Chapitre 17

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Écrit en écoutant notamment : Neocoretex – Somebody That I Used to Drrrrr

Je sens ses mains glisser sur mes reins. Il déboucle calmement ma ceinture et descend mon pantalon de quelques centimètres pour continuer ses caresses. Je l’imite et observe le galbe de ses fesses, mis en valeur par le rebord de son pantalon. C’est d’une beauté à tomber à la renverse.

  • On passe sous la douche ? propose Dimitri.
  • Je pense pas que j’aie trop transpiré cet après-midi, mais ouais, je te suis.
  • Vas-y, je te rejoins dans un instant.

Je termine de me mettre à nu et m’installe sous l’eau. Je repousse mes mèches bouclées sur le côté et tâche de me mettre dans une position séduisante en l’attendant – il m'a fallu quelques secondes pour comprendre son intention. J’ai hâte de me serrer à nouveau contre son corps.

Dimitri est de retour une courte minute plus tard. J’ai hâte qu’il retire complètement son caleçon, même si j’ai déjà une idée de son anatomie. Seulement, cette fois-ci, il est uniquement pour moi ! Combien de mecs se damneraient pour le moment que j’ai la chance de vivre ?

  • Tes yeux sont magnifiques, me dit-il.
  • Merci.

Il m’a repoussé contre la paroi de la douche et m’embrasse de nouveau. Je devrais aussi lui dire des mots gentils, sinon, il risque de croire que je ne prends aucun plaisir avec lui. Mais rien de très naturel ne me vient à l’esprit. Autant me taire et me concentrer sur le moment présent. Il a attrapé mon sexe et le fait coulisser contre le sien. Ce n’est pas incroyablement agréable, mais je le laisse faire. De même lorsqu’il se met sur les genoux pour continuer le travail avec ses lèvres et sa langue.

  • Tu veux faire l’amour ? dit-il en relevant les yeux vers moi.
  • Oui, vas-y.

Il tend le bras en dehors de la douche pour attraper un préservatif. Voilà ce qu’il était allé chercher à l’instant ; tout était prévu.

  • Tu me prends, ou l’inverse ?
  • Euh… je vais te laisser faire, dis-je en constatant que mon érection est moins prononcée qu’il y a deux minutes.

Étonnant que je ne bande plus à fond, son corps est pourtant divin.

Je le regarde s’équiper avec une attention des plus fines. Normalement, vu la taille du jouet que j’ai utilisé au studio, le soir après avoir passé mon « entretien », le sexe de Dimitri devrait rentrer facilement. Il me propose d’appuyer les mains contre le mur et de tendre mes fesses vers l’arrière.

Je le sens pousser fort contre mon trou, avant de réussir à engager les premiers centimètres. Il avance jusqu’à coller le bas de ses abdos contre le haut de mes fesses. C’étaient sûrement deux centimètres de trop, comme en témoigne la sensation d’inconfort qui m’a saisi, mais je ne vais pas faire le rabat-joie ou le mec inexpérimenté, ni l’interrompre dans son plaisir. Les va-et-vient successifs ne sont pas tellement plus plaisants, mais la force qu’il y met montre de la satisfaction chez lui. La gêne tend à disparaître lorsqu’il accélère ses mouvements en me prévenant qu’il va jouir. Moi, je suis beaucoup plus loin de l’orgasme. Autant abandonner maintenant, je ne serais même pas certain d’y arriver.

  • Faut pas qu’on traîne ! dis-je à haute voix en constatant qu’il ne nous reste que vingt minutes pour nous rhabiller et rejoindre le groupe à l’heure prévue.

***

Dimitri a été plus prompt que moi et m’attend penché sur son téléphone. Suis-je donc tellement inintéressant pour lui, maintenant qu’il est redescendu ? Je termine de me préparer et nous repartons sur le chemin inverse.

Je marche plus derrière lui qu’à ses côtés, perdu dans mes réflexions. Je crois que j’ai fait une grosse bêtise en me laissant emporter aussi vite vers une relation charnelle, comme si j’avais tout gâché en quelques minutes. Il aurait mieux valu que je prenne mon temps, j’aurais dû me limiter à de simples baisers pour cette première fois. Mais je ne pouvais pas le décevoir, il avait l’air super chaud. Je me rappelle qu’en plus, je suis venu m’installer à Nantes essentiellement pour lui et son charme… Heureusement que j’ai trouvé de nouveaux points d’accroche là-bas. C’est comme si j’avais vaincu le boss final du premier coup et qu’il ne restait plus aucun objectif derrière. Le pire est que je n’ai même pas tellement profité.

Sans réfléchir, je balance un message à Sarah. C’est sûr qu’elle saura m’aiguiller dans mes états d'âme.

« On peut s’appeler tout à l’heure ? Tracas sentimental imminent. »

Dimitri se retourne et m’interpelle :

  • Tout va bien, Martial ?
  • Oui ! dis-je en revenant à sa hauteur.

Je n’ai pas envie qu’il s’imagine être à l’origine de mon inconfort, ce serait tout bonnement ridicule. Je retrouve un sourire de façade, le même que celui qui a accompagné mes derniers jours de stage, lorsque je savais que je ne serais pas embauché.

Nous arrivons cinq minutes en retard au restaurant indiqué et retrouvons l’équipe, déjà installée à une longue table. Je repère directement une place au bout de celle-ci, en face de Daniel. Ça sera parfait ; Dimitri s’assied lui complètement à l'opposé.

Un jeune serveur se poste devant notre table pour prendre notre commande. Mes collègues, toujours en grande discussion, ne lui facilitent pas la tâche… Je ne sais pas comment ils font pour avoir autant d’énergie après une journée aussi éprouvante. Je suis le mouvement et commande une bolée de cidre, plus par volonté de simplifier les choses que par attrait pour ce breuvage en particulier.

  • Bon, qui prend moules frites ? hurle Daniel à travers notre tablée.

La majorité des bras se lèvent ; ça reste une des grandes spécialités du coin. Je jette en même temps un coup d’œil autour de moi. On n’aurait pas pu faire plus traditionnel : des bouées de différentes couleurs sont fixées aux murs, arborant fièrement l’inscription Saint-Malo. Elles sont accompagnées de plusieurs cadres en noir et blanc montrant les remparts de la ville sous les assauts de la marée. Tâchons de profiter malgré tout.

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