Pour sûr, je te répondrai...

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[ Bonjour ! J'aimerais laisser une petite note à propos de ce chapitre. En fait, le premier chapitre était centré sur l'expéditrice de la lettre. Le deuxième ici présent est maintenant centré sur le destinataire. Pour tout vous dire, les chapitres seront écris de cette manière : d'expéditrice à destinataire. Sans oublier que les deux personnages n'habitent pas dans la même dimension. Dans ma tête c'était évident mais grâce à AuRas j'ai finis par comprendre que tout le monde ne peut pas deviner ça. Je m'excuse sincèrement et bonne lecture ! ]

Malgré le froid dévastateur de l'hiver, les oiseaux chantent et au loin, un renard joue hors de sa tanière. Il saute sur la neige. Il saute, saute, saute. Pour finalement tomber dans le trou qu'il a "creusé". Cela m'est suffisant pour rire malgré mon corps grelotant sous le frêle vêtement qui m'habille. J'ai froid, mais je continue de sourire. Je continue de rire. Qu'importe ce qui arrive à mon corps, on ne m'enlèvera pas cette joie que j'ai lorsque je regarde la nature. Mais parfois, celle-ci est bien cruelle. Aujourd'hui est le jour où ma belle-mère rentre à la maison. Je ne la connais pas. Elle non plus ne me connaît pas. Nous apprendrons à nous connaître au fil des jours, mois, années. Et j'oublierai cette sensation d'avoir perdu ma vrai mère. Cette sensation qui me noue la gorge et l'estomac au seul fait de penser à elle. Sa voix qui parfois vient me réveiller dans la nuit. Il y a des jours où j'ai peur de cette voix. Elle n'est pas censée être là, je ne suis pas censé l'entendre, elle n'est plus censée être là. Pourquoi me hante-t-elle de cette manière ? Ou peut-être est-ce moi qui me taraude l'esprit à cause de sa perte ? Même le meilleur mage m'a dit que la magie n'y pourrait rien. C'est dans le cadre psychologique que cela se passe. Alors voilà pourquoi mon père s'est remarié. Il veut me voir heureux, sans crainte, toujours malicieux.

Je le suis toujours. Je suis heureux, sans peur et malicieux. Mais mon esprit m'empêche de ne pas avoir peur. Mon esprit me rend mou comme certaines nourritures visqueuses que je vois au marché. Mon esprit ne veut pas être heureux. Il veut toujours être triste. Mais personne n'est d'accord avec lui, ni moi. Je suis contre moi-même et ce combat dure depuis longtemps. Mais à quoi bon de se battre encore et encore ? Si c'est la disparition de l'amour maternel qui me met dans cette état alors autant accepter cet amour venant d'une autre. Elle seule pourra me guérir.

Le bruit de chevaux et de roues glissant sur la neige me sort de mes pensées. Je regarde droit devant moi et aperçois une magnifique petite calèche venant jusqu'à la petite taille que j'ai. Je ne suis pas petit, mais je ne suis pas grand non plus. La machine s'arrête, la portière s'ouvre et laisse apparaître celle que j'appellerai mère. Elle a tout l'air d'une enchanteresse. Ses longs cheveux noirs tombent jusque par terre, ses yeux bruns me regardent avec une douceur sans pareille, son visage m'a l'air enfantin mais la beauté qu'elle possède me subjugue. Je suis comme gelé face à elle. Mais tout mon corps se réchauffe. Je suis entre deux extrêmes. Cette chaleur monte encore et encore. J'ai l'impression de suffoquer. Je ne sens plus le froid sur ma peau, mais je ne peux pas détacher mon regard de ma nouvelle mère. Je suis coincé, prisonnier de son regard destructeur et de cette chaleur qui grimpe, qui me brûle, qui me fatigue. Mes yeux se ferment alors un moment, exténués par la beauté de cette ange.

Mais au lieu de me réveiller dans son carosse, je me réveille dans mon lit, la cheminée allumée. Je suis en sueur, mon corps ne me répond plus et j'ai cette sensation désagréable d'être attaché. Mais je ne le suis pas. Mes membres ne veulent plus répondre comme si ils ont été congelé par le froid. Quelque part, je ne peux que m'en prendre à moi-même. C'est moi qui suis sorti sans vêtements chaud.

Je reste alors là à attendre. Attendre quoi ? Je n'en sais rien. J'attends. J'attends quelque chose. Une action, une parole, un bruit. La braise crépitant sur son bois est le seul son qui me répond, qui me parle. Elle me dit des paroles dont je ne comprends pas la langue. Mais plus j'écoute ses dires incompréhensibles, plus elles deviennent sensées. Je comprends ce que la braise me dit. Elle me récite quelque chose. Elle semble me conter une histoire... Suis-je fou ? Mon père ne me dirait pas le contraire. Mais ma belle-mère... Elle ressemble réellement à une belle sorcière ne voulant que du bien. Mon père a épousé une socière. Alors qu'il déteste la magie. Peut-être que c'est sa beauté destructrice qui l'empêche de comprendre qui est vraiment ma belle-mère. Alors si ce feu me dit quelque chose, autant ne pas en avoir peur puisqu'une sorcière habite maintenant en ces lieux.

Je l'écoute encore et encore. Je comprends que ce n'est pas une histoire, ni un conte de fée. C'est juste une lettre que me récite en boucle la braise. Cette personne qui l'a écrite... Elle ne me semble ni malheureuse, ni heureuse. Elle est juste vide. Si vide qu'elle écrit encore, encore et encore pour oublier ce qui la ronge. Cette personne ne prend pas goût à la vie. Elle ne regarde pas ce qu'il y a autour d'elle. Si elle ouvrait réellement les yeux, peut-être que tout serait différent.. Qui sait, le monde n'est pas toujours gris sauf si on s'en persuade.

J'aimerais tellement répondre à cette lettre. J'aimerais lui montrer ce qu'il se passe chez moi. Pour sûr, je lui répondrai. Mais je suis cloué au lit et impossible pour moi de faire le moindre mouvement. Je n'ai aucun moyen de lui écrire. Je peux juste penser ce que j'écrirai.

" Cher petit fantôme,

Je te retourne le bonjour. A vrai dire, je me fiche de te donner mes informations. Mais appelle moi Iris. Vois-tu, ce sont les fleurs préférées de ma défunte mère. Même si je suis un garçon, j'aime ce surnom qu'elle me donnait quand elle m'appellait à travers son petit jardin rempli de fleurs d'iris de toutes les espèces. Ne sois pas triste pour ce que je viens de te dire. Ma belle-mère a déjà conquit mon coeur et je me porterai mieux plus tard.

Tes journées sont très étranges cependant. Pourquoi es-tu si persuadée d'être un fantôme ? Parce que personne ne te remarque, ça je le sais. Mais es-tu sûr que personne ne te remarque ? Ne serait-ce pas le fruit de ton imagination ? Je ne suis qu'un pauvre garçon de campagne mais je ne suis pas un idiot. Je sais ce que c'est la solitude. Alors pour te tenir compagnie, je te propose un jeu. Si tu ne veux pas y jouer, ce n'est pas grave. Fais comme bon te semble. Ce que je te propose, c'est d'observer autour de toi et de chercher une fleur d'iris. Qu'importe l'espèce ou la couleur. Essaie juste d'en chercher une. Mais pendant tes recherches, ne m'écris pas. Lorsque tu l'auras trouvé tu pourras m'écrire. D'ailleurs, ne l'achète pas au marché, sinon ce ne serait pas drôle.

Cela peut paraître idiot mais tu verras que c'est amusant. Je te le promets.

Avec toute ma sincérité,

Fleur d'Iris. "

Oui... Ce sera amusant. Dès que je serai sur pied, pour sûr, je te répondrai.

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