Chapitre 29 - Liliraele

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La princesse Akiyama était très gentille et particulièrement souriante ! J’avais passé un agréable moment avec elle, elle parlait ma langue avec un accent adorable ! Visiblement, l’acclimatation, pour elle, à son nouveau chez elle n’avait pas été si dur. Le prince Eoran l’avait laissé venir avec plusieurs de ses servantes, et maintenant elle commençait à les renvoyer. Elle se sentait chez elle, il fallait dire qu’ils parlaient tous plus ou moins sa langue. Oui les nordistes étaient bourrus et tranchant comme de l’acier, ils mettaient les choses au clair rapidement et visiblement le mensonge ne faisait pas partit de leur culture. Oui, les cérémonies religieuses l’effrayaient parfois, ça elle refusa de m’en dire plus, mais le prince l’avait laissé se faire une pièce au château où elle pouvait prier. Aurais-je moi aussi le droit avec Aolis ? Possible, il ne semblait pas méchant. Juste très occupé avec ma sœur, j’en serais presque jalouse ! Saorsa me manquait terriblement, mais je ne pouvais pas lui en vouloir ! Les garçons étaient visiblement très soudés et s’entendaient de manière fusionnelle. Aalrika était une reine qui ne se laissait jamais faire et elle avait un sale caractère. Mais curieusement elle s’entendait bien avec ma mère. Le bruit des chevaux me fit me redresser et approcher de la fenêtre. Ils étaient de retour, Saorsa ne portait plus sa propre tunique si son pantalon ou ses chaussures, mais juste la grande tunique d’Itham qui lui chevauchais simplement avec sa chemise en lin. Qu’est-ce qu’ils avaient encore fabriqué ? Visiblement nous ne le serions pas puisqu’ils rentraient aux écuries, je me tournais vers Akiyama :


« Vous voulez aller retrouver votre époux ?

- Je vous remercie, mais je crois qu’il n’a pas besoin de moi. »


Elle me fit un sourire et je hochais la tête, restant près de la fenêtre pour observer le balai des chevaux, et la jeune princesse s’approcha pour regarder à son tour, elle sourit tendrement en voyant Itham et ma sœur ensemble, ils brossaient ensemble leurs chevaux.


« C’est un joli couple de loutre, vous ne trouvez pas ?

- Un couple de loutre ? »


La princesse rit derrière sa main et hocha la tête, ses cheveux noirs lisses comme de la joie coulaient sur ses épaules. Je rêvais de passer ma main dedans.


« C’est une expression du royaume des montagnes et des neiges, cela veut dire que c’est un couple très soudé, parce que les loutres en couples quand elles dorment flottent en se tenant la main.

- J’aurais dit couple de loup, pour la fidélité…

- Ils le sont aussi, bien sûr. Mais les couples de loutres sont plus mignons. Mais oui, couple de loup aussi. »


Elle se redressa pour regagner sa place et reprendre sa broderie, moi je regardais ma sœur, les gestes n’étaient pas forcément discrets, comme lorsqu’il lui caressa la joue, mais emplit d’une tendresse folle. Pourquoi est-ce qu’elle ne m’avait jamais parlé de lui ?! Je me sentis une vague de jalousie monter, cela faisait onze ans qu’elle ne les avait pas vu… Et brusquement je n’existais plus à ses yeux en moins de deux jours ?! Non, je ne devais pas penser ça… C’était normal qu’ils soient proches et toujours fourré ensemble. Plus de dix ans sans se voir. Mais je n’y pouvais rien ! Ce n’était pas ma faute… Vraiment pas. Je le vis juste refaire une longue tresse à ma sœur, je n’avais même pas le droit de lui toucher les cheveux… Je me secouais pour revenir à ma place et broder, visiblement nous allions manger au calme !


Aucun des princes, ou même un de mes frères ne vinrent nous chercher ou manger, on nous servit un repas léger et il se passa encore un peu de temps, j’entendis des rires venant la cours et des chants même. Les nordiens semblaient très attachés à la musique et les arts, c’était étrange, je n’en avais jamais entendu parler, pourtant c’était un grand royaume… Mais il était si discret qu’on l’oubliait souvent. Trop souvent… Je sursautais en entendant la porte s’ouvrir, Aolis me sourit largement ainsi qu’à sa belle-sœur.


« Princesse Liliraele, voulez-vous venir ? Vous aussi princesse Akiyama.

- Avec plaisir. Fit Akiyama en s’approchant aussitôt.

- Liliraele ?

- Je viens également ! »


Il me sourit et inclina la tête vers moi, je le suivis aussitôt dans la cours, il y avait un grand cercle, je vis Sadralbe, toujours là lui ?!, appuyé contre un mur, ainsi que les garçons et plusieurs nordistes avaient sorti leurs instruments et les accordaient alors qu’il eut un rire. J’avançais, Aolis me retient par le poignet avant de me soulever de terre et me faire mettre debout sur un tonneau :


« Il vaut mieux ne pas trop vous approcher. »


Je fronçais les sourcils, prête à demander une explication, mais il me désigna le centre du cercle, Saorsa avait retrouvé sa chemise, tunique et pantalon et dansait déjà, pieds nus dans le grand cercle. Aalrika se tenait face à elle, immobile, les bras croisés sur sa poitrine. Elle fixait ma sœur avec une expression indéchiffrable sur le visage. Même les prêtresses et les Danseuses étaient là. J’eus un frisson. Aolis leva les yeux vers moi avec un sourire avant de s’éloigner Akiyama se glissa près de moi avec ses dames.


« Vous savez ce qu’ils vont faire ?

- Il y a beaucoup de rituel qui se passent par la danse là-bas, qu’il est compliqué de savoir. Mais Eoran n’est pas dans le cercle… »


Les jumeaux oui par contre, pas d’armes, en chemise et tunique également, pantalon et nu pieds, ils tournaient autour de Saorsa qui s’arrêta brusquement de danser, au centre du cercle, debout sur la pointe des pieds, elle inclina la tête sur le côté avec grâce. Ses yeux aussi clairs que le ciel brillait d’une confiance et d’une fierté incroyable. Elle était plus qu’attentive, derrière elle, les jumeaux se détachaient en hautes silhouettes, je repensais brusquement à la danse du phénix qu’elle avait fait… Est-ce qu’elle allait devoir la refaire ?


Le rythme de la musique était bien différent, tout comme le chant qui l’accompagnait. Est-ce que j’avais rêvé… ou il y avait eu les mots « Princesse » et « Reine » ? La princesse de l’ouest ne semblait pas surprise de tout ce qu’il se passait. Saorsa se mit à danser, ce n’était pas aussi gracieux que lors de sa danse du phénix, mais elle bondissait haut, faisait des figures de plus en plus impressionnantes, les jumeaux étaient à genoux, Aolis joignit les mains et elle y prit appuie pour bondir dans les airs, faisant un tour sur elle-même. Elle retombait sur ses pieds au sol et la grande majorité des nordistes, qu’est-ce qu’il se passait ! Aalrika était la seule encore debout, mais il me semblait que ses genoux commençaient à ployer alors que ma petite sœur continuait de danser. Même les musiciens étaient à genoux et ils continuaient de jouer et de chanter, qu’est-ce que je devais faire ? Qu’est-ce qu’il se passait ? Saorsa bondit à nouveau et retomba sur la pointe des pieds, la reine du Nord tomba à genoux devant à elle. Qu’est-ce qu’il s’était passé ?! Il eut des applaudissements et des sifflements. Ma sœur avait repris sa position de départ après encore quelques instants de danse et brusquement les gens purent se relever, Itham couru vers elle, la saisit à la taille et la fit tournoyer dans les airs, elle éclata de rire, sa peau luisait de sueur, il l’embrassa avec fougue avant de la reposer au sol.


« La danse des héritiers. »


Je me tournais vers la princesse des vallées, elle souriait tranquillement, je fronçais les sourcils :


« Pardon ?

- La danse des héritiers, c’est en rapport avec leur monarchie, c’est très particulier. »


Elle ne me fit qu’un sourire mystérieux avant de s’éloigner vers son époux qui passa un bras autour d’elle. Je fronçais les sourcils en les observant. Le royaume des Montagnes et des Neiges. De grandes montagnes entrecoupées de plateaux, de plaines, mais aussi de grandes vallées côtières où l’eau salée s’engouffrait. Leur capitale était positionnée près des montagnes et de grands lacs. De ce que j’avais compris, la mer n’était pas si loin que cela non plus, cela semblait un étrange… mélange. Tout ce que je savais en réalité, c’était que le climat était rude ! Et leur population aussi diverse que leur paysage… Ce qui expliquait sans doute leur capacité à apprendre de multiples langues en peu de temps ? Je me mordis les joues à nouveau avant de faire mine de partir, Aolis enroula ses doigts autour de mon poignet, il souriait.


« Vous partiez ?

- Vous vous amusiez entre vous… alors… je ne voulais pas m’imposer.

- Vous ferez bientôt partit d’entre nous ! Non… c’est pas comme ça qu’on dit… Vous serez bientôt une nordiste par alliance. Il faut venir ! »


Combien de langues connaissait-il ? Je hochais la tête et il m’entraîna derrière lui jusque dans le cercle qui se désagrégeait doucement, Saorsa avait retrouvé le sol et un largue sourire étirait ses lèvres. Elle me tendit simplement la main et je ne pus que la prendre en douceur, je me retrouvais plaquée contre elle et je lui rendis son étreinte. Elle sentait la sueur, mais je ne lui dis rien, profitant de son étreinte douce. Je ne pouvais pas dire que je n’étais pas heureuse de la voir souriante, mais j’aurais aimé pouvoir lui procurer ce sourire moi aussi. Aalrika s’avança et elle me lâcha :


« Nous avons à parler Saorsa. »


Elle hocha la tête et la suivit aussitôt, nous laissant seuls, Aolis hocha la tête :


« Ce soir la lune sera noire, le phénix pourra naître. »


Le phénix pourra naître ? Qu’est-ce que cela voulait dire ?

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