Chapitre 24 - Sadralbe

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Elle était calme, paisible, et obéissante. Sûrement parce qu’elle ne voulait pas perdre le droit d’assister à l’arrivée des nordiens. Elle croyait vraiment que j’allais la laisser profiter d’eux ? J’allais la coller en permanence et m’assurer qu’elle ne puisse s’enfuir, je savais qu’après cela… le roi finirait par me donner ce que je voulais : sa bâtarde, il attendrait probablement le mariage de son aînée pour nous marier, après tout cela faisait juste quelques années que j’attendais ! Un peu plus, un peu moins… Je n’étais pas inquiet, elle n’était qu’une louve, je doutais qu’elle ait la moindre importance aux yeux de la reine. Elle n’avait dû même jamais la connaître. Je souris tranquillement en l’observant tresser ses cheveux le regard perdu dans le paysage qui s’étendait derrière les barreaux de sa fenêtre. J’avais enfin obtenu qu’il y ait des barreaux là aussi, sa chambre ressemblait plus à une cellule. Et tant mieux. Je n’allais pas lui offrir du confort aussi facilement quand elle sera enfin mon épouse… J’inspirai profondément et elle se tourna vers moi, me dévisageant avant de parler enfin :


« Tu pues plus qu’un bouc en rut. »


Je m’avançai aussitôt vers elle, pris son menton entre mes doigts avant de baisser les yeux sur sa poitrine, avec sa maigreur, elle n’était pas développée… Pas grave, je saurai m’en contenter, je remontai mon regard le long de sa gorge jusqu’à soutenir son regard clair :


« Oh… tu sais très bien pourquoi petite chienne. »


Je me léchai les lèvres, elle faisait pitié dans ses vêtements un peu trop grands où elle nageait dedans. On pouvait presque compter ses os avec facilité… Et les drogues que j’utilisais sur elle entre deux tortures empêchaient également qu’elle soit trop vive et surtout qu’elle n’ait aucune trace physique. La louve ne détourna pas les yeux un long moment, ses doigts agiles finissaient de tresser sa chevelure.


« Oui, tu as envie sexuellement de moi, mais aussi d’avoir encore plus de pouvoir sur moi. Laisse-moi deviner… tu es déçu… »


Elle entrouvrit les lèvres et respira profondément, je la laissais faire, pour une fois qu’elle parlait, j’avais enfin l’occasion d’en savoir plus sur elle. J’étais même curieux de savoir ce qu’elle allait dire, pour l’instant, elle avait tout juste.


« Tu me détestes à un point incroyable, Sadralbe… Je représente tout ce que tu détestes et ce que tu désires, tu as besoin de moi pour atteindre tes objectifs. Pas vrai ? Tu veux me façonner comme toi tu veux que je sois… »


Maligne. Très maligne. Mais en même temps ce n’était pas difficile. Elle étendit les jambes et étira sa nuque sans rien dire pendant une seconde, détournant le regard pour regarder à nouveau dehors.


« Et tu es furieux de ne pas être celui qui m’a défloré, c’est aussi pour ça que depuis que tu m’as ramené tu me frappes régulièrement au ventre et que tu me donnes des herbes et drogues contraceptives. Oui je les ai reconnus. »


Mmmh… Maligne, maligne… Son père me faisait confiance pour éviter ce petit souci de bâtard, mais il n’y avait rien eu, si ce n’était ses saignements habituels. Mais rien, j’aurais pu la prendre là, tout de suite, mais c’était hors de question que je la touche avant le mariage, même si je sautais régulièrement des prostituées, là son père ne me le pardonnerait pas. Je viens caresser tout doucement sa gorge, elle ne bougea pas d’un millimètre, m’ignorant totalement maintenant.


« Tu comprends bien vite les choses chienne. Et tu penses vraiment pouvoir t’échapper ? M’échapper ? Vivre heureuse loin d’ici ? Tu crois que je te laisserais repartir avec tes barbares de cousins ? »


Elle releva le regard vers moi, un mince sourire aux lèvres, moqueuse, je serrais légèrement les doigts autour de sa gorge si fine.


« Oh non… je ne partirais pas avec eux, je le sais très bien. Et je ne m’en inquiète pas. Mais laisse-moi deviner… tu as des origines des îles du sable et du soleil, mais pas entièrement… Non, clairement pas.

- Comment tu le sais charogne ?

- Tes pouvoirs…

- L’Albinos t’a expliqué ? »


Ce putain de loup albinos ! Je l’avais vu prendre sa forme de loup, blanc comme neige avec des yeux presque aussi rouges que ceux de la petite saloperie. Il était des îles ?! Merde… Ça c’était pas prévu, est-ce que c’était pour ça qu’elle lui avait cédé ? Ma main erra doucement sur sa poitrine, elle l’écarta brusquement et je penchai la tête sur le côté avant de revenir agripper son sein à lui faire mal, la plaquant contre le mur, elle saisit mon poignet et planta ses ongles dans le cuir de ma tenue. Oh… elle n’aimait pas ça ? Son regard ne se détourna pas et elle reprit la parole en luttant pour éloigner ma main.


« Non, il ne m’a rien dit sur toi, j’ai fait le rapprochement seule.

- Oh… ainsi tu n’es pas aussi abrutie que tu en as l’air… Par contre tu es faible. »


Midelia découvrit ses dents comme presque un grondement, ou un rire, je ne savais pas encore très bien, elle jouait aussi bien avec ses langues que son langage corporel. Petite maligne. Je soupirais un peu avant de me baisser à sa hauteur, mes yeux en face des siens, ma main quitta son sein, j’aurais parié avoir sentis un frisson de soulagement, pour revenir sur sa gorge :


« Tu es un jeu vraiment fascinant petit monstre… Bientôt onze ans que je te connais et pourtant tu arrives encore à me surprendre… Tu m’as déçu… te donner au premier loup venu…

- Déçu ?

- Non, je serais le premier à te planter un fils dans le ventre et ne t’inquiète pas… je saurais te dresser… Après tout, les louves ont un instinct maternel surpuissant… »


Je lui fis un large sourire. J’élèverais ses enfants, mes enfants, loin d’elle. Autre forme de torture. Mes doigts se serrèrent doucement autour de son cou fragile, mais la chienne ne bougea pas, même pas un frémissement de paupière malgré son souffle coupé. Je finis par la lâcher, il ne fallait quand même pas trop abîmer la marchandise, bientôt elle serait à moi et je comptais bien en profiter. En attendant, elle se détourna de moi, désintéressée de la situation, pour jour quelques airs sur son luth. Elle fredonnait sans plus, pas de mot, impossible de la punir de ce côté-là. J’aimais la faire souffrir, mais il fallait que je sois logique dans mes punitions. Un minimum quand même, j’étais un bon dresseur après tout.


Les jours passèrent tranquillement, elle resta toujours aussi sage, discrète et effacée, anormalement. La venue des nordiens l’empêchait de se rebeller. Si j’avais su, je lui aurais fait miroiter ça depuis plus longtemps.


Elle se prépara soigneusement au matin, laissant ses cheveux entièrement libres, pour une fois, mais elle enfila une tunique brodée par-dessus sa chemise blanche et son pantalon violet. Elle portait ses bottes hautes, son père avait accepté cette tenue, je n’avais pas à discuter. Elle se plaça en arrière de sa famille et un cri retentit : la délégation du nord approchait, et ils semblaient nombreux.

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