Day 01 (Partie 02)

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Après être revenue de la pièce dans laquelle elle avait enfermé Chrees Moure, mademoiselle Garnier remonta dans son appartement afin d’y déposer ce qu’elle tenait dans ses mains. Dès que cela fut fait, la jeune femme descendit au rez-de-chaussée pour se préparer à ouvrir son établissement. Arrivée dans son bar, la jeune femme remarqua un verre posé sur le comptoir, lui rappelant une fois de plus tout ce qui s’était passé la veille. La demoiselle attrapa l’objet transparent et le remit à sa place. Il était désormais temps pour elle de faire un peu de rangement.

Alicia commença par bien positionner les chaises, passa un coup de torchon à certains endroits, puis déverrouilla finalement sa porte d’entrée. Il ne lui restait plus qu’à attendre l’arrivée de ses trois employés et des clients.

Tandis qu’elle se tenait à nouveau derrière son comptoir, nettoyant un verre qui avait visiblement été déjà nettoyé, Alicia ne pouvait s’empêcher de penser à la personne qui se trouvait dans son soubassement. Elle se demandait notamment si elle avait eu raison de l’enfermer. Il était vrai qu’il avait été le premier à avoir commis la faute de vouloir lui dérober son argent, mais en le faisant prisonnier de la sorte, elle se rendait tout aussi fautive que lui aux yeux de la loi.

Pendant que la demoiselle était perdue dans ses pensées, la porte de son bar s’ouvrit soudainement. Cette dernière tourna la tête en direction de l’entrée uniquement pour constater qu’il s’agissait d’une figure familière. En effet, la personne qui venait de rentrer dans son établissement n’était nulle autre que John Hopkins, un jeune homme de 23 ans qui travaillait à plein temps pour la demoiselle. Celui-ci mesurait près d’un mètre quatre-vingt, possédait une mâchoire carrée, et avait des cheveux noirs. Hopkins était simplement vêtu, portant juste un t-shirt de la même couleur que sa chevelure, un pantalon Jean bleu, et une paire de converses.

- John ! Ce n’est pas très souvent que je te vois arriver avant les deux autres, et de bonne heure en plus, rétorqua la jeune femme, étonnée.

- Ne dis pas des choses comme ça. À t’entendre parler, on dirait que je fais exprès d’arriver tous les jours en retard, dit le jeune homme.

- N’est-ce pas toujours le cas ? questionna la demoiselle juste après.

- Pas toujours ! s’exclama John.

- Si tu le dis, dit-elle par la suite.

La demoiselle déposa le verre qu’elle tenait dans les mains et qu’elle nettoyait depuis plusieurs minutes déjà, puis demanda à son employé de faire un inventaire rapide des boissons qu’il leur restait. Alors qu’il s’apprêtait à s’exécuter, John remarque quelque chose de particulier chez son employeur.

- Alicia ! s’exclama-t-il.

- Oui, répondit la demoiselle juste après.

- Qu’est-ce qui t’est arrivée ? demanda le jeune homme en faisant référence au pansement que sa patronne avait au niveau du cou.

- Je me suis coupée en me rasant, répondit Alicia.

La réponse de la jeune femme surprit énormément Hopkins, d’autant plus qu’elle n’avait aucun sens. D’ailleurs, il le lui fit comprendre quelques instants plus tard. Elle lui dit alors qu’elle le savait parfaitement et qu’il devait s’attendre à ne pas obtenir de réponse à sa question à moins qu’il l’imagine faire exactement ce qu’elle venait de lui dire. John dont l’imagination venait d’être souillée par quelque chose qu’il aurait voulu ignorer préféra en rester là et partit faire la tache qui lui avait été confiée.

Une dizaine de minutes après le départ de John, une autre personne ouvrit la porte du bar de mademoiselle Garnier. Cette fois-ci, il s’agissait d’une jeune femme d’origine asiatique, elle aussi âgée d’une vingtaine d’années à la différence qu’elle avait un an de plus par rapport au jeune homme. Tout comme John, elle était également une des personnes travaillant pour Alicia. Celle-ci portait également un pantalon Jean, mais contrairement à celui de son collègue de travail, le sein était noir. Elle l’avait associé avec un t-shirt bleu clair sur lequel était inscrit « Bad Bitch » en blanc et une paire de chaussures qui ne laissa pas mademoiselle Garnier indifférente tant elle se demandait si son employée serait capable de tenir toute la journée avec.

- Bonjour Alicia ! s’exclama la demoiselle à la vue de la jeune femme.

- Bonjour Fuji. Devine qui s’est pointé à l’heure et avant tout le monde, rétorqua la propriétaire du bar juste après.

Après avoir entendu la question de sa patronne, la demoiselle ouvrit grand ses yeux. Elle n’arrivait tout simplement pas à croire qu’une telle chose était possible.

- Ça y est ! Je pense qu’on aura encore assez de boissons pour tenir quatre ou cinq…jours ! s’exclama John qui venait tout juste de rentrer dans la pièce.

Hopkins s’arrêta brusquement de parler et de se mouvoir lorsqu’il remarqua que les deux femmes le regardaient d’une manière quelque peu troublante.

- Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai quelque chose sur le visage ? leur demanda-t-il.

- J’arrive pas à le croire. Il est vraiment là, rétorqua Fuji, surprise.

- Non, tu n’as rien sur le visage. Je disais tout simplement à Fuji que tu étais arrivé en avance pour une fois, dit la demoiselle en même temps que sa collègue.

- Ah ! Ah ! Très drôle. Quoi qu’il en soit, je disais que nous avons encore assez de boissons pour tenir quatre ou cinq jours. Je te suggère donc de passer commande au plus vite au lieu de te concentrer sur mon assiduité, dit John juste après.

- Je le ferai. Tu n’as pas à t’inquiéter pour ça, répondit mademoiselle Garnier par la suite.

La petite pause étant terminée, tout le monde retourna à son poste en attendant l’arrivée des premiers clients. Cela se produisit une trentaine de minutes plus tard lorsqu’il fut neuf heures passées. Alicia était toujours surprise de voir des gens de si bon matin dans son établissement. Elle en venait parfois à se demander si ces personnes faisaient autre chose de leurs journées hormis boire de l’alcool. Néanmoins, la jeune femme préférait garder ce genre de questions pour elle-même, car après tout, c’étaient ces mêmes personnes qui faisaient tourner sa petite entreprise.

Une fois ce groupe composé de quatre individus installé, Alicia envoya Fuji prendre leur commande. Cette dernière s’exécuta et se rapprocha d’eux.

- Bonjour ! Qu’est-ce que ce sera pour vous ? dit-elle quand elle fut à côté d’eux.

- On prendra quatre bières, répondit un des garçons.

Parce que leur commande était simple, la jeune femme ne prit pas la peine de la noter sur le bloc-notes qu’elle tenait dans sa main. Elle partit directement le dire à sa patronne qui les sortit par la suite de son frigidaire avant de les poser sur un plateau. Fuji le prit ensuite dans ses mains et apporta les boissons aux jeunes gens. Après avoir servi les clients, la demoiselle retourna à son poste, leur permettant par la même occasion de s’adonner à une conversation quelque peu sulfureuse.

Près d’une dizaine de minutes s’écoula et aucun nouveau client ne pénétra dans l’établissement de mademoiselle Garnier. Néanmoins, ceux déjà présents continuaient de commander des boissons alcoolisées, ce qui n’était pas pour déplaire à la propriétaire des lieux. Assis tous les trois au comptoir, Alicia, Fuji, et John avaient leurs oreilles dirigées vers la conversation du quatuor situé à moins de deux mètres d’eux. Ces derniers parlaient de leurs différents ébats sexuels, ce qui avait pour effet d’intriguer et dégouter les deux femmes en même temps.

- Bon, ça suffit comme ça ! s’exclama la propriétaire du bar.

Ayant assez de tout ce qui se disait, mademoiselle Garnier attrapa une télécommande se trouvant sous son comptoir et avec laquelle elle alluma son téléviseur écran plat qui était accroché au mur. Par la suite, elle augmenta le volume, ce qui ne manqua pas d’attirer l’attention de tout le monde.

- Je ne savais pas que ce genre de choses pouvait te gêner, rétorqua John.

- Il y a beaucoup de choses que tu ignores sur moi, répondit la jeune femme.

- C’est vrai. Mais au moins je sais que tu possèdes une barbe, dit-il sur un ton plaisantin.

- Une barbe ?! Comment ça une barbe ? questionna Fuji, surprise par ce que venait de dire le jeune homme.

- Eh bien, figure-toi que lorsque j’ai demandé à mademoiselle ici présente ce qu’elle avait eu au cou, elle m’a répondu qu’elle s’était fait ça en se rasant. Fuji, j’ai bien peur que nous ayons été trompés durant tout ce temps. Alicia n’est pas une femme, c’est un homme. Et je parie même que son vrai prénom n’est pas Alicia, mais Alan, déclara Hopkins.

Face à de tels propos, la propriétaire du bar posa sa main sur son visage. Elle n’arrivait pas à croire qu’il avait osé dire quelque chose de la sorte. Pendant ce temps, la jeune femme d’origine asiatique se demandait si les dires de John étaient vrais ou s’il venait de tout inventer. Néanmoins, elle opta pour le second choix quand sa patronne se mit soudainement à rire.

- Je me demande vraiment où tu vas chercher des histoires pareilles, dit-elle après s’être calmée.

- Je ne sais pas. C’est sûrement un don, répondit le jeune homme.

- Bref ! Tu sais, chacun de nous a une vie privée en dehors du boulot. Ce que je fais de la mienne ne te concerne donc pas, rétorqua la demoiselle une fois de plus.

- Elle n’a pas tort, ajouta Fuji par la suite.

- Come on, les filles ! Nous sommes tous les trois ensemble chaque jour de la semaine. Nous formons presque une famille. Par conséquent, nous pouvons nous dire nos charmants petits secrets, dit John Hopkins en essayant de les convaincre.

- Il en est hors de question ! s’exclamèrent les deux demoiselles en même.

Au même moment, la porte du bar s’ouvrit soudainement, laissant apercevoir de nouveaux clients pour mademoiselle Garnier. La jeune femme leur signala alors à tous les deux que la pause était terminée et qu’il fallait désormais se remettre au travail.

A suivre !!!

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