mal commencé, mais pas de fatalisme, ça va s'arranger. »

 Quand Harrisson parvint à s'extirper du bus pour descendre à son arrêt, il trébucha contre le trottoir et s'étala de tout son long devant le groupe de filles le plus populaire du lycée. Va te convaincre que tout se passerait bien après ça ! Les rires l'accompagnèrent pendant qu'il se relevait et prenait la fuite avec le peu de dignité qui lui restait.

 « Ça ne pourrait pas être pire... »

 Ne jamais mettre la vie au défi. Jamais !

 Les trois heures d'ennui profond qui suivirent se soldèrent par un réveil honteux, avec une professeure d'économie en colère et un filet de bave ayant coulé jusque sur son blaser.

  « Puisque Monsieur Stein ne semble pas avoir suivi le cours, je lui propose de revenir mercredi pour recevoir une leçon en salle de colle. Cela vous convient-il, Harrisson ?

  — Oui, madame. »

 Qu'aurait-il pu dire d'autre ? Il avait la tête enfarinée, l'air hébété et le moral au plus bas. Sans compter une belle tache sur sa veste. Qui ne se serait pas moqué de lui dans la même situation ? Harrisson soupira et rassembla ses affaires pour sortir à la sonnerie. Il se montra plus éveillé en mathématiques -facile après la sieste qu'il s'était faite- et trouva réconfortant d'aller manger en ville à la pause déjeuner.

 Réconfortant ? Quelle rigolade ! Harrisson n'avait pas fait deux pas hors du bahut, que le SDF de son immeuble lui sautait dessus et l'attrapait par le col. Il lui souffla son haleine alcoolisée au visage en s'acharnant à lui demander :

  « Harry ? Harry ! C'est bien toi !

 — Lâchez-moi, monsieur ! Vous vous trompez...

 — Harry ! Je t'ai trouvé ! C'est bien toi ?

 — Non ! Je ne suis pas Harry. Je m'appelle Harrisson. Harrisson Stein ! Lâchez-moi !

 — Que Merlin soit loué ! Je t'ai trouvé ! Suis-moi ! Nous ne pouvons pas discuter ici.»

 Il avait de la poigne le salaud ! Harrisson eut beau gigoter et tirer dans toutes les directions, l'homme ne le lâcha pas. Pour plus de commodité, ce dernier le prit par le bras et le lycéen se retrouva forcé de suivre cet inconnu vers une destination incertaine.

  « À l'aide ! Au secours ! On m'enlève ! Aidez-moi ! Hé ! »

 Personne ne réagissait. Un vieil homme trainait un adolescent comme un animal récalcitrant et personne ne bronchait ? Harrisson mit quelques minutes à se rendre compte de certains détails d'importance capitale. D'abord, ils fendaient la foule sans que personne ne soit bousculé. Ensuite, les gens ne semblaient pas les voir. Littéralement. La panique laissa place à l'interrogation et le garçon se mit à suivre le clochard, presque de bonne volonté.

  « Qui êtes-vous ?

 — Je sais pas.

 — Comment connaissez-vous mon nom ?

 — Je ne sais que ça.

 — Où est-ce que vous m'emmenez ?

 — Ici. »

 Le clochard s'arrêta devant une cabine téléphonique aux vitres explosées et au combiné arraché. Harrisson crut à une mauvaise blague et recommença à s'agiter avec l'espoir d'échapper à l'étrange bonhomme. Sans plus de résultat, il resserra sa prise sur son bras. Le clochard se remit en mouvement et passa le seuil de la cabine en entrainant le garçon à sa suite.

 Le temps d'un battement de paupière, Harrisson se retrouva dans un tout autre lieu. La cabine téléphonique était bien derrière eux, mais ils se trouvaient à présent dans une sorte de prairie au milieu de la forêt.

 « Où est-ce qu'on est ?

 — Au pays des fées.

 — C'est une blague ? En vrai, on est où ?

 — Pourquoi ça ne serait pas le pays des fées ?

 — Parce que les fées n'existent pas.

 — Dis-leur ça en face et tu verras si elles n'existent pas !

 — Cette conversation est complètement dingue ! Qu'est-ce que vous me voulez ?

 — Tu es un sorcier, Harry ! Voilà pourquoi tu es ici.

 — C'est moche le plagiat, vous savez, et puni par la loi en plus. »

 L'homme le lâcha enfin. Harrisson récupéra son bras et fut heureux de voir son mystérieux kidnappeur s'éloigner de lui puis lui faire face.

  « Tu serais gentil de ne pas bouger.

  — Pourquoi ?»

 Sa question n'obtint pas de réponse. Harrisson vit le clochard changer d'apparence et revêtir un complet couleur bronze et une longue veste rouge. Il avait une silhouette élancée et un visage racé, loin des boursoufflures rosées de l'alcoolique dont il avait pris le faciès. D'ailleurs, à bien l'observer, l'homme lui rappelait vaguement quelqu'un.

  « Dites, je ne vous aurais pas déjà vu quelque part ? Votre tête me dit quelque chose.»

 Prenant de bons appuis comme s'il se préparait à se battre, l'étrange monsieur se frotta les mains. Des étincelles bleues commencèrent à se répandre. Il écarta soudainement les bras et un arc électrique relia ses deux paumes.

 En dehors de la beauté du phénomène, Harrisson perçut un violent pincement dans son ventre. Quelque chose comme un danger imminent. Il ne s'y trompa pas, car deux secondes plus tard, le sorcier lançait l'éclair dans sa direction. Dans un instinct de survie intact, le lycéen se jeta au sol puis rampa avant de se relever aussi vite que possible pour prendre la fuite en criant.

« AU SECOURS !

— Personne ne viendra à ton aide, Harry. Tes pouvoirs seront bientôt miens.»

 Harrisson était déjà trop loin pour entendre le commentaire. Il courait aussi vite qu'il le pouvait. Il calqua sa respiration sur ses pas en remerciant son professeur de sport pour ses bons conseils. Sa pensée suivante fut pour sa mère. Elle ne l'avait peut-être pas suffisamment encouragé à faire du sport. Il se promit de s'y mettre sérieusement à son retour à la maison. S'il restait en vie assez longtemps pour rentrer.

 Toutefois, le souffle lui manqua rapidement et le lycéen jugea bon de se cacher derrière un arbre. Il s'était enfoncé dans le bois sans regarder dans quelle direction. Harrisson s'accroupit, se fit le plus petit possible et pria pour que l'homme ne le trouve pas.

 Au bout d'un moment, Harrisson perçut le silence dans la forêt et regarda autour de lui. La lumière avait soudainement changé. Le ciel s'était couvert de nuages de tempête. La température avait drastiquement baissé. Il pouvait faire de la vapeur avec son souffle. Qu'est-ce qu'il se passait encore ?

 Une explosion fit trembler le sol. Harrisson se recroquevilla un peu plus puis se redressa en reconnaissant la voix féminine qui provoquait le sorcier.

 « Je ne te suffisais pas, oncle Joe ? Il a fallu que tu t'en prennes aussi à mon petit frère ?

 — Chloé ? Oncle Joe ? De qui elle parle ? »

 Harrisson sortit de sa cachette avec prudence. Il retourna lentement vers la clairière où s'enchainèrent les bruits d'impacts et les grésillements électriques. Quand le sol vibrait trop, il se recroquevillait au sol avant de reprendre son avancée. Il entendait plus distinctement Chloé et l'oncle. Mais l'oncle de qui d'ailleurs ?

 « Je t'ai déjà mis une raclée gamine ! Tu penses bien que je peux recommencer !

 — Tout ce que tu as fait, c'est pompé l'énergie du sort qui verrouillait mes pouvoirs ! On va voir qui met une raclée à l'autre ! Je ne suis plus une gamine ! »

 Couché au sol, Harrisson écarta une branche pour voir de ses yeux ce qui se passait dans la clairière. Chloé était fidèle à elle-même, en tenue hyper moulante, vulgaire et aguicheuse, sauf qu'elle lançait des boules de feu avec ses mains. Celui qu'elle appelait oncle Joe leva les mains vers le ciel ce qui créa une tornade qui se dirigea vers sa soeur. Harrisson déglutit en priant pour que Chloé s'en sorte.

 D'un revers de main, elle dissolut le tourbillon d'air avant de frapper ses mains l'une contre l'autre devant elle. Une onde de choc propulsa Joe à terre. Chloé ordonna ensuite aux arbres d'attraper l'oncle et de le maintenir tranquille. Cela ne dura que quelques secondes. Il se libéra en enflammant les racines. Était-ce un combat perdu d'avance ?

 « Ma patience a des limites, gamine !

 — La mienne aussi ! Et arrête de m'appeler gamine ! J'ai un prénom vieux schnoque !

 — Recule, Chloé, on va s'occuper de lui. »

 Est-ce que c'était vraiment son père derrière Chloé ? Il portait le même type costume que Joe, mais d'une autre couleur. Son père avait adopté la tendance bleue. Et une minute ! C'était qui nous ?

 « Harrisson, mon chéri, sors de ta cachette.

 — Maman ? s'étonna le garçon en obéissant.

 — Tu vas bien ?

 — Ouais, je crois. »

 Il rejoignit sa mère en esquivant son oncle. Pour Harrisson, Joe était toujours un personnage un peu flou. Peut-être était-il trop jeune pour se souvenir de lui. Un ricanement le sortit de ses réflexions.

 « La famille au grand complet ! Comme c'est touchant... Alors ? C'est comme ça que tu accueilles ton petit frère, Philip ?

 — Comment pourrais-tu être bien reçu après ce que tu as fait ?

 — Ce que j'ai fait ? Ah ! C'est la meilleure ! Comme si tu n'y avais jamais goûté !

 — Tu as perdu la raison, Joe. Rends-toi à l'évidence. Tu dois retourner au temple d'Olfanir.

 — Jamais ! »

 Joe lança un éclair qui fut absorbé par un bouclier en forme de cloche qui les entourait complètement. C'était sa mère qui gérait ça. Elle fit signe à son père qu'elle tenait puis sourit à Harrisson.

 « Tout va bien, mon chéri, ce sera vite réglé. Ne t'en fais pas. On ira dans ton restaurant préféré ce soir pour tout oublier, d'accord ?»

 Harrisson hocha la tête lentement. Comment pouvait-elle paraitre aussi détendue dans une situation pareille ? Un cri le ramena brutalement à la réalité. Joe se tenait le bras. Il avait été touché et du sang commençait à tacher son long manteau. Philip tenta une nouvelle fois de raisonner son frère, cela se solda par une flopée d'insultes. D'un violent éclair violet, plus large que ceux lancés par Joe, son père mit leur ennemi à terre. Son oncle se contorsionna au sol, immobilisé par la douleur. Ses cris soulevèrent le coeur du lycéen.

 « Harrisson, l'appela sa mère, regarde-moi chéri. Tout va bien se passer. C'est bientôt terminé. »

 Une partie de lui voulait la croire, l'autre avait pitié pour oncle Joe. Qu'avait-il pu bien faire pour être ainsi rejeté par sa famille ? C'était complètement insensé. Son père ne répétait-il pas constamment que la famille était le plus important ?

 Philip s'agenouilla près de son frère et lui prit la main. Il soigna son bras puis créa des menottes de lumière. Tout était si étrange et si familier à la fois. Harrisson ne savait plus quoi penser.

 D'autres personnes débarquèrent dans la clairière et emmenèrent Joe avec eux. Une sorte de police magique certainement : ils portaient tous le même uniforme. Après ce que le lycéen avait vu, c'était l'hypothèse la plus logique qui lui vint à l'esprit.

 Immobile au milieu de tous ces gens, Harrisson était complètement perdu. Son père semblait très proche des nouveaux arrivants. Sa mère tâtait Chloé de partout pour s'assurer qu'elle n'était pas blessée tandis que sa soeur râlait qu'elle l'aurait senti passer si elle l'était. Puis le silence tomba brutalement sur la clairière et Harrisson se rendit compte que ses parents et sa soeur le dévisageaient. Il ne restait plus qu'eux dans la prairie ravagée.

 « Tout cela doit te paraitre étrange, fils.

 — Euh... Ouais, un peu.»

 Un peu, c'était un euphémisme. Harrisson se gratta l'arrière du crâne sans parvenir à regarder sa famille en face. Avec tout ce qu'il avait pu lire sur la magie, les mythes et les créatures merveilleuses, est-ce qu'il était comme eux ou un rejeton incapable de rien ? Il avait le droit de se poser la question étant donné qu'il n'avait jamais eu aucun talent particulier. Rien de normal, ni d'extraordinaire d'ailleurs.

 Chloé vint lui donner un petit coup de poing sur l'épaule.

 « Fais pas c'te tête, frangin ! Tu vas la connaitre l'histoire. T'étais juste trop petit pour y avoir droit !

 — Rentrons à la maison pour parler de ça, veux-tu ?

 — Ouais ! Ouais, mon général ! Attendons d'avoir retrouvé le saint lieu protégé par les ancêtres...»

 Repartant par où ils étaient arrivés, la famille Stein rentra chez elle et s'assit cérémonieusement autour de la table du salon. À la place du maître de maison, Philip prit une inspiration puis raconta l'histoire de leur famille.

 « Il y a quinze ans, ton oncle et moi travaillions sur un projet d'alimentation électrique mi-technologique, mi-magique. Nous partagions tous les deux la vision d'un monde où toutes les créatures pourraient vivre en harmonie. Notre projet était ambitieux et de nombreuses personnes tentèrent de nous convaincre que cela ne fonctionnerait jamais. Joe, plus que moi, se lança dans cette entreprise afin de leur prouver qu'ils avaient tort. Il n'avait pas fondé de famille et pouvait se permettre de passer des journées à pousser ses recherches de plus en plus loin.

 — J'ai passé de longues heures à me battre avec ton père pour qu'il reste à la maison avec nous. Je ne voyais pas ce projet d'un très bon oeil. Ta grand-mère me soutenait parce qu'elle avait vu l'un des futurs possibles et ne voulait pas qu'il se réalise.

 — Ton obstination m'a sauvé la vie, avoua-t-il en prenant sa main tendrement. Mais cela m'a empêché de voir que mon frère dépassait les limites. Il avait commencé à faire des expériences pour chercher un moteur à travers les dimensions. Il était en train de devenir fou. Quand j'ai tenté de le raisonner, il s'en est pris à moi et s'est envolé avec nos recherches. Si cela n'avait tenu qu'à moi, je n'aurais rien dit, mais son ambition dévorante mettait tout le monde en danger.

 — Qu'est-ce que tu as fait alors ? demanda Harrisson, intrigué.

 — D'abord, j'en ai parlé avec ton grand-père. Dénoncer quelqu'un pour des crimes magiques a de lourdes conséquences. Et puis c'était mon petit frère, je devais le protéger. Mes convictions de protecteur ont pourtant volé en éclat quand Joe a commencé à kidnapper des enfants qui n'avaient pas encore déverrouillé leurs pouvoirs.

 — J'ai fait partie du lot, glissa Chloé en jouant nerveusement avec ses cheveux. Il s'est pointé dans ma chambre une nuit et m'a emmenée avec lui dans une vieille maison.

 — Je me suis engagé dans les troupes d'interventions spéciales afin de pouvoir personnellement m'occuper de lui. Il avait rompu son serment de protecteur. Il avait lui-même coupé les liens de sang si chers à nos ancêtres. Il a quitté la magie blanche pour pactiser avec les mages noirs. Ses crimes s'accumulaient. Quand on l'attrapa finalement, il fut dépossédé de son rang, de son titre et il passa à l'extracteur.»

 Ses parents et Chloé grimacèrent à cette évocation. Les questions se bousculèrent dans l'esprit de Harrisson. Quel rang ? Quel titre ? Est-ce que leur famille était de sang royal ou un truc du genre ? Mais celle qui lui brûlait les lèvres lui échappa.

 « C'est quoi l'extracteur ?

 — C'est le surnom que l'on a donné à une créature qui dévore la magie des sorciers. Tu as l'impression de te faire manger bout par bout alors que ton corps ne subit aucun dégât. À la fin du processus, tu n'as plus aucun pouvoir.

 — Mais oncle Joe... Il faisait bien de la magie tout à l'heure non ?

 — C'est exact. Il arrive parfois que l'extracteur ne parvienne pas à tout dévorer. Soit parce que le sorcier est trop puissant, soit parce qu'il cachait une partie de son pouvoir ailleurs. Connaissant mon frère, je pencherais plutôt pour la seconde option.

 — Il risque de revenir ? s'inquiéta Chloé.

 — Après une évasion et une récidive ? Je ne crois pas. Les gardiens d'Olfanir ne sont pas si cléments. Il risque la peine de mort.

 — C'est triste... Quand on pense que ça partait d'une bonne intention.

 — Tous les moyens ne sont pas bons pour atteindre ses objectifs. Il faut constamment garder cela en tête quand on pratique la magie.

 — En parlant de ça... C'est quoi ce bordel ?

 — Surveille ton langage, fils.

 — Oui, pardon. Mais sérieusement, on est des sorciers ?

 — Depuis quinze générations. La famille Stein compte parmi les plus vieilles familles de sorciers. Nous nous sommes toujours démarqués dans quatre branches bien différentes. Ta grand-mère était une voyante, ta mère est un bouclier, ta soeur une élémentariste comme ton grand-père et Joe.

 — Et toi ?

 — Moi, je suis ce que l'on appelle un guerrier.

 — Quand est-ce que je saurai à quelle branche j'appartiens ?

 — À ta majorité, tu auras le choix. Tu pourras garder tes pouvoirs verrouillés et vivre une vie normale ou entrer au collège magique où on t'apprendra à pratiquer la magie et à trouver un métier qui te correspond.»

 Harrisson n'en croyait pas ses oreilles. Un sorcier ! C'était incroyable ! Il se fendit d'un grand sourire et taquina sa soeur.

  « Du coup, si tu as arrêté tes études, c'est parce que le collège magique n'a pas voulu de toi ?

  — Enfoiré ! Tu vas voir ! répliqua Chloé en brandissant un poing rageur.

 — Chloé a eu quelques désagréments avec ses professeurs parce qu'elle a tenu à faire le collège avant de revenir sur sa décision, tempéra leur mère. C'est difficile de faire un choix qui définira ta vie, Harrisson. Penses-y dès à présent, tu as encore quelques mois avant ta majorité.»

 Il hocha la tête puis tapota la table en rythme quand le silence se prolongea. Harrisson posa finalement d'autres questions sur toutes ces nouveautés. Son père repoussa la suite des explications concernant la magie. Comme si les événements reprenaient leur cours normal, sa mère décrocha le téléphone et réserva une table au restaurant. Les enfants furent sommés d'aller prendre une douche et de se préparer. Ils passèrent une soirée en famille des plus banales avant de rentrer se coucher. 

*****

07:00

 Le téléphone vibra puis le bruit puissant d'une alarme de bateau retentit dans toute la chambre obligeant Harrisson à se lever en sursaut pour l'éteindre.

 « Chloé !! »

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