038 L'assaut

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  Vers vingt trois heures quinze, deux mineurs essayèrent de se glisser vers le bâtiment. Ils voulaient, sans doute, tirer sur les spots installés derrière les fenêtres. Ils furent vite repérés.Un tir nourri les persuada de faire demi-tour. Pratiquement en même temps, deux autres mineurs approchèrent du bâtiment par derrière, mais là encore un tir de barrage les arrêta. Dans le sous-sol le bruit assourdi de la fusillade déclencha un début de panique. Tout le monde s’interrogeait pour essayer de deviner ce qu’il se passait :

  — Est-ce la vrai attaque ?

  — Non les tirs viennent de l’intérieur du bâtiment, ce sont nos hommes !

  — Mais non, si ça tire à l’intérieur c’est qu’ils ont réussi à entrer….

Les «civils» étaient retranchés dans une salle d’archives. Deux grands murs étaient couverts d’étagères, sur lesquelles étaient alignés des boites de documents. Les cubes mémoires côtoyaient les bandes magnétiques et les dossiers imprimés. Les progrès de l’informatique n’avaient pas rendu obsolète l’usage du papier ! Une grande table trônait au milieu de la pièce, supportant des terminaux. Dans un coin se trouvait une fontaine d’eau fraîche. Derrière une cloison vitrée, un gros système informatique alignait ses baies bruyamment ventilées.

Christa s’était installée un peu à l'écart, avec Gérard Lepin, son seul collaborateur présent. Les sièges étant rares, ils s'étaient assis par terre, adossés au mur. Elle ne savait pas quoi lui dire, mais elle avait besoin de parler, pour exorciser sa peur.

  — Je regrette de vous avoir entraîné là-dedans. Si j’avais pu prévoir…

Il haussa les épaules.

  — Vous n’y êtes pour rien : Nous venons faire un boulot tout ce qu’il y a de technique, et nous nous retrouvons au milieu d’une guerre civile. C’est la faute à «pas de chance».

  — Mais vous vous rendez compte ? La mine va être fermée, des tas de gens vont être acculés à la misère. Et en se révoltant, ils vont peut-être se faire tuer. Ça n’a pas de sens !

  — Des absurdités de ce genre, on en voit plein dans les infos télévisées. Nous sommes les victimes collatérales, d’un conflit politique qui nous dépasse. Peut-être verrons-nous notre tête aux infos !

Christa ricana.

  — Il faudrait d’abord que l’on s’en sorte vivant.

  — Faites confiance à l’équipe de ce Maroco. Ils ont l’air de connaître leur métier. Et puis, ils vous ont déjà sauvé une fois aujourd’hui.

Elle opina du chef mais ne se sentit pas le courage de parler de cette expérience traumatisante. Elle repensa à la promesse de Steve à son réveil. Il l’avait alors rassurée. Mais maintenant, dans ce sous-sol, avec les bruits de fusillades au-dessus de sa tête, elle était bien moins optimiste. Gérard Lepin s'inquiéta pour elle:

  — Vous devriez dormir un peu. On dirait que cela s’est calmé là-haut.

  — Je ne peux pas. Steve s’attend à une attaque après minuit. Je ne pourrais pas dormir d’ici là.

  — OK. Je vous apporte un verre d’eau ?

  — Oui, merci. C’est gentil.

Le gros homme se leva souplement et zigzagua dans la pièce jusqu’à la fontaine. Profitant de son absence un autre homme s’approcha d’elle.

  — Mademoiselle Kalemberg, vous vous souvenez de moi ? je suis M. Dornier, le sous-directeur de la mine.

  — Oui. Il m’avait dit de faire appel à vous en cas de besoin, mais cela n’a pas été nécessaire.

  — Je viens vous voir pour autre chose.

Il baissa la voix et se pencha vers elle.

  — Quel est le rapport entre votre travail et ce qui se passe en ce moment.

Elle le regarda, interdite, puis elle répondit avec colère :

  — Je ne suis censée parler de mon travail qu’au Président en personne. Votre question prouve qu’il n’a pas jugé utile de vous mettre au courant. Alors ne comptez par sur moi pour le faire.

Monsieur Dornier poussa un petit soupir mais essaya de garder son calme. Il se garda bien d'exprimer son mécontentement devant la rebuffade, pour ne pas se mettre la jeune femme à dos. Il repris d'un ton conciliant :

  — Ne vous énervez pas. Je cherche seulement un moyen de sortir de la situation où nous nous trouvons.

  — La crise actuelle ne se résoudra que les armes à la main. Dans ce domaine, ni vous ni moi ne sommes compétents.

  — Il aurait peut être fallu anticiper les problèmes…

  — Allez le dire au Président et fichez-moi la paix.

  — Mademoiselle Kalemberg…

A ce moment Gérard Lepin refit son apparition, deux gobelets d’eau à la main. Il se plaça en douceur entre Donério Dornier et sa patronne et fit face au premier.

  — Elle vous a dit de lui ficher la paix. Cela me semble une réponse claire et sans équivoque.

Le visage de Dornier rougit de colère.

  — Dites-donc, vous savez à qui vous vous adressez ?

  — Oui, à un homme grossier avec une dame.

Il avait prononcé sa tirade d’un ton calme et d’une voix douce, puis il tourna délibérément le dos à son interlocuteur, et tendit un gobelet à Christa. Celle-ci, amusée par l’algarade lui fit un grand sourire. Donério Dornier, furieux préféra se retirer plutôt que de parler à quelqu’un l'ignorant volontairement.

Christa et son employé se rassirent par terre, adossés au mur. Elle but lentement, à petites gorgées. Gérard Lepin rompit le silence.

  — Je ne sais pas si nous allons nous sortir de cette situation mais je voudrais vous remercier de m’avoir donné une nouvelle chance dans la vie. J’ai vu tant de portes se fermer devant moi…

  — Vous m’avez prouvé que vous pouvez tenir votre place dans une équipe et apporter votre pierre à l’édifice. Cela, c’est vous qui l’avez fait, pas moi. Vous avez surtout besoin d’avoir confiance en vous. Personne n’a envie d’embaucher un perdant, quelles que soient les causes de son état d’esprit. Cessez de vous considérer comme un monstre si vous voulez que les autres vous traitent normalement.

Elle marqua une pause puis demanda d’une voix hésitante :

  — Vous n’avez pas recommencé au moins ?

Il baissa la tête, regardant fixement la pointe de ses souliers.

  — Non… enfin pas vraiment…Oh rassurez-vous, je n’ai pas agressé d' adolescente, ça je vous le jure. Mais… enfin, je vais voir des filles… des professionnelles, vous comprenez… Je préfère celles qui ont l’air jeunes… elles disent qu’elles sont majeures, mais comment savoir ?

Christa sentit son cœur se serrer. Elle n’en voulait pas à son employé. Il faisait des efforts, mais il était si seul ! Certes, elle lui avait redonné de la dignité, en lui permettant d’avoir un travail, de gagner sa vie. Mais il restait un solitaire. Personne n’était là pour lui tenir la main le soir. Il restait seul face à lui même, face à ses pulsions. Elle répondit en hésitant :

  — Je suppose que c’est la meilleure solution en attendant…ou la moins mauvaise… Mais ne perdez pas courage. J’aimerais tellement que vous rencontriez quelqu’un avec qui vous puissiez avoir envie d’envisager l’avenir avec un peu d’optimisme.

  — Je vous remercie Madame.

Elle tourna la tête vers lui et constata qu’il pleurait. Elle eut envie de poser sa main sur son épaule mais n’osa pas, craignant qu’il prenne sa compassion pour de la pitié.

Dans la pièce chacun essayait de trouver une place pas trop inconfortable, certains assis sur des chaises, d’autres sur des cartons de documents, d’autres par terre, adossés au mur. Une ambiance pesante avait succédé à la quasi-hystérie provoquée par la fusillade. Le temps s’écoulait désespérément lentement.

Christa jetait des coups d'œil de plus en plus fréquents à sa montre. Au fur et à mesure que les aiguilles se rapprochaient de l’heure prédite de l’attaque, elle sentait une boule se nouer et grandir dans son ventre.

Minuit vingt : toujours rien. Le silence, seulement les respirations des autres personnes dans la salle, parfois une toux vite contagieuse. Il faisait chaud. La climatisation peinait à jouer son rôle dans une pièce où se trouvait trop de monde. L’aiguille des secondes trottait, infatigable. Christa se leva péniblement et se dirigea en titubant vers les toilettes. Elle heurta au passage Rob qui faisait une ronde, et se précipita vers un lavabo pour vomir. Elle revenait dans la salle d’archives, quand une forte explosion ébranla les murs. Elle soupira, presque soulagée. Le temps de l’attente était terminé. Venait maintenant celui de la violence.

  — Ici poste trois. Ils ont placé une charge contre l’entrée de service. Brèche de un mètre cinquante de large. Nous sommes prêts pour un feu croisé sur tous ceux qui voudront entrer.

  — Bien reçu poste trois. Attention à ne pas être pris à revers par une autre explosion.

  — Compris.

  — Ici poste un. Un camion fonce sur le bâtiment.

  — Feu depuis les étages. Dégommez-moi ce bazar.

Deux roquettes atteignirent le camion à peine distant de dix mètres de la façade. L’explosion fut énorme. Les vitres du bâtiment volèrent en éclats. Visiblement, il était bourré d’explosifs.

Une nouvelle déflagration retentit à l’arrière du bâtiment

  — Ici poste trois. Nouvelle brèche dans le couloir, à cinq mètres de la première. Demandons renforts.

  — Poste cinq, deux hommes décrochent du premier étage et descendent par l'escalier de service. Restez dans la cage d’escalier pour ne pas tirer sur vos copains, et empêchez les assaillants de monter.

  — Ici poste trois. Ils nous balancent des fumigènes.

  — Rafales aléatoires en direction des brèches. Ne gaspillez pas trop de munitions quand même.

Le staccato des armes à feu se mit à alterner avec le sifflement aigu des armes à rayon laser. La façade était arrosée par des tirs venant de la nuit, au delà de la zone éclairée. Les dernières vitres intactes volèrent en éclats.

La fusillade reprit, à bout portant. Erin, suivie de deux hommes, se dirigea vers le poste trois. Elle vit des silhouettes fantomatiques se glisser par les brèches ouvertes dans le mur. Elle ouvrit le feu, « arrosant » les assaillants avec son arme automatique. Ses hommes se joignirent à elle. La fumée tardait à se dissiper et brûlait les yeux. L'odeur de la poudre avait envahi le couloir et ses oreilles sifflaient, blessée par le bruit. Elle pensait avoir repoussé l'assaut lorsqu'une balle vint s'écraser contre le mur, à quelques centimètres de sa tête. Elle plongea au sol en tirant au jugé en direction de son agresseur. Un juron lui fit comprendre qu'elle l'avait touché, mais certainement pas mis hors de combat. A plat ventre, elle attendit d'y voir plus clair. Une silhouette se redressa, elle tira, une seule balle. En réponse, elle entendit le bruit mat de la chute d'un corps puis celui métallique de l'arme que son adversaire avait dû lâcher.

Il y eu un instant de silence avant qu'un ordre bref ne retentisse. Les assaillants se replièrent en couvrant leur retraite par un tir de barrage. La visibilité revenant, Erin distingua deux corps allongés sur le sol. Elle s'approcha et fut soulagée de constater qu'il s'agissait de deux mineurs. L'un était mort, l'autre, blessé, geignait doucement. Elle fit signe à ses hommes de les enlever du passage.

Le combat avait été bref mais intense, dans un espace très exigu. Ils avaient compté sur l 'effet de surprise pour réussir leur percée du premier coup, mais la réaction des mercenaires avait été rapide. Dans ces conditions, les attaquants avaient peu de chance de pouvoir se maintenir durablement dans le bâtiment.

Steve était dans le hall d’entrée, en train de réorganiser ses troupes, lorsqu'il vit Christa remonter l’escalier.

  — Qu’est-ce que vous faites là ? Redescendez tout de suite !

  — Vous avez des blessés ? J’ai un diplôme de secouriste, je peux être utile.

Steve hésita puis interrogea via son oreillette :

  — Des blessés ?

  — Quelques bricoles sauf pour Carlos. Il a été victime d'une grenade. Il perd beaucoup de sang.

  — Où est-il ?

  — A l’infirmerie, au rez de chaussée à droite.

  — Ok, j’arrive.

Il se tourna vers Christa.

  — Carlos est blessé. Vous vous sentez capable d’aider Anton ?

  — Bien sur. Il se trouve où ?

  — L’infirmerie. Vous connaissez ?

Elle fit une grimace en se rappelant l’après-midi qu’elle venait d’y passer. Lorsqu’ils débarquèrent Anton était en train de s’occuper d’une plaie impressionnante, barrant l’abdomen de Carlos. Le jeune soldat qui le secondait semblait aussi mal en point que la victime, impressionné par la gravité de la blessure: il était blanc comme la blouse qu’il avait passée par dessus son treillis. Christa se précipita, enfila rapidement des gants stériles une charlotte et un masque puis récupéra clamps et compresses des mains de l’assistant tétanisé.

  — Je m’en occupe. Allez prendre l’air ça vous fera du bien.

Anton jeta un coup d’œil à sa nouvelle infirmière.

  — Vous êtes sûre de vous ? Mon boulot ressemble plus à de la boucherie qu’à de la médecine.

Christa haussa les épaules.

  — J’ai servi comme volontaire de la croix rouge sur les routes lorsque j'étais étudiante. Certaines voitures accidentées n'étaient pas belles à voir. Quand à leur passagers... Alors intervenir dans ses conditions ça forge le caractère !

Le médecin haussa les épaules à son tour et repris son travail, donnant à Christa des ordres brefs et précis. Avec l’aide de la jeune femme, il referma la plaie rapidement. Après avoir fixé le dernier pansement il enleva ses gants et s’épongea le front.

  — Je peux vous laisser cinq minutes ? Je vais faire un tour aux toilettes. Et nul doute que je vais me faire intercepter pour des bobos divers. En cas de problème, vous m’appelez. C’est important. Je ne veux pas que Carlos reste seul !

  — Compris. Vous pouvez y aller.

Une fois Anton sorti, Christa enleva ses gants en faisant lentement le tour de la pièce. Au loin les tirs avaient repris sporadiquement. Un grand calme l’avait paradoxalement envahie : la situation lui paraissait irréelle, comme si elle était en train de regarder une série de guerre particulièrement réaliste à la télévision. Elle revint vers Carlos et le contempla. Son visage était pâle, les traits tirés, sa respiration sifflante. Elle repensa à son surnom : « Petit torro ». Elle essaya de l’imaginer avec une femme, une prostituée peut-être ? Non, il méritait mieux que cela. Une brave fille, émue par son coté adolescent attardé, à moins que ce ne soit une aventureuse, désirant vérifier si son surnom était mérité. Elle eut un sourire amer. Tout cela risquait de ne jamais se produire, à cause de cette violence absurde.

Comme elle vérifiait le pansement barrant son abdomen, une fleur rouge s’épanouit sur le tissu blanc puis se transforma brusquement en une grosse boursouflure sombre. Le sang se mit à couler sur son flanc et le drap sur lequel il reposait.

Christa jura et se précipita sur le pansement pour presser très fort. Le sang dont il était imbibé remonta entre ses doigts. Elle essaya d’appeler mais personne ne l’entendit. Les tirs avaient repris de l’autre coté du bâtiment, couvrant sa voix. Elle continua de presser et eu l’impression que l’hémorragie s’arrêtait. Un temps infini s’écoula. Soudain la porte s’ouvrit. Erin jeta un œil dans la pièce et pâlit en voyant les mains ensanglantées de Christa qui lui lança :

  — Anton…dans les toilettes !

La mercenaire s’y précipita, mais il n’y avait personne. Dans le couloir, elle croisa Rob.

  — Où est Anton?

  — Dans le troisième bureau à gauche, il fait un pansement à Kurt.

Erin courut vers la pièce indiquée.

  — Anton ! Anton ! Carlos s’est remis à saigner.

  — Merde! J'arrive !

Ils revinrent tous deux en courant vers l’infirmerie. Christa n’avait pas bougé et compressait toujours la plaie. Elle fut soulagée de voir arriver les renforts.

Une fois l’hémorragie jugulée et le pansement refait, elle se laissa tomber sur une chaise, tremblant à retardement après l’épreuve subie. Anton s’approcha d’elle.

  — Vous lui avez sauvé la vie. Si vous n’aviez pas compressé sa plaie tout de suite il se serait vidé de son sang.

Elle eut un petit rictus et montra ses mains ensanglantées.

  — Vous m’aviez bien prévenue : ici on fait de la boucherie, pas de la médecine !

Erin, qui était jusque là resté contre le mur pour ne pas gêner, s’approcha d’elle, tout en sortant un petit flacon d’une poche de son treillis.

  — Un petit remontant ?

  — C’est pas de refus… putain c’est du raide !

Elle avait bu une gorgée d’un coup et la brûlure de l’alcool lui avait fait monter les larmes aux yeux. Erin sourit.

  — C’est mon petit truc pour oublier la douleur si je suis blessée.

  — C’est sûr qu’on est tellement brûlée à l’intérieur que l’on ne sent plus rien d’autre ! Un vrai décapant !

Les deux femmes échangèrent un sourire complice. Christa rendit le flacon à Erin qui la regarda dans les yeux.

  — Tu as sauvé la vie de Carlos. Désormais tu es des nôtres.

La nouvelle « recrue » hocha la tête. Le tutoiement utilisé pour la première fois lui faisait plus plaisir que «l’intronisation».

Anton, lui, restait soucieux.

  — Il a perdu beaucoup de sang. Il aurait besoin d’une transfusion.

Il consultât sur sa tablette le dossier médical dans lequel chaque mercenaire avait sa fiche.

  — O+. Ça ne va pas être simple…

Christa se releva et s’avança vers lui.

  — C’est mon groupe.

  — Non, pas vous. Vous en avez assez fait pour aujourd’hui.

  — Les autres se battent encore. Pas question d’en immobiliser un. Et puis, de toute façon, vous aurez besoin de leur sang plus tard. Avec ce qu’il a perdu, il faudra bien au moins deux ou trois donneurs, en espérant que l'on en trouve de compatibles.

Erin tenta de s’interposer.

  — Christa, soit raisonnable…

  — Occupe-toi de nous défendre. C’est ton boulot. Laisse-moi faire ce que je peux faire.

Elle poussa la mercenaire hors de la pièce. Puis elle installa un fauteuil prêt du lit et alla se laver les mains et les avant-bras.

La transfusion était terminée lorsqu’Erin revint.

  — Je t’ai apporté de quoi manger. C’est une ration de survie.

Christa eut un petit sourire.

  — Je me sens beaucoup moins en forme que tout à l’heure. Ça va me faire du bien.

Comme Erin lui adressait un regard inquiet Anton ronchonna.

  — Elle a voulu que j’en prenne beaucoup. Comme Carlos en avait vraiment besoin …

Il eut un geste fataliste.

Erin s’approcha, s’assit sur l’accoudoir du fauteuil et ouvrit un tube contenant une pâte énergétique. Elle se pencha, et, avec une douceur inattendue, redressa une mèche de cheveux qui barrait le visage de Christa, collée par la sueur. Puis elle lui présenta la nourriture.

  — Aspire doucement. C’est pâteux mais ça coule, pas besoin de mâcher.

La fusillade s’était calmée. Erin commenta.

  — Nous les avons repoussés. Normalement ils devraient avoir compris. Mais je les trouve bien entraînés et bien armés pour de simples mineurs en grève.

Elle bascula le dossier du fauteuil en arrière, incitant Christa à dormir un peu. Celle-ci secoua péniblement la tête en signe d’assentiment puis ferma les yeux. La mercenaire alla récupérer une couverture dans un placard et la couvrit. Christa resta un moment dans un état intermédiaire, les bruits lui parvenaient atténués, comme venant de très loin, puis la fatigue l’emportât et elle sombra dans le sommeil.

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