Le vrai sens de l'amour

3 minutes de lecture

Mickaël

Le matin du 15 janvier

Sortant doucement de mon sommeil, je me rends compte que j'ai passé la plus délicieuse nuit de ma vie. Je la prends délicatement dans mes bras pour l'emmener dans une chambre. Je pourrais rester auprès d'elle juste pour la regarder dormir et attendre que ses petits yeux s'ouvrent au monde. Je n'ai jamais ressenti cela pour une femme, je m'égare dans une inexplicable foison de sentiments contradictoires. Je ne veux qu'une chose lui appartenir, mais le mieux ne serais-je pas de la quitter pour la protéger ?

Je ne connaissais pas le vrai sens de l'amour jusqu'à maintenant. Ce que j'ai ressenti envers Sandrine, cela n'était qu'une passion malsaine destinée à retrouver ma mère. Le physique de Sandrine se rapportait parfaitement au sien, j'ai tenté de l'oublier, seulement ma mère me hantait sans même que je ne le sache. Son image semblait coincée au fin fond de ma mémoire, lorsque pour la première fois j'ai vu Sandrine, par je ne sais quelle sorte de complexe freudien je suis tombé amoureux de Sandrine, une fallacieuse image de ma mère. Ma psychiatre d'enfance dresserait exactement la même analyse. Je comptais également manipuler la sœur de Sandrine pour arriver une fois de plus à mes fins. Qu'est-ce qui ne va pas en moi ? Mes obscènes pulsions ne domineront plus mes moindres faits et gestes, je me contrains dorénavant à changer pour devenir l'homme que mérite Célia. Néanmoins, j'éviterai qu'elle se rende compte de la vérité concernant sa sœur à l'avenir.

Je descends doucement les escaliers, puis je sors de sa maison en ayant pris soin de fermer les portes et les fenêtres tout en lui déposant un mot doux sur le meuble d'entrée. Une personne âgée promenant son chien me dévisage bizarrement, je l'écoute derrière moi m'adresser une réprimande peu audible. Je réfléchis un peu sur la raison de cette invective, lorsqu'une autre femme m'observe de manière insistante et ajoute alors beau gosse tu as chaud ? Il fait assez froid pourtant, ce n'est pas vrai, j'ai oublié que je ne porte qu'un jean. Je cours me chercher une chemise chez moi, et m'habille rapidement, voilà qui semble plus convenable.

Je prends mon véhicule pour me rendre sur le lieu de sa dernière résidence. Je parle de l'immense Cimetière du Père-Lachaise où sont enterrés des individus de tous horizons confondus depuis son ouverture en 1804 telles Adélaïde Paillard de Villeneuve, Jean-Baptiste Poquelin ou Édith Piaf. La femme qui m'a donné la vie repose auprès des plus illustres aux plus inconnus personnages de l'Histoire. Peu importe, qui nous sommes, nous finirons tous au même endroit, l'aspect fatidique de toutes vies. Je me réfugie dans une réflexion affligeante de banalités pour occulter le fait que le courage me manque une fois encore pour aller sur sa sépulture.

Je reprends la route dans le chemin inverse, et allume alors la radio pour oublier l'anniversaire de la mort de ma mère, et ma lâcheté vis-à-vis d'elle. D'un coup, la radio diffuse la voix vibrante, unique et grave de la Môme qui me replonge dans ces souvenirs confus de ma mère. Elle dansait dans le salon sur la Vie en Rose alors que je la dessinais sur mon pupitre. Elle s'arrêta de se trémousser pour venir me faire un bisou sur le front. Et tout s'obscurcit dans ma mémoire, j'aperçois le corps de ma mère sur le sol. Pourquoi je n'arrive pas à me rappeler davantage de ma mère ? Que lui est-il arrivé ? Soudainement m'évadant de mes tristes pensées, j'ai le choc de voir ma voiture entrée en collision avec un véhicule. Une lumière m'aveugle le visage et plus rien. Je.... suis....mort...  ?!

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