Day 03 (Partie 01)

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Chrees Moure reprit une fois de plus connaissance. Toutefois, contrairement aux fois précédentes, ce dernier se trouvait confortablement installé dans un lit, ce qui ne manqua pas de l’étonner et le fit également se redresser en sursaut. Après quelques secondes d’observation, le jeune homme se rendit compte que l’endroit dans lequel il était lui était très familier. Il s’agissait de sa chambre à coucher. N’en croyant pas ses yeux, Moure décida de se pincer afin de s’assurer qu’il ne faisait pas un autre rêve. Malgré la douleur ressentie, il se trouvait toujours dans sa chambre.

Content que tout ce qu’il avait vécu jusqu’à présent ne fût qu’un simple cauchemar, Chrees bondit de son lit. Il s’étira par la suite et en profita également pour vérifier l’état de ses bijoux de famille. Voyant que tout était en ordre, le jeune homme fit un tour dans sa salle de bain. Il méritait une bonne douche après avoir fait un rêve aussi atroce. Nous étions alors en début de matinée.

Tandis que Chrees Moure se trouvait dans sa salle de bain, une jeune femme d’une vingtaine d’années se présenta devant la porte de son appartement. Celle-ci mesurait à peu près un mètre soixante-dix, avait des cheveux de couleurs différents ; noirs au niveau des racines et châtains par la suite ; avait la peau claire, et portait une paire de lunettes de vue. Elle trimballait avec elle un grand carton qu’elle déposa sur le sol afin d’ouvrir la porte devant elle. Une fois cela fait, la jeune femme rentra dans l’appartement.

Tandis que le jeune homme s’admirait devant son miroir, il entendit quelqu’un rentrer dans son domicile. Il pensa automatiquement qu’il s’agissait d’un voleur. Sans vraiment se préoccuper du fait qu’il était complètement nu, Moure attrapa la ventouse de toilette afin de s’en servir comme arme.

Alors que Chrees se dirigeait avec prudence vers l’origine du bruit qu’il avait entendu, la jeune femme, quant à elle, ne pouvait s’empêcher de réagir négativement devant l’état dans lequel se trouvait l’appartement dans lequel elle venait de rentrer. En effet, l’intérieur du domicile ressemblait à une véritable porcherie. Divers vêtements et magazines trainaient à même le sol. Des restes de cartons de pizza, de canettes et de bouteilles de bière étaient sur la tablette. Lorsque la jeune femme tourna sa tête en direction de la cuisine, elle aperçut une pile d’assiettes sales qui devaient sûrement se trouver là depuis plus d’une semaine au moins. De ce fait, l’odeur qu’elle dégageait était tout sauf agréable à sentir.

Tandis qu’elle avançait dans cet amas de saleté, la demoiselle tomba nez à nez avec un Chrees Moure complètement dénudé qui tenait dans une de ses mains une ventouse de toilette.

- A…Amélia ! Tu es de retour, s’exclama le jeune homme en baissant son arme.

Amélia était la jeune femme que Chrees Moure considérait comme sa petite-amie, et ce même si les deux n’étaient plus ensemble. Aussi, elle était également la personne qu’il avait tentée de joindre quelques instants avant de mettre les pieds dans l’établissement de mademoiselle Garnier. Alors que le jeune homme était content de la revoir, ce n’était cependant pas le cas de la personne se tenant debout en face de lui.

- Qu’est-ce que tu fais à poils, putain ? rétorqua Amélia en le voyant.

À la suite de cette question, Moure se rendit effectivement compte qu’il ne portait aucun vêtement sur lui. Néanmoins, il estima qu’il n’y avait rien d’inapproprié, Amélia l’ayant déjà vu de nombreuses fois dans cet état. Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir la bouche, la demoiselle l’interrompit brusquement.

- Ne dis rien ! Je n’ai pas envie de savoir. Je suis juste venue récupérer le reste de mes affaires, rien de plus, dit-elle.

Sans dire un mot de plus, la demoiselle passa à côté de Chrees et entra dans la chambre à coucher. Elle se dirigea ensuite vers l’armoire à linge qu’elle ouvrit et commença à prendre tout ce qui lui appartenait. Moure, ne pouvant accepter que cela se termine de la sorte, la suivit dans la pièce.

- Amélia, tu ne veux pas qu’on en discute d’abord avant que tu ne fasses une bêtise, rétorqua-t-il.

- Nous n’avons absolument rien à nous dire, déclara-t-elle avec fermeté.

- Amélia !

La jeune femme passa à nouveau à côté de lui, mais cette fois-ci c’était pour déposer ses vêtements sur le lit. Elle se mit ensuite à les plier, puis à les ranger un par un dans sa boite en carton. Moure commençait à ne plus supporter son comportement qu’il qualifiait d’enfantin. Dès lors, il se montra beaucoup plus entreprenant et insistant.

- Amélia…, dit-il de nouveau en attrapant cette fois-ci le bras de la jeune femme.

- Lâche-moi tout de suite ! s’exclama-t-elle.

- Non. Pas tant qu’on n’aura pas une vraie conversation tous les deux, déclara Moure.

- Chrees, je t’ai demandé de me lâcher ! rétorqua Amélia en haussant le ton.

La jeune femme commença à se débattre, mais Moure refusait toujours de la libérer. Bien au contraire, son étreinte se fit de plus en plus forte.

- Pourquoi tu agis toujours de la sorte ? Pourquoi tu ne veux pas m’écouter ? Regarde dans quel état tu me mets, dit le jeune homme en la bousculant violemment.

- Chrees, lâche-moi ! Tu me fais mal, répondit la demoiselle qui avait désormais du mal à supporter le traitement de Moure.

Malgré ses plaintes et les larmes qui commençaient à couler le long de son visage, le jeune homme n’était toujours pas disposé à la relâcher ; du moins pas tant qu’ils n’auraient pas eu la conversation qu’il désirait avoir. N’en pouvant plus de cela, Amélia finit par le gifler, ce qui calma temporairement Moure. Sans vraiment prendre le temps de réfléchir à ce qui venait de se passer, Chrees lui rendit cette gifle, ce qui envoya la demoiselle sur le lit.

- A…Amélia, je suis désolé, rétorqua-t-il en voyant ce qu’il venait de faire.

La jeune femme se retourna vers lui, sa main se trouvant à l’endroit où il avait osé la frapper. Ses yeux larmoyants le regardaient avec un mélange de dégout, de déception, et de colère.

- Tu ne sortiras jamais vivant de cet endroit, déclara-t-elle soudainement.

- Quoi ? répondit Moure, confus.

Alors qu’il se disait qu’il l’avait peut-être frappée un peu trop fort, Amélia lui dit une fois de plus qu’il ne sortirait jamais de la pièce dans laquelle il était enfermé, que lorsqu’elle aurait fini de s’amuser avec lui, elle mettrait un terme à ses jours et se débarrasserait de son corps.

- Pourquoi ? Pourquoi tu dis ça ? questionna-t-il en hurlant.

Moure attrapa de nouveau la demoiselle et se mit à la bousculer violemment. Il voulait savoir pourquoi elle avait prononcé ces mots. Malheureusement pour lui, la seule chose qu’il obtint fut un fou rire de la part d’Amélia qui ajouta quelques instants plus tard que personne ne chercherait à savoir ce qui lui était arrivé.

- Tu ne comptes pour personne. Tu n’es qu’un rebut de la société…

- Tais-toi ! hurla-t-il en interrompant la jeune femme.

Alors qu’il se laissait progressivement engloutir par sa propre colère, Moure se mit à frapper Amélia de plus en plus fort. Cependant, cela ne l’empêcha pas de continuer à rire, un rire qui énervait encore plus le jeune homme. Progressivement, les mains de Chrees se recouvrirent de sang tandis que le rire de la demoiselle s’amenuisait de plus en plus.

Finalement, un silence lourd s’abattit dans la chambre à coucher. Lorsque Chrees Moure reprit enfin ses esprits, un fort sentiment de regret s’empara de lui. Il avait du mal à croire jusqu’où il était allé. Amélia gisait devant lui inanimée dans une mare de sang.

- A…Amélia ! s’exclama-t-il avec une voix tremblante.

Moure attrapa délicatement la jeune femme et, face à cette vision insupportable, se mit à hurler de toutes ses forces, regrettant amèrement le geste qu’il venait de commettre. Il espérait alors de toutes ses forces que cela n’était qu’un cauchemar, un mauvais rêve duquel il n’allait pas tarder à sortir.

A suivre !!!

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