Bourrasque musicale,

8 minutes de lecture

Les personnages de cette histoire ont des rapports non protégés. Il ne s’agit que d’un fantasme de l’auteur, et en aucun cas une incitation. Dans la vraie vie, pensez à utiliser des préservatifs !

Ravel : Boléro (Lionel Bringuier)

https://www.youtube.com/watch?v=6NDwT6SCfk4

A lire avec les oreilles,

—————

La rase campagne. Il était seul dans sa maisonnette reculée, son chaud cocon, agréablement vautré dans son fauteuil préféré, vingt-trois heures avaient sonné au coucou. Dehors, un temps de fin du monde, éclairs, tonnerre, pluies torrentielles et bourrasques de vent.

Là, revêtu d’un vieux survêt molletonné, emmitouflé dans son gros pull gris et chaussettes épaisses aux pieds, il s’adonnait au farniente et à la lecture d’une des œuvres de Feydeau au coin de l’âtre crépitant, un CD d’airs classiques et d’opéras lui tenait compagnie et, posée sur la petite gigogne à son coté, accompagnée d’un crémant frais, l’attendait une collation légère à grignoter. La pluie tambourinait sur les fenêtres tandis que l’orage grondait sa colère.

Il était parti loin de ce monde !

***/***

'toc, toc, toc," ... 'TOC, TOC, TOC !"

???

« Quel est l'abruti qui ose sortir sous un tel déluge et à une heure pareille ? » passa et repassa par ma caboche alors que j’étais à deux pas de la porte.

Un souffle glacé et humide s’engouffra, un inconnu me faisait face.

En quelques secondes je l'observai... l'analysai. Il avait environ une bonne vingtaine d'années, Il était vêtu d'un survêtement et d'un sweat-shirt à capuche, assez serrés vu l’eau les imbibant, qui dessinaient un corps bien musclé et développé. Grand, des cheveux foncés par l’eau avec, on le devinait, des mèches blondes contournant une belle gueule bien carrée. Les gouttes de pluie qui roulaient sur sa peau n’empêchant pas ses yeux bleus de ressortir. Il était typé beauté nordique, à la Lars Norgaard, un mètre quatre-vingt-cinq, septante-cinq kilos, à vue d’œil.

J’eus droit à des explications en vrac. Gymnaste sortant d’une compétition régionale, voiture tombée en panne, pas de réseau, sorti trouver du secours, parapluie envolé, perdu, trempé, frigorifié, « … J’ai cru attraper la mort en marchant et cinq minutes plus tard j’apercevais la lanterne du perron… Merci de m’accueillir ! » Terminât-il, alors que l’ayant fait entrer je refermais la porte derrière lui.

Je le reçus, ruisselant, dégoulinant, plic-plocquant, une mare s’était déjà formée à ses pieds. Il grelottait.

J’imposai son déshabillage dans le minuscule sas d’entrée là où le sol est carrelé, le noble parquet le jouxtant, tout comme le tapis d’orient, n’apprécierait pas le raz de marée, ce qu’il comprit sans soucis. Il se défaisait de son sweat, alors que je partis lui chercher le nécessaire pour s’essuyer.

Du temps que je passe par la salle de bain quérir des serviettes et un détour par la cuisine pour trouver de quoi éponger l’entrée et contenir ses vêtements, à mon retour… Tudieu, quelle magnifique vision !

L’habitué des vestiaires, innocent athlète, était nu face au feu ouvert, bras tendus vers la flambée ou se frictionnant le corps, la lumière des flammes dansant sur l'ondin, j’étais la bave aux lèvres devant le magnifique corps qui m’était offert… presque de profil, je voyais bien son engin, veineux, large mais pas long, encore rétracté de froid, ses couilles rasées , son pubis, court tondu, fort bien entretenu.

Comme je me tenais là, bouche ouverte, les yeux baladeurs, la demi-molle bien installée, je me ressaisis et, me raclant la gorge pour indiquer ma présence, je lui tendis les serviettes.

Surveillant à distance son essuyage énergique, alors que je jetais en tas ses fringues dans un seau et passais rapidement la serpillière, j’admirais le côté pile de l’apollon, un délicieux courant électrique parcourut mon échine et accentua mon émoi.

À l’instant où il se ceignait les reins, je pris la direction de la buanderie. Fourrant au plus vite ses effets dans la machine, le programme lancé et moi calmé, je retournai auprès de mon invité.

C’est muni d’un verre ballon et d’une bouteille de mirabelle de Lorraine, eau de vie AOC hors d’âge, que je le rejoignis.

Il n’avait pas bougé de place, toujours debout près de la cheminée. C’est tout sourire qu’il se tourna vers moi, la taille drapée dans le drap de bain moelleux, blanc, et sous lequel une bosse majestueuse ressortait. La bête, réchauffée, avait repris ses proportions normales.

Un rayon de soleil était parvenu à entrer dans ma vie par une nuit noire d’orage !

Moi, malgré mes vingt-six ans, fluet comme Pip Caulfield, un mètre soixante-neuf, soixante-et-un kilos, je n’avais vraiment pas de quoi lui fournir du change, vu la différence de gabarit.

Je le fis rire en le lui signifiant. Une bonne rasade de mirabelle plus tard, il m’assura que la chaleur de la pièce était suffisante à son bonheur actuel et qu’il préférait sa nudité au sec, plutôt que d’être habillé et au dehors par ce temps cauchemardesque.

L’invitant à s’asseoir, je lui poussai un fauteuil auprès du feu, face à moi et, selon ses envies, l’invitai à puiser dans mes en-cas dînatoires. Ayant changé son verre, c’est entre deux bouchées ou une lampée de bulles et tout en lui faisant une conversation bon enfant — on était passé au tutoiement — que les choses évoluèrent différemment. Alors que « Le Vol du bourdon » de Rimsky Korsakov* diffusait ses premières notes dans l’air. Je ne pus empêcher mon regard de butiner son torse et ses longues jambes imberbes avec beaucoup d’intérêt, revenant sans cesse, presque inconsciemment, sur l'excroissance dissimulée par l'étoffe et il nota finalement d’un regard subtil où se fixait mon attention. Il me dit enfin :

— Je crois que je sais comment terminer cette soirée si mal commencée et te remercier de ton hospitalité ! le morceau de chair sous la serviette faisait depuis quelques secondes des soubresauts et prenait de l’ampleur.

— Ah oui ! fis-je incrédule, mon cerveau refusant d’assimiler ce que mes yeux et mes oreilles lui transmettaient.

Déformant mon pantalon de jogging, mon anatomie, elle, avait bien compris le message, barre d’acier au garde à vous d’envie, la coquine frétillait !

Mon méat bavait tandis que ma bouche s’asséchait proportionnellement et mes mains étaient devenues moites instantanément.

La lueur du foyer créait un jeu de lumière mettant ses muscles, ses pecs et surtout son sexe soulevant l’étoffe, encore plus en valeur qu’il ne soit nécessaire à ma gourmandise visuelle. J'en saturai mes rétines.

Il se leva en abandonnant le bout de tissu éponge sur son siège, nu, son sexe parut surdimensionné, pointant en avant, et d’une démarche de félin, en deux pas il fut sur moi.

Il me saisit par les cheveux et m’embrassa avidement, écartant mes lèvres avec sa langue.

Ses mains ne restèrent pas inactives, relevant le haut de mes pelures, pull, veste de survêt et tee-shirt d'un bloc, n'abandonnant mes lèvres qu'à l'instant de faire passer ma tête hors de la masse de tissus tirebouchonnés et, dans la foulée, il tira sur mon pantalon, arrachant par la même occasion le boxer et les chaussettes que je portais.

Ma bite claqua bruyamment sur mon ventre. J'étais nu, que je ne réalisais pas la réalité de la situation. Sa bouche revint, commençant à glisser sur mon visage, mon cou et je sentis ses dents mordiller délicieusement mon oreille.

Il m’attira sur le tapis dans la foulée, positionné en 69, il avala ma hampe avec gourmandise et, le choc de l’agile Walkyrie œuvrant en son palais, me sortit de ma léthargie.

Le nez devant son chibre magistral, je ne pus que lui rendre la politesse. Ce ne fut plus que bruits de bouches, mêlés aux sons stéréophoniques du morceau joué, tout ceci ponctué par le tonnerre.

La luminosité rougeoyante des flammes qui dansaient la sarabande, faisait luire nos épidermes en sueur.

Glissant sa tête entre mes cuisses il alla titiller ma bague anale de sa bouche aidée par son agile habitante.

Je frémissais sous le souffle chaud et les caresses bucco-manuelles de mon visiteur. Sur « la marche triomphale » de Verdi**, sa langue et ses doigts assouplissaient méthodiquement ma corole. Je n’en tétais plus que sporadiquement son obélisque, perdu dans mes célestes sensations !

Ma porte ouverte avec doigté et force salive par ce virtuose, fit qu’elle palpitait d’impatience qu’on l’empreinte.

Puis, changeant de position, moi sur le dos, lui à genoux entre mes jambes, prêt à être pris en missionnaire … par instinct, tel une grenouille, je remontais mes jambes sur mon torse laissant libre d'accès mes fesses.

Finalement, il attrapa mes chevilles passa ses bras musclés en dessous de mes genoux les ramenant proches de mes oreilles. Il vint poser sa flûte enchantée sur ma rose et la pénétra (enfin) d’un mouvement à la fois doux et empreint d'une certaine force bestiale. Les centimètres de chair furent littéralement avalés par ma loge des plaisirs !

*Flash ! Mon corps se cambre, ma bouche s’ouvre et, suivant son coup de piston, un son rauque s’en échappe. J’halète.*

Nous étions bouche à bouche, torse glissant contre torse, son bassin à l'allure d'un métronome tapait contre mon croupion offert et accueillant. Mes jambes, pliées et grandes écartées, posées haut sur les bras musclés de ce jeune Karajan maniant sa divine baguette avec maestria dans ma fosse d’orchestre.

C’est, sans en prendre conscience, en callant son rythme au son du Boléro de Ravel qu’entamaient les enceintes de ma chaine hifi à l’instant où il m’embrochait, …

chaque instrument jouant devant, affirmant la musique, avec de nouveaux accents, des micro-ralentissements ou accélérations ; Claudio Abbado, avec l'Orchestre symphonique de Londres en 1985 avait donné une lecture du Boléro très sensuelle, quasi transcendante, avait écrit un critique… j’allais la vivre, charnellement !

…qu’il débutât cette séance symphonique de sexe, sur le moelleux tapis d’orient !

Puis, le quart d’heure de burinage musical avait suivi les variations des effets d’orchestration, un lent crescendo, … arrivé au paroxysme du plaisir, mes jambes ont tremblé sur ses épaules et j'avais le cœur qui voulait sortir de ma poitrine, j'en ai été même à griffer son dos involontairement… in extremis, les dernières notes allaient s’égrainer en une courte modulation en mi majeur, … je lui mordis l’épaule pour ne pas hululer ma montée orgasmique.

Au même instant, je le sentis éjaculer en moi tandis que ma laitance se répandait toute seule entre nous. Les spasmes qui terminèrent de nous vider se tarirent. Épuisés, inertes, hagards et repus, perdus dans les limbes de cette jouissance que nous venions de nous offrir, ce fut après avoir repris nos esprits au son du « Gloria in excelsis Deo » de Vivaldi*** et une rapide douche que l’on s'endormit tous les deux, blottis sous ma couette, emboités en cuillères.

L’orage s’éloignait au lointain.

***/***

L’aurore naissait… et alors que le soleil brillait timidement entre les nuages, les hostilités reprirent de plus belle, mais ça, c’est une autre musique !

The end!

*Rimsky Korsakov/ “Le Vol du bourdon”

https://www.youtube.com/watch?v=YWMeDLLEUI8

**la marche triomphale de Verdi

https://www.youtube.com/watch?v=AssDQbaIP_I

***Vivaldi - Gloria: 1. Gloria in excelsis Deo

https://www.youtube.com/watch?v=wXx_1pZV8tE

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 9 versions.

Vous aimez lire Fablelionsilencieux ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0