CHAPITRE 5

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RYAN


— Vous n’avez pas le droit de m’embarquer !

— Et toi tu n’as pas le droit de vendre ta merde ici Garry. Tu le sais, ce n’est pas la première fois qu’on t’arrête, dis-je en lui passant les menottes.

Josh sort de la voiture l’air grave.

— Est-ce qu’il se passe ?

— Ça passe en boucle la radio, il y a une prise d’otage à l’hôpital.

— Lequel ? je demande sèchement.

— Le Chicago Memorial Hospital.

Sans un mot, je relâche le suspect :

— La prochaine fois, je ne serai pas aussi gentil.

Déterminé je monte dans la voiture, déclenche la sirène et fonce vers le centre médical. C’est une attaque de Drew, j’en suis sûr, il est là-bas pour David. On a rompu il y a quelques semaines et malgré ça j’ai demandé à Josh de veiller sur lui. Maintenant que je ne suis plus là pour le protéger, je veux être sûr qu’il est en sécurité et comme un idiot je le croyais. J’ai cru les paroles de Derek, cru qu’il ne lui arrivera rien sur son territoire. J’étais aveugle et pas assez méfiant, maintenant je conduis à une vitesse folle, je grille les feux rouges et nous manquons de nous faire rentrer dedans.

— Si on meurt, on ne pourra rien faire pour l’aider.

Il a raison, mais ma conscience s’est envolée et mon impulsivité est en roue libre. C'est à pleine vitesse que nous arrivons devant un barrage, toute la zone a été bouclée. La police, le FBI sont ici en pleine intervention. Nous sortons de la voiture en trombe, montrons notre insigne et passons le filet. Rapidement je repère le chef des opérations :

— On en est où ?

— Vous êtes loin de votre district officier McKainny.

— Je sais, mais mon... ex-petit ami travaille ici, s'il vous plait.

Il soupire.

— Très bien, le FBI a donné l'assaut et les ambulances sont prêtes. On a un nombre indéterminé de morts et de blessées, les plus graves devront rester ici et les autres seront transférés dans un autre hôpital. Pour l'instant personne ne sait qui à lancer l'attaque, Drew ne l'a pas revendiqué et Ghost n'attaquerais jamais un hôpital encore moins celui sur son territoire. La seule chose qui est sure s'est qu'un groupe d'homme lourdement armé à pénétrer dans le bâtiment, et d'après les appels de détresse ils étaient à la cherche de deux individus. McKainny ont va tout faire pour retrouver votre ex, mais pour le moment vous devriez rentrer dans votre district.

Si seulement il savait toute l’histoire serait plus simple, il serait où chercher ses preuves, mais je ne peux pas lui en parler, ce serait trop risqué. David est dans cette situation à cause de moi et je ne veux mêler personne d’autre à tout ça.

Le FBI vient de ressortir, les hommes sont partis et les médecins on envahit le bâtiment. Les premiers corps sortent, les infirmes crient, je veux que tout ça s’arrête, que mon rythme cardiaque redescende, que mon corps crisper se détendant, que mes poings relâchent leur pression.

— Quand auront nous la première liste des victimes ? je demande commençant à faire les cent pas.

— Une à deux heures, me répond le chef des opérations.

— Je ne peux pas attendre aussi longtemps.

— Je sais ce que tu veux faire et c’est une mauvaise idée ! me crie Josh.

Mais je suis déjà partie, poussée par l’angoisse et le stress qui me dévorent, je me dirige vers l’entrée avec détermination. Je passerai le moindre centimètre carré au peigne fin, je m’égosillerai la voix à l’appeler, mais je le retrouverai. Au même moment mon téléphone sonne, le numéro met inconnu et je décroche :

— Allô qui est à l’appareil ?


THOMAS


Ce matin les urgences sont bondées, le matériel vient vite à manquer et on m’a envoyé en chercher avec Darren. La situation entre nous est malaisant et je n'ai trouvé aucun moyen pour remédier à ça. Les patients et les gardes nous prennent tout notre temps, et je ne sais pas comment aborder le sujet avec lui. J'ai tellement peur de le blesser et puis merde :

— T’as une minute ? je lui demande en sortant de la salle les bras changés.

Un infirmier manque de nous rentrer dedans, le regard paniqué. Je lâche les fournitures et le retiens avant qu’il ne parte :

— Qu’est-ce qui se passe ?

— Des hommes armés sont rentrés, ils vous cherchent avec le Dr Connors. Ils menacent de nous tuer si vous ne vous rendez pas.

Sous le choc je l’ai lâché et il est reparti en courant. Pourquoi ils en veulent à David ? Dans quoi est-il impliqué ? Il faut que je le retrouve, on doit sortir d’ici et vite. S’ils nous mettent la main dessus nous sommes condamnés.

— OK, Darren cache toi dans la réserve. Tu t’enfermes et tu n’ouvres à personne.

— Et toi, tu vas faire quoi ?

— T’inquiète pas pour moi.

Après être sûr qu’il soit en sécurité, j’envoie un SMS et pars en direction du bureau de David. Les couloirs sont vides, tout le monde s’est enfermé, s’est caché, certains cours encore cherchant à se mettre à l’abri par tous les moyens. J’avance sur mes gardes, la peur aux tripes, sursautant aux premiers tirs, merde j’aurais dû le prévoir, Drew est derrière tout ça, il ferait n’importe quoi pour humilié son frère, pour à avoir ce qu’il veut. Je voudrais faire demi-tour et me rendre, mais je ne peux pas, ils les tueraient quand même. J’arrive rapidement dans l’aile psychiatre, pour l’instant je n’ai croisé qu’aucun homme, je ne sais pas si je dois être soulagé ou terrifié. Je finis par atteindre le bureau de David, la porte est ouverte et un homme en tenue paramilitaire lui pointe une arme dessus.

— J’en ai un, je vous l’amène tout de suite, dit-il dans son talkie-walkie.

Il n’est pas question que ça arrive. Je m’avance, David me repère, mais il fait comme si tout était normal et il essaye de détourner son attention. De mon côté, je m’empare du porte-manteau et finis par l’assommer.

— Tu vas bien ? je demande.

— Oui, mais pourquoi il te cherche aussi ? demande-t-il méfiant.

— On n’a pas le temps de discuter de ça et je pourrais te poser la même question.

Je prends l’arme et lui tends :

— Si tu n’as pas confiance en moi prend ce pistolet.

Il l’attrape.

— Maintenant suis-moi, on doit sortir d’ici.

Il prend une grande inspiration et l’arme au poing, nous quittons la pièce. C’est sur nos gardes que nous traversons les couloirs, nous mettant à l’abri au moindre bruit de pas. Nos sens sont en alerte permanente, la pression est à son maximum et notre vigilance l’ait encore plus. Nos pas sont rythmés par des tirs, des cris et le silence. Un silence pesant, qui ne nous rassure aucunement, qui nous rappelle juste qu’à chaque étage des gens sont morts. Pour être honnête j’essaye de ne pas panique, de garder mon calme et de me concentrer sur mon objectif sortirent vivant de cet endroit avec David. Il a beau ne pas avoir confiance en moi et dieu sait que je le comprends, j’ai des doutes sur lui, sur qui il est réellement. Drew ne s’en prendrait pas à lui sans une bonne raison. Mais il y a une chose dont je suis sûr, c’est qu’on est dans le même bateau, qu’on est responsable de ce qui se passe.

Sur le chemin on ne tarde pas avoir les premières victimes, du sang recouvrent les sols, les murs. Je reconnais certains de leurs visages, les larmes me montent, j'essaye d'ignorer le carnage, mais je finis par m'arrêter, j'arrive plus à respirer.

— Thomas, tu fais une crise de panique ?

— Non, d'asthme.

Rapidement je tâtonne ma blouse à la recherche de mon inhalateur. David s'est rapproché de moi inquiet, il me rappelle quelqu'un, cependant c'était dans d'autres circonstances et j'allais mourir. Je mets rapidement la main dessus, c'est toujours un soulagement de le trouver. La compression dans ma poitrine cesse enfin, je ne m'y habituerais jamais.

— Je suis désolé on vient de perdre du temps, quand je suis stressé ça décuple le risque.

— Ne t'inquiète pas. Sortons d'ici.

On finit par croiser des hommes armés, on se cache là où on peut. Ils défoncent les portes, crient sur ceux qui trouvent :

— Où est sont les docteurs David Connors et Thomas Smith ?

La même réponse sort.

— Je n'en sers rien, je le juge.

Après tout dépendent d'eux, parfois ils tirent, d'autre fois ils les emmènent en bas avec les autres. Je n'ai jamais eu autant peur de ma vie, il me suffit de regarder David pour savoir que lui aussi. Il sert l'arme contre sa poitrine prête à s'en servir. On tente tant bien que mal de garder notre sang-froid. Après que les bruits de pas est cessait nous attendons quelques minutes avant de sortir.

Au pas de course, nous rejoignons la porte arrière du bâtiment réservé aux personnels. Ma main tremble au moment d’ouvrir la porte et David pointe son arme sur elle. On ne sait pas ce qu’il y a derrière, si la voiture est là, s’il a reçu mon message.

Avec appréhension, j'abaisse la poignée. La lumière extérieure nous éblouit un instant. Quand tout redevient normal, deux armes nous tiennent en joue.

— On les tient, dit l’un d’eux

— David, tire.

— Thomas, je… je ne peux pas.

Deux coups retentissent et leurs cervelles explosent. Sous le choc, Derek fait son entrée.

— Monté dans la voiture, nous ordonne-t-il.

— Pourquoi t’as pas envoyé tes hommes nous chercher ? je demande après avoir repris un semblant d’esprit.

— Je t’en pose des questions, dépêchez-vous.

J’enjambe les cadavres, ouvre la portière et me glisse devant. Mais David reste là, pointant son arme sur Derek avec détermination

— C’n’est pas vrai, on n’a pas le temps de discuter alors tu montes dans cette caisse ou je le fais de force, s’emporte Derek.

Je le fusille du regard, super sa technique c’est vrai que maintenant il va avoir confiance en nous.

— Écoute-moi, il va nous mettre en sécurité, pointe-le sur moi jusqu’à ce qu’on arrive si ça te rassure. Mais je t’en supplie monte. Arrivé à la planque, je te raconterais tout.

Il soupire avant de s’assoir à côté de moi. À peine la portière ferme que Derek démarre à toute vitesse. Il finit par se mélanger aux nombreuses voitures. Sur la route je rallume mon téléphone, Raven m’a envoyé une centaine de messages tout identique. Rapidement je le rappelle :

— Putain vieux, j’essaye de te joindre depuis une heure au moins.

— Je suis content de t’entendre aussi. Rassure toi je vais bien, Derek nous a sorti de là.

— Tu veux que je vienne ?

— Non, je ne suis pas tout seul, ça va allait. Mais… merci, t’es un super ami.

Il soupire, mais je le sens soulager. Je déteste l’inquiéter autant et ses dernières années il l’a trop souvent été. Pour être honnête, je ne le mérite pas.


Arrivé au bureau de Remington, David s’emporte.

— Vous êtes qui ?

— À ce que je vois, ton petit ami ne t’a pas parlé de moi, je suis Ghost, tu peux m’appeler Derek et je suis le frère de Drew Lire. Tout ce que je veux c’est vous protéger et vous aides à le vaincre.

— Vous avez bien merdé sur ce coup-là. Bon, il faut que je passe un coup de fil.

— Prenez celui-là, le signal du votre a été coupé dès votre arrivé. Gardez-le sera le seul moyen pour me contacter.

Il soupire avant de le prendre avec rage. Il s'éclipse dans la pièce juxtaposée du bureau. Je me retourne vers Derek, les bras croisés sur le torse, le foudroyant du regard.

— Vous êtes lié et tu le comprendras quand tu verras son petit ami.

— Y a intérêt.

Je m’assois avec nonchalance sur l’une des chaises attendant le retour de David. L’ambiance dans la pièce est tendue, je n’ai rien à lui dire, on n’est pas ami et on ne le sera jamais. Derek et moi, s’est une longue histoire et pas la plus joyeuse.

Treize ans auparavant, Derek avait été une simple voix et le plus gros de mes soucis. Mais il y a six ans je suis battu dans l'un de ses bars et j'étais saoul. C'était une période difficile, les cures de désintox ne marchaient pas, mon meilleur ami ne me supporter plus, mon école et mon job m'avait posé un ultimatum, guérir ou déguerpir. J'avais l'impression d'être seul et mort, de me sentais vivant que dans les bagarres et l'alcool. Mais j'étais un pauvre type prisonnier de son deuil.

Les hommes de main de Derek n’ont pas aimé ce que j'ai fait. Ils m'ont trainé de force jusqu'à son QG et quand je l'ai entendu prononcer mon nom j'ai su. Je me suis emporté, je me débattais cherchant un moyen de l'atteindre. Je voulais lui faire payer la mort de l'homme que j'aimais.

— Sois un homme Derek et affronte-moi !

— Tu crois qu'il serait heureux de te voir dans cet état, m'a-t-il répondu.

— Je t'interdis de parler de lui !

Je détester la manière dont il garder son calme, la manière qu'il avait de maîtriser la situation.

— Vas-y tue moi, de toute façon tu m'as déjà tout pris.

Il m'a regardait avec désinvolte et m'a fait assoir. J'étais trop saoul pour ne pas me rendre compte qu'on ne me tenait plus.

— Apportez-lui de quoi dessaouler, s'il vous plait.

Après une bonne dizaine de minutes, j'étais apte à tenir une conversation. Ses actions m'ont surpris, mais ce qui à suivi encore plus, il s'est excusé. Il m'a raconté son histoire, la mort tragique de sa mère, la descente aux enfers de son père. Comment à l'âge de seize ans il s'est retrouvé orphelin, à s'occuper de son frère et à hériter du gang familial. Tout ça pour me dire qu'il n'était pas devenu ça par choix, et qu'il faisait son mieux pour être quelque de biens.

— Je me suis jamais pardonné ce que je lui ais fait et je n'attends pas que tu le fasses. Accepte mon aide et ma protection.

J'ai dit oui, je préférer l'avoir en allié qu'en ennemi, c'était ma seule raison.


David revient et il est loin d’être calme, il fait les cent pas me transmettant son stress, il n’ait pas seul à être hanté par ce qui s’est passé. J’essaye de faire comme si je n’avais pas vu les corps de mes collègues, que je n’avais pas ressenti la peur et la colère, mais refoulé tous n’est jamais une bonne idée. À l’époque j’aurais vidé une bouteille de vodka, maintenant je serre les poings, je respire calmement et je me répète « tout fini par s’oublie ». David parvient à s’arrête et se tournant vers Derek :

— On fait quoi maintenant ? Comment on arrête Drew ?

— En vous faisant passer pour mort, je ne vois pas d’autre moyen.

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