Pardonnez-moi, je suis nouvelle ici.

Que m’importe la météo, chaque samedi après-midi. Où qu'il pleuve, c'est ma sortie.

J'espère qu'il y aura affluence. Dans l'espace ouvert, j'aime sentir la présence d'hêtres connectés. Reliés par les mêmes plaisirs. Entourés de vibrations. La tête sur les épaules, j’essaime les miettes de la joie, les gouttes d'eau en doux clapotis.

Apparaître, disparaître, parfois juste d'un battement d'ailes. Suivre une voie. Me laisser caresser par ce que je traverse. Prise d'un rythme enchanteur, j'écoute les sons. Sourds ou stridents. Les bruissements. Les éclats, les chuchotis.

Mon corps et mes pensées fusionnent à mon environnement pour s'y fondre. J'aime la façon dont les choses convergent, celles que l'on magnifie d'un rien. Instants solubles de vie.

Cet espace juste pour moi, où tout est possible.

Je pourrais suivre cette ligne indéfiniment. Quand je suis à sa mesure, je peux y ancrer mes sens. Dans quel bois sommes-nous faits ? Est-ce l'âge ? L'expérience ? Qui en décident ? Avons-nous besoin de la même couleur pour nous entendre ? Si on regarde à l'intérieur, rien ne semble différent. Comme vous, je ressens les émotions. Je rêve, même par temps gris.

Je suis soumise à la pesanteur, à l'acoustique. J'ai des envies simples. Certains jours me paraissent une éternité, quand un mois semble s'agglutiner aux années. On resserre, on coupe les liens, on s'aperçoit de loin. Je suis là. Je n'ai pas d'objectif. Juste être heureuse.

Pardonnez-moi, je suis nouvelle ici.

Tout est limpide. J’ai un cœur moi aussi.