fin

Une minute de lecture

C’est comme ça que jour après jour, derrière les sacs de pommes de terre qui isolaient les pans ondulés de la poussière de la rue, dans leur cabane elle avait tourné les pages, s’était échinée sur les mots français qui racontaient, imageaient, questionnaient, annonçaient, cherchaient, demandaient…

Venimeuses, les querelles s’exacerbaient, les vols, les viols se perpétraient. Leur vache avait disparu la nuit qui avait suivi l’enterrement, comme les pintades quelques jours avant. Ils avaient tant bien que mal poussé l’âne tout près des paillasses pour l’attacher au pied du châlit, dans l’habitacle surchauffé de leur baraque. On savait la famille fragile, dépouillée de la protection de son chef.

Sadia se décida le soir du viol. Au bout de sa rue, une toute jeune fille…

A la lueur de la lampe à pétrole, mouillant l’index, elle fit tourner les feuilles jusqu’à la dernière. Elle mit le doigt sur cinq petites lignes en italique dans une colonne, sous le nez de son frère, l’aîné :

Annonce n°337

Dept 14/ Agriculteur normand, la quarantaine.

Grande exploitation. Cherche femme de couleur,

Pour union.

Pas sérieux s’abstenir.

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