008 Le calendrier Soléralien

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  Le printemps est une période de climat doux sur le grand continent de l’hémisphère nord, où vit quatre vingt pour cent de la population de Solera. Enfin doux, tout est relatif. Disons que les tempêtes de vent de l'hiver ont disparu, que la température nocturne ne tombe plus en dessous de zéro et que la température diurne est en gros supportable, sauf en plein midi où il vaux quand même mieux se trouver à l’ombre. Rien à voir cependant avec la chaleur torride du plein été où mêmes les nuits sont étouffantes.

L’année de deux cent soixante douze jours est divisée en seize périodes de dix sept jours appelées… "périodes". Ce terme est d'ailleurs utilisé sur toutes les planètes et a remplacé les mois terrestres, le nombre de jours étant adapté à la durée de la rotation autour de leur soleil pour chaque planète. Sur Solera chaque période est divisée en quatre parties soit six jours ouvrés, le premier quart , puis deux jours de repos appelée le petit repos, puis de nouveau six jours ouvrés, logiquement appelée le deuxième quart et enfin trois jours de repos appelée tout aussi logiquement le grand repos. L’appellation «quart» peut sembler bizarre alors qu’il ne sont que deux dans une période mais il s’agit là d’un résidu du calendrier originel qui comportait huit périodes seulement dans lesquelles on pouvait tailler quatre quarts plus deux petits repos et deux grands repos.

Le calendrier comporte cinq fêtes. Le premier jour férié correspond logiquement au premier jour de l’année. Le deuxième est l’anniversaire de la fondation de la République, au début de l’été. Le troisième a lieu au milieu de l’été, c’est l’anniversaire de la découverte de la planète, appelée… «fête de la découverte» tout simplement. Le quatrième jour férié, au milieu de l'hiver, s’appelle "fête de la bûche" en référence à une lointaine tradition de la Terre, la planète des origines. Il s’agit d’une fête essentiellement familiale, dans laquelle les enfants sont rois. Tout le monde fait des cadeaux à tout le monde et cela se finit par un copieux repas.

Enfin, à ces deux cent soixante douze jours il faut ajouter un jour une fois tous les huit ans afin de se resynchroniser avec l’année solaire. C’est le cinquième jour férié, appelé la "huitaine", qui tombe à l’équinoxe de printemps. Évidemment, pour les habitants de l’hémisphère sud les saisons sont inversées, mais cela ne concerne qu’une petite partie de la population, d’autant plus que sur la majorité des exploitations du continent austral le personnel est en déplacement depuis l'hémisphère nord. Leur famille y réside et ils ne reste dans le sud que quelques mois, au printemps et à l’automne, l'hiver étant bien trop rude et l’été bien trop chaud.

La République étant un état laïc, il n’y a pas de jour chômé officiel pour des motifs religieux. Cependant, en plus des trois ou quatre quarts accordés en congés payés suivant les entreprises, la législation sociale accorde trois jours dits de conscience que l’on peut poser à sa convenance. La difficulté, pour les responsables des cultes, est la non concordance entre le calendrier de la Terre où avaient eu lieu les événements fêtés, et comportant trois cent soixante cinq jours un quart, d'une durée de vingt quatre heures par an, et celui de Solera, comportant deux cent soixante douze jours de vingt cinq heures treize minutes terrestres. De ce fait, les célébrations religieuses ne tombent jamais au même moment d’une année sur l’autre, il arrive même parfois qu’elles n’aient pas lieu du tout.

La célébration de la huitaine dure deux périodes avec, comme couronnement, le jour supplémentaire férié. Une fête qui ne se marque qu’une fois tous les huit ans est un événement. Bien entendu, tout le monde a envie de faire la fête. La vie n'est pas si drôle que ça pour ne pas en profiter un maximum. Et puis les Soléraliens sont fierts de leur identité nationale même si leur rôle dans la fédération galactique est anecdotique. Moins on a de richesses plus on tient à relever la tête et à chérir son pays.

Cette fête donc est la Fête, avec un « F » majuscule, elle est préparée longtemps à l'avance et commémorée avec ferveur. Le gouvernement prévoit des célébrations grandioses, avec des grands spectacles publics, des reconstitutions historiques et des shows dont les participants sont réputés dans toute la fédération. Les rues et les bâtiments officiels sont décorés, et de grandes fêtes foraines envahissent la périphérie des grandes villes.

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