C'est toi ? Ma chère...

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Célia

La fin d'après-midi du 28 février


Cassiopée réside dans le somptueux Montmartre, c'est qu'elle a bien progressé, la jeune provinciale. Toutefois, a-t-elle perdu son âme de bienfaitrice entre temps ? Pour pouvoir se permettre de venir dans ce quartier, elle doit être à l'aise financièrement, et sûrement avoir perdu conscience des réalités dans son rêve éveillé. J'exècre au plus au point, ces personnes qui prétendent comprendre les sentiments du peuple dans leurs quartiers tendances et huppés, alors qu'une grande partie de la population vit dans la précarité et la souffrance. Ces individus n'ont pas réellement d'appartenance politique, la seule chose qu'il les intéresse, c'est leur propre personne. Je souhaite, que Cassiopée n'ait pas changé, suite à sa montée sociale.

Je peux enfin emprunter le funiculaire vers Montmartre, car je ne m'imaginais pas grimper les 222 marches, à travers le Square de la communarde Louise Michel, une éveilleuse de conscience et tant d'autres qualificatifs qui ne suffiraient pas à décrire cet esprit révolutionnaire. Je découvre la vue ravissante que me donne ce funiculaire, jusqu'à apercevoir, celle qu'on appelle le vœu national. Pour ma part, je la trouve éblouissante avec son style architectural romano-byzantin, elle surplombe tout Paris en haut de la butte de Montmartre. Même, si elle reste, comme disaient Zola ou Steinlen, un symbole de la victoire de l'obscurantisme, du conservatisme et des Versaillais royalistes sur les cadavres des communards emprunts d'un désir de vraie démocratie.

Je passe par le quartier à l'ambiance villageoise de Montmartre avec ses petites ruelles, mais aussi devant ses boutiques créatives ou ses restaurants accueillants. Grâce à quelques pas, je rejoins ce lieu, où les artistes laissent traîner leurs chevalets en pleine rue pour le plus grand plaisir des touristes. Ce même endroit, qui a inspiré à Toulouse-Lautrec son œuvre la Danse au Moulin Rouge et vu passer Picasso, Van Gogh, Modigliani, Braque et bien d'autres. Je flâne encore un peu dans le quartier, du moins je finis au fil de mes pérégrinations par arriver chez Cassiopée. Elle m'a rappelé tout à l'heure, pour me prévenir qu'elle m'attendrait, et je lui ai à peine expliqué la situation. Je frappe sur sa porte, je peux admirer sa façade fleurie de tulipes, pivoines et roses en l'attendant sur le seuil.

Une petite femme pleine d'énergie à la tenue simple et au sourire plutôt sincère, m'ouvre la porte. Derrière ses lunettes rondes, ses yeux cachent néanmoins une inquiétude concernant ce que je pourrais lui dire. Elle m'invite à entrer, et me propose une tasse de thé, que je refuse poliment, puis j'en reviens rapidement à mon enquête. Je la sens légèrement défaillir, lorsque je lui apprends la disparition d'Antoine. Tant de questions devaient assaillir l'esprit de cette proche d'Antoine, dont je venais de bouleverser le quotidien. Pourquoi s'était-il muré dans le silence avec elle ? Était-il perdu ou même mort ? L'avait-elle blessé d'une manière ou d'une autre causant cette disparition de sa vie ? Ces questions, dont il me fallait absolument avoir les réponses, pour avancer dans mon enquête.

Elle aborde différents sujets sur son ami, jusqu'au moment, où elle me parle de la meilleure amie Elia. La famille m'avait déjà informé de l'existence de cette grande amie. Cette Elia doit forcément en savoir plus sur mon disparu, je sollicite davantage le temps de Cassiopée en lui demandant une photo de la fameuse Elia. Elle dépose la photo dans ma main et.... Elia ? C'est toi ? Ma chère voisine ? Tu es l'amie d'Antoine ? Évidemment, tout est clair, les documents sur son ami victime du sida concernent Antoine, c'est d'une pure logique. L'air interloqué de Cassiopée, face à ma réaction, me sort de mon choc, je me dois d'être honnête avec elle. Je lui explique alors en détail ma relation et ma rencontre avec Elia. Elle s'enquiert de ces informations, et exige de la rencontrer en ma compagnie, pour clarifier les choses. Elle reste courageuse et déterminée, malgré que je viens de lui annoncer beaucoup de nouvelles inquiétantes.

Dans sa voiture, nous avons une discussion amenant à parler de Mickaël, seulement, j'ai la désagréable surprise de savoir, qu'une amie journaliste à elle dresse une enquête sur la famille de ce dernier. Elle me prévient de quelques affaires louches concernant cette famille aristocratique, après Elia se rajoute ainsi une nouvelle personne qui m'a dissimulé des secrets. De plus, c'est l'homme avec qui je partage ma vie, je vais devoir impérativement rencontrer ce Samuel et surtout l'amie journaliste de Cassiopée. Dorénavant, je me garderai d'informer Mickaël de l'avancée de mon enquête, cela me ramène de plus en plus vers sa propre personne, et je compte bien percer à jour ce qu'il omet de me dire. Nous arrivons devant la résidence d'Elia, afin de se précipiter pour frapper à sa porte. Néanmoins, il semble n'y avoir personne, pourtant ce matin, je lui ai parlé. Un mot ? Je le lis à haute voix, complètement heurtée par son contenu : « Tu as certainement découvert qui j'étais dans ton enquête. Il m'est impossible d'affronter tout cela. Je t'ai vraiment apprécié Célia et quitter une amie est une véritable souffrance. Adieu. »



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