CHAPITRE 10

13 minutes de lecture

"And I will be your hope when you feel like it’s over

And I will pick you up when your whole world shatters

And when you’re finally in my arms

You’ll look up and see, love has a face” —Not alone de RED[1]

THOMAS


Darren reprend le boulot tout doucement, il détestait être enfermé dans sa chambre et je le comprends. Comme on dit souvent les médecins sont les pires patients, mais sérieusement qui aimerait rester clouer au lit, voir de superbes opérations lui passer sous le nez ? Personne.

En ce moment notre relation est bizarre, en faite on est redevenue de simples collègues, qui se parlent quand ils se croisent, mais c’est tout. Il n’y a plus de longues discussions, ni de sortie, je regrette ce qu’on était avant. Cependant, je finirais par m’habituer, même si ce qu’on partageait me manque. En parlant du loup, voilà qu’il vient vers moi.

— Salut Thomas, on peut parler.

— Pas de soucis, mais je vais bien rentrer chez moi.

— Ça ne serait pas long, t’inquiète.

Je le suis jusqu’à une chambre de repos. Une fois la porte fermée à clefs il commence :

— Je sais que tu m’as menti, Drew ne prendrait pas le risque d’emmener l’un de ses amis dans un hôpital, et encore moins dans celui du Nord. Dis-moi la vérité.

Il est colère, je le vois bien, je n’ai jamais été bon pour les mensonges et là je me suis surpassé.

— Je ne peux pas, c’est trop compliqué et dangereux, je ne veux pas t’embarquer là-dedans. Je veux te protéger et…

— Tu m’aimes, c’est ça ? J’ai tout entendu quand j’étais dans le coma. J’espérais que tu m’en parlerais, mais tu ne l’as jamais fait.

Il faut que je parte, je n’ai pas envie d’avoir cette discussion avec lui, c’est trop tôt et je ne suis pas sur de vouloir ça.

— Tu n'as rien à faire avec un mec comme moi, un ancien alcoolique poursuivi par ses démons et la mort de... de son premier amour. J'aimerai que tout soit plus simple et être celui que j'étais avant. J'aimerais...

Ces lèvres m’interrompent. J'avais besoin de cela, de réconfort et je ne veux pas ressentir ça. Il est celui qui comble un manque, qui comble sa mort. J'ai toujours cru, que c'est d'aimer à nouveau dont j'avais peur, mais c'est de laisser Jack partir.

Pourtant, je me laisse aller contre la bouche de Darren, sentir sa langue chaude s'entre mêler avec la mienne me provoque une érection. Mes mains agrippent ses cheveux, rapproche nos corps et frotte nos bosses. Putain, c'est bon. Il enlève mon tee-shirt, son désir animal, pressant m'hypnotise. Mais au-delà de l'excitation, je n'ai que de la douleur, celle de mon érection, de mes sentiments et le plaisir qu'il me fait éprouver. Je déteste les vagues d'envie qui me traverse quand il caresse mon torse, mais au fond de moi j’en ai rêver. Sa bouche descend, elle s'attarde sur mes tétons, descente sur mes légers abdominaux, ses mains caressent mes fesses. Je me cambre, ferme les yeux et ne peux plus m'arrêter de gémir. Mon caleçon est à présent la seule barrière avant de perdre le contrôle. Je sens ses lèvres humides sur le tissu caressant doucement mon érection. Bordel je suis plus que haletant et je ne vais pas tarder à le supplier.

— Da... Darren. Stop. Je... je dois vraiment y aillez.

Il relève la tête et je fuis son regard, il est déçu et ne comprenant pas pourquoi je n'arrive pas à l'aimer. Dos à lui je me rhabille, je ne voulais pas le faire souffrir, mais j'ai besoin de temps.

— Je suis désolé, dis-je avant de passer la porte.

Au pas de course je rejoins David qui m’attend sur le parking.

— Tu t’es battu ou quoi ?

— Euh non, Derek doit nous attendre.

— T’es sûr que ça va ?

— Ouais t’inquiète, je suis juste fatigué, dis-je en lui souriant.

Nous montons dans la voiture et nous nous dirigeons vers le QG. Arrivé là-bas deux de ses sbires nous emmène jusqu’à son bureau comme d’habitude.

— Qu’est-ce qui se passe ? demande David.

Derek et moi nous nous regardons, on doit lui dire.

— Hier, Ryan n’a pas été transféré à la prison, mais ici. J’ai envoyé mes hommes attaquer l’ambulance pour le récupérer. On voulait t’en parler une fois qu’on était sûr que tout été bon, qu’il était en sécurité. Mes médecins s’occupent de lui, mais il est toujours dans le coma. Tu peux aller le voir, je vais demander à un de mes gars de t’accompagner, répond Derek.

Je m'attendais à ce qu'il nous en veuille, après tout on lui a fait croire que l'amour de sa vie était retourné mourir en prison. Mais je ne vois sur son visage que du soulagement, du bonheur et de l'espoir. D'entre nous c'est le plus souriant, celui qui n'a jamais baissé les bras, qui ne sait jamais plaint. Il méritait cette victoire plus que nous tous.

Après nous avoir remerciés, il rejoint Ryan :

— Ça me fait mal de le dire, mais tu as fait du bon boulot, dis-je.

— Merci, cependant ce n’est pas gagné. Il a beau être sorti de prison, il n’est pas encore sorti d’affaire. J’ai une dernière solution, mais si elle rate on est tous dans la merde.

— OK, on en reparle demain.


Ce matin la police à envahi l’hôpital, interrogeant toutes personnes qui ont été en contacte avec Ryan. D’après ce que je sais David y est passé aussi, je leur dis ce que je savais, qu’on l’avait transféré comme prévu et qu’il était toujours inconscient quand il est parti. Puis j’ai passé le reste de la journée à éviter Darren, je n’ai pas envie de parler de ce qui s’est passé entre nous, ni de ce que je ressens. J’ai besoin de souffler un peu après tout ce qui est arrivé.

Le soir même, Derek a convoqué les membres de son gang qui sont prêts à s'engager dans son plan. Sur place je retrouve David, ses cernes ont disparu et il a enfin rasé cette barbe qu’il avait depuis l’hospitalisation de Ryan, ça fait plaisir de le voir comme ça. Une fois que tout le monde est réuni, Remington expose son idée :

— Je ne l’ai pas proposé avant, car on pourrait tous y passer. Notre objectif est d’innocenter Ryan McKainny et pour ça il nous faut un coupable. Quelqu’un de mort récemment, sans famille et que personne ne pourra défendre. Je veux que vous crée des liens entre James et lui, quelque chose qui l’aurait poussé à commettre ce crime, des fausses preuves qui montre qu’il à piégé Ryan et que c’est lui le coupable. Je voudrais à la fin une liste de candidat potentielle afin de monter un dossier solide. Souvenez-vous la moindre faille et on est tout mort. Maintenant, mettez-vous au boulot.

C’est la décision la plus illégale qu’on est trouvé jusqu’à présent, mais la seule qui a une petite chance de marcher. Tout le monde se met au boulot, les ordinateurs ouverts tentant de trouver dans les avis de décès récents, quelqu’un qui pourrait correspondre, cependant les déceptions s’enchaînent. L’équipe de geek cherche à créer une affaire plausible et pour l’instant ils s’en sortent. En fait, ils ont presque fini, mais sans le coupable idéal, tout tombe à l’eau.

Vers vingt-trois heures, quatre dossiers sont posés sur le bureau de Derek.

— Tiens c’est le seul que j’ai trouvé.

— Encore un suicide je parie, me dit-il

— Ouais, comme les autres celui-là n’a laissé aucune lettre.

Je crois qu’on ne pourra pas faire plus ce soir. Derek va devoir toutes les lires et prendre la décision finale. Après ça on passera aux choses sérieuses.


RYAN


Avec difficulté j’ouvre les yeux, cet effort ne m’a jamais coûté autant. Je m’empresse d’analyser mon environnement, à première vue, je ne suis pas dans un hôpital même si ça en a tout l’air. Est-ce que je suis de retour en prison ? Non, ce n’est pas possible, on a faille mis tuer, on ne peut pas me renvoyez là-bas.

Dès que je serai sur pieds, on fermera de nouveau et cette fois-ci ils ne louperont pas. Je vois encore ce détenu s’approcher de moi pendant l’heure de sortie. Depuis le meurtre de Josh, je ne bougeais plus de ma cellule. Je n’avais plus de codétenu et pour être honnête c’était le seul endroit où je me sentais encore en sécurité. Jusqu’à qu’il arrive, on s’est battu, j’ai réussi à prendre l’avantage, je pensais que j’allais le mettre au tapis, et là, il y a eu cette douleur, cette déchue dans mon abdomen. Je sentais le sang chaud couler entre mes doigts. J’ai crié à l’aide et on a fini par m’emmener à l’hôpital, après j’ai perdu connaissance.

Mon pouls s’accélère, mes poings se serrent à en tremble, merde j’arrive plus à respirer. Je ne parviens pas à me calmer, cette fois-ci je n’y arriverai pas. Je suis prisonnier et personne ne peut plus me sauver. Je ne serais pas là s’il avait réussi. Putain de merde, les machines se mettent à biper, je ne veux pas perdre connaissance, il pourrait me tuer si je baisser encore ma garde. Je sens alors une main se poser sur la mienne, je tourne mon regard et il est là. J’hallucine, je déraille, il ne peut pas être là.

— Ryan, concentre-toi sur ma voix. Tu es en sécurité, on a réussi à te sortir de là. Tu es chez Derek. Tout va bien, me dit David avec un sourire rassurant.

— Dis-moi que tu es réel, dis-moi que je ne rêve pas.

— Ryan je ne suis pas une illusion, pas plus que ce qui t’entoure.

Les médecins finissent par débarquer en trombe.

— Est-ce qui se passe ?

— Il s’est réveillé et il a fait une crise de panique, rien de grave.

Ils vérifient mes constantes et mes réflexes.

— Prévenez Remington, dit l’un d’eux.

À l’entente de son nom je serre les poings, pas de peur cette fois, mais de colère. Quelques minutes plus tard, il apparait dans mon champ de vision.

— Je suis content de te revoir, Ryan.

— Pas moi. T'as laissé Josh mourir, il n'avait rien n'à faire là-bas. Pourquoi tu l'as envoyé ?

Il s’approche de moi, tentant de rester calme.

— J’ai essayé de le dissuader. Je lui ai même pointé une arme dessus et j’ai jurais de le tuer s’il passait cette porte. Je me répète tout les jours que j’aurais dû tirer. Il n’y a pas que toi qui regrettes d’avoir perdu un ami. Sache que je ne suis pas insensible à la perte de mes hommes.

— Je t’interdis de dire ça, tu veux que je te rafraichisse la mémoire ! Rappelle-toi ce qui est arrivé à celui à qui tu as promis de nous protéger !

Une des infirmières s’interpose :

— Monsieur on doit l’emmener au bloc, il vient de faire sauter ses points de suture.

Je commence avoir la tête qui tourne et on me déplace. Je n’en ai pas fini avec lui.


Les jours ont passé et je suis sortis du pseudo hôpital de Derek, de ce que j’ai compris ils essayent toujours de prouver mon innocence. Mais ça prend du temps, pour l’instant je suis dans une prison de luxe. Je ne peux pas sortir, apparemment mon appartement est sous surveillance, toute la police me cherche et ils ont ordre de me capturer mort ou vif. Pour être honnête, je voudrais seulement récupérer ma vie, mon job et David. On n’a pas eu l’occasion de parler, il travaille et moi je reste dans cet appartement à ne rien faire de la journée. Avant je serais sorti d’ici et j’aurais jeté tous leurs efforts à la poubelle, mais je ne dois plus me mêler de tout ça, je dois les laisser gérer même si c’est compliqué. Je dois avoir confiance en eux.

Je monte voir Derek :

— Est-ce que tu pourrais dire à David de passer ici ? Il faut que je lui parle.

— OK.

Le soir même je ne cesse de regarder l’heure, de tourner en rond. Je bois une bière, histoire de me donner un peu de courage, je suis pathétique. J’ai peur qu’il ne vienne pas, qu’il ne veuille pas qu’on discute, que je ne puisse plus réparer tout le mal que je lui ais causé. Il a rompu, et malgré ça il s’est inquiété à cause de mes actions.

On finit par sonner à la porte, le stress est là, est-ce que c’est lui ou l’un des hommes de Remington ?

— Salut, Derek m’a dit que tu voulais qu’on parle, m’informe-t-il quand je lui ouvre.

Il rentre, ne me regarde pas, ne me donne aucun un baisé et ça me brise. Je m’attendais à quoi, qu’il s’excuse pour des choses qui n’a pas fait. Sans plus attendre, je me lance :

— Je suis désolé, je me suis comporté comme un gros con impulsif. Mais je voulais tellement que tout ça s’arrête au point de me mettre en danger, de tous nous mettre en danger. Je voulais réussir à surpasser mes peurs et les vaincre, la seule solution que j’ai trouvée c’était d’éliminer Drew. J’étais stupide de croire que j’y arriverai tout seul, que je le ferais payer pour ce qu’il a fait à Jack, à nous. Je pensais qu’après la mort de Josh mon impulsivité serait à son maximum, mais ça a été le contraire. J’étais terrifié et je me suis résigné à abandonner pour ma survie, pour toi. Quand tu es parti, j’ai essayé de combler ton manque en me noyant de cette affaire, j’étais une machine, je ne réfléchissais plus. J’avoue que j’aurais dû trouver une autre solution. Cependant, ça n’a pas marché, parce que je me suis rendu compte que tu étais une partie de moi, celle qui est calme, gentil, amoureux, humain. Je ne sais pas comment j’ai fait pour oublier ça, pour oublier que tu es tout pour moi et qu’on voulait la même chose, notre liberté, libérai de tout ce poids, arrêter de survivre. Je ne te demande pas de me reprendre, mais je veux juste me sentir complet une dernière fois, juste une nuit que toi et moi.

— On l’a déjà fait dans une douche ? me répond-t-il.

Je souris. Son ton est neutre, mais ses yeux reflètent l’envie tout comme les miennes. Je ne m’attendais pas à autre chose de sa part, il est du genre pudique sur ses sentiments c’est l’une des choses que j’aime chez lui. Les mots non aucune importance pour David, ce sont les gestes. Je veux lui montrer que je ne le mettrai plus jamais de côté. Avec précipitations nous rentrons dans la salle de bains. Nos respirations s’accélèrent quand nous commençons à nous déshabiller, avec lui je fais tomber l’armure et j’arrête de jouer à la brute. À présent, nous observons le corps de l’autre, je veux mémoriser chaque partie de son être, même si ça me rend dingue de voir la beauté de mon désir sans pouvoir le toucher. Il pénètre dans la douche et je le suis, j’ai tellement envie de lui, ça en devient douleur, mais je veux faire les choses bien, prendre son temps pour une fois.

L’eau chaude coule sur nos corps et ne fait que renforcer notre désir. Je ne peux plus attendre alors je l’embrasse précipitamment. J’ai très vite accès à sa langue, bordel ce goût m’a tellement manqué. La douleur, la solitude et le manque ont disparu quand ses mains se posent enfin sur mon torse, quand il mord avec délicatesse ma lèvre inférieure. Je gémis, j’ai besoin de plus, j’ai besoin de le sentir contre moi, en moi. Je décide enfin de le toucher et c’est comme une décharge électrique qui parcourt tout mon corps. Ma bouche se déplace dans son cou, mes mains mémorisent chaque contour de ses légers abdominaux, descendant toujours plus bas. Il grogne de plaisir et ma main s’empare avec délicatesse de son érection. Il soupire de soulagement avant de gémir. Je fais de long et lent va-et-vient sur son membre, caressant de mon pouce le haut de son pénis. Ses mains serrent mes fesses, ses yeux se voilent sous le plaisir. C’est alors que je sens deux doigts me pénètre, tout mon corps se contracte à ses caresses. Les sensations qu’il me procure mon manqué. Nous nous embrassons une nouvelle fois, pressant comme un top départ à l’action. Les mouvements s’accélèrent, la vapeur nous entoure et l’envie de ne faire qu’un atteint son paroxysme. Je me tiens au mur pour ne pas défaillir. Haletant nous nous regardons, on ne fait plus aucun geste, pour la première fois depuis qu’on a commencé, je vois de l’amour dans les yeux de David. Je souris. On échange les positions. Face à la paroi, je sens sa main caresser chacune de mes cicatrices de ma balafre à celle près de mes cuisses. Je ferme les yeux, il arrive à les rendre belles parce qu’il n’en a pas peur, parce qu’il les aime. Je sens son corps se rapprocher du mien, son sexe caressé mon entré avec lenteur et sensualité. J’adore entendre ses gémissements, ses « tu m’excites », ses « j’ai envie de toi » raisonner contre ma peau.

— Vas-y, je ne tiendrai pas longtemps, lui dis-je.

Alors avec douceur je sens son sexe me pénètre centimètre par centimètre, un feu brûlant s’empare de moi. Mes mains sur ses hanches accélérant le mouvement, je veux sentir chaque va-et-vient m’arracher un gémissement, que chaque coup de reins touche ma prostate. Ma main se met à me branler, putain on y est presque. Je sens que je viens et lui aussi, ses ongles s’enfoncent dans mon torse. Et là c’est le feu d’artifice je sens son corps s’écraser sur le mien, sentant nos deux cœurs battre à l’unisson. On cherche à reprendre nos esprits, nos souffles, seulement après il se détache de moi. Par la suite nous nous lavons mutuellement, des regards remplis d’un amour qu’on penser perdu. Chaque caresse est faite avec douceur, comme pour guérir toute la souffrance qu’on a déjà connue, un moment de répit dans les ténèbres qui nous menace…

[1] « Et je serais ton espoir quand tu sens que c’est fini

Et je vais te ramasser quand tout ton monde se brisera

Et quand tu es enfin dans mes bras

Lève les yeux et voie que l’amour a un visage »

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