Ce minable corps sera ma proie

2 minutes de lecture

Mickaël

L'après-midi du 13 janvier

Je n'arrête pas de penser à cette femme qui pourrait détruire ma vie du jour au lendemain. Je ne peux pas la laisser faire cela sans réagir. Une des seules solutions qui s'offre à moi, ce serait de la tuer, mais ôter la vie consciemment à une personne malgré certaines de mes pensées dérangées me répugne au plus au point. Du moins avant d'arriver à de telles extrémités d'autres portes s'ouvrent à moi, il m'est possible de l'envoûter par mon charme et lui laisser penser que j'ai la moindre envie de son corps flétri. L'idée me rebute, mais il faut avouer que ce serait une façon de la manipuler comme je le souhaite. Elle serait coincée dans ma toile et de même qu'une araignée, je me débarrasserai d'elle quand je le désirerai. Dorénavant, ce minable corps sera ma proie, je n'ai qu'à me rendre dans l'ancienne maison de Sandrine, Célia y a établi sa résidence le temps de son enquête.

Je frapperai à sa porte lui parlerai de ma voix suave et la complimenterai sur.... sa beauté atypique et son esprit éclairé, instruit ainsi que la détermination remarquable dont elle fait preuve en tentant d'aider une dernière fois sa sœur. Il me sera ensuite très facile de lui glisser subtilement une invitation à un repas de façon à se connaître davantage. Il me reste un souci quelles tenues porter pour me rendre à ce fameux dîner ? Que je regarde ma garde de robe.... J'hésite entre mon Manteau Dior gris et mon Caban noir tous deux biens évidemment en cachemire. Mes mocassins argent Chanel ainsi que mon Jean rouge de la Maison Margiela me semblent parfaits pour l'occasion. J'y apporte une petite touche de chic à l'Italienne à l'aide de ma chemise Prada blanche. Je prends aussi mon Manteau Dior en y réfléchissant. Je risquais de manquer la plus élémentaire des choses, lui acheter un assortiment de divers fleurs. Je commencerai par lui offrir les gouttes de sang versé par Adonis lorsqu'il a quitté Aphrodite qui ont aujourd'hui revêtu la forme des anémones. Je lui exprime ainsi ma profonde sollicitude, l'attrait des glaïeuls me pousse à en prendre. Elles symbolisent cette force que je désire apporter à ma séduction, sa lointaine signification la rapporte aux épées des guerriers en grec, et davantage aux gladiateurs dans son latin gladius. Je rajouterai les fleurs qui ont suscité une véritable folie au XVIIe siècle nommé tulipomanie, les tulipes écarlates. Bien avant, une légende turque conte l'histoire du prince Farhad qui étant accablé de chagrin face à la mort de sa bien-aimée, Shirin, se serait jeté d'une falaise. Les gouttelette de son sang ont donné les tulipes rouges et son sens de l'amour.

Peu importe si ces légendes sont vraies, n'y a t-il rien de plus noble que de s'ôter la vie par passion amoureuse ou de constater que la perte se métamorphose en poésie ? Ces souvenirs, qui remontent à la surface depuis quelque temps, m'ont proposé une esquisse de mon enfance liée à ces mythes. Ma mère me narrait toutes ces légendes qu'elle affectionnait particulièrement lors de mes jeunes années. Son retour inopiné dans ma mémoire me déstabilise vraiment, cette femme presque inexistante il y a à peine quelques mois au sein du tableau de ma vie. Qu'incarne ce changement brutal en moi ? Les préparatifs étant terminés, il ne me reste plus qu'à me rendre chez Célia.

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