Day 00

7 minutes de lecture

Nouvelle version de l'histoire avec des scènes beaucoup plus longues, détaillées, et cohérentes. Je vous souhaite à tous et à toute une bonne lecture.


Albuquerque aux alentours de minuit moins. Un jeune homme d’une vingtaine d’années trainait dans les rues presque désertes de la ville. Cet individu qui répondait au nom de Chrees Moure mesurait un peu moins d’un mètre quatre-vingt-dix, possédait un physique typique d’une personne en bonne santé faisant de l’exercice de temps en temps, et avait des cheveux gras et rasés sur les côtés. Ce dernier fulminait et donnait l’impression qu’il voulait s’en prendre aux rares passants qui avaient le malheur de croiser son chemin. La raison à ce comportement était qu’il venait encore de perdre son travail quelques heures auparavant.

Chrees Moure était un individu problématique comme il en existait beaucoup en société. Incapable de contrôler certains traits de sa personnalité, il enchainait les boulots divers comme une personne normale changerait de vêtements avec un intervalle de plus en plus réduit. Lorsque son ancien employeur lui annonça son licenciement, le jeune homme, ivre de colère, sortit une arme blanche de sa poche de son blouson et menaça de le blesser, ce qui poussa ses anciens collègues à intervenir. Par chance, son ancien patron décida de ne pas porter plainte à la seule et unique condition qu’il ne s’approchât plus jamais de lui.

Errant désormais dans les rues de la ville, Chrees Moure sortit son téléphone de sa poche et composa le numéro de celle qu’il considérait toujours comme étant sa petite-amie. L’appareil mobile sonna à de nombreuses reprises. Toutefois, au bout de quelques secondes, la jeune femme qu’il tentait de joindre raccrocha. Moure réitéra l’opération qui se solda une fois de plus par un échec. Il lui écrivit ensuite un message texte, mais au bout de plusieurs minutes durant lesquelles son niveau de frustration augmenta considérablement, il décida de la contacter à nouveau.

- Décroche, putain ! cria le jeune homme en pleine rue.

Tandis que la personne à l’autre bout du fil coupait les appels de Chrees encore et encore, le niveau de colère de ce dernier ne cessait de gripper. Finalement, lorsque celui-ci atteignit son seuil le plus haut, il jeta violemment son téléphone portable contre le mur du bâtiment se trouvant à ses côtés. Quand il se rendit compte du geste qu’il venait de commettre, il était déjà trop tard, l’appareil étant désormais hors service.

Sans emploi, sans petite-amie, et dorénavant sans moyen de communication, Chrees Moure en voulait à la terre entière. Pour lui, tout ce qui lui arrivait en ce moment était la faute de son ex-employeur. Le jeune homme se disait que s’il ne l’avait pas renvoyé, jamais il n’aurait détruit son téléphone portable et serait sans doute en train de parler avec sa bien-aimée à l’heure actuelle. Si la société le traitait comme un moins que rien, alors il ne voyait pas pourquoi il ne devrait pas faire de même avec elle, c’était du moins sa réflexion sur l’instant.

Quelques minutes après l’incident avec son appareil de communication, l’envie d’uriner se fit ressentir. Il n’y avait malheureusement aucune toilette publique à proximité, ce qui semblait pour autant ne pas le déranger. Le jeune homme ouvrit simplement sa braguette, sortit son sexe, et pissa juste à l’endroit où se trouvaient les débris électroniques de son téléphone portable. Le peu de passants qui circulaient dans les parages fut tous outré par un tel comportement, mais Chrees n’en avait rien à cirer de ce qu’ils pensaient de lui. De toute façon, qu’avait-il de plus à perdre ? L’homme continua sa besogne et, lorsqu’il termina, rangea son matériel reproducteur à l’endroit d’où il l’avait sorti avant de poursuivre son chemin.

Une centaine de mètres plus loin, Chrees Moure entendit la voix d’un homme. Lorsqu’il tourna son regard dans sa direction, il se rendit compte de deux choses. Premièrement, cette personne d’âge mûr souhaitait une excellente nuit à un autre individu. Ensuite, ce dernier sortait d’un bar dont le mot « Dionysos » était inscrit en grands caractères au-dessus de la porte d’entrée. En voyant cela, le jeune homme fut pris d’une soudaine envie de boire une bière. Il fouilla donc dans ses poches à la recherche de quelques billets, mais ne trouva qu’une pièce de vingt-cinq centimes, ce qui était très loin de suffire pour se désaltérer le gosier.

En s’approchant de l’établissement, Chrees aperçut une jeune femme rousse toute seule à l’intérieur. Il se dit alors qu’il s’agissait sans doute de la propriétaire des lieux. Ce fut peu de temps après qu’une certaine idée traversa l’esprit de Moure, une idée qui allait non seulement lui permettre de se désaltérer, mais également de se faire un peu d’argent. Il attendit donc que l’homme d’âge mûr s’éloigne un peu plus et, lorsque ce fut le cas, vérifia qu’il n’y avait personne d’autre aux alentours avant de rentrer dans l’établissement.

- Nous sommes fermés ! s’exclama la propriétaire du bar qui venait d’entendre quelqu’un franchir le pas de sa porte.

Lorsqu’il la vit de plus près, Chrees se dit qu’elle n’était pas mal, que son physique correspondait parfaitement au type de femmes qu’il aimait se taper. Celle-ci possédait une chevelure bouclée qui recouvrait une partie de ses épaules, ce qui lui donnait un côté sauvage et indompté, et mesurait un peu plus d’un mètre soixante-dix.

- Vous n’avez pas compris ce que je viens de vous dire ou quoi ? Nous sommes fermés, rétorqua-t-elle de nouveau en se retournant cette fois-ci vers Moure.

Maintenant que les deux se tenaient face à face, Moure put apercevoir ses autres traits physiques. La femme devant lui avait des yeux de couleur châtain clair et des courbes généreuses qui ne laissaient pas Chrees indifférent.

- Tu n’as pas compris les fois précédentes ou bien je dois te faire sortir moi-même ? questionna-t-elle sur un ton un peu agressif.

- S’il te plait, j’ai juste besoin d’un seul verre. Je viens de passer une journée de merde et j’ai vraiment besoin d’un verre pour décompresser. Promis, je m’en vais juste après, lui répondit-il.

Devant les propos de Chrees Moure et la tête de chien battu qu’il affichait, la jeune femme finit par céder.

- Un seul verre après tu te casses. Je dois fermer, lui dit-elle.

- Merci beaucoup, reprit-il par la suite.

Le jeune homme s’approcha du comptoir et s’assit sur un des tabourets. Il se trouva donc en face d’elle et n’attendait que le bon moment pour passer à l’acte.

- Alors, qu’est-ce que je te sers ? lui demanda la demoiselle.

- Un verre de whisky s’il te plait, lui répondit-il.

La jeune femme attrapa un verre et un dessous de verre se situant sous le comptoir puis les plaça devant Chrees. Elle se retourna ensuite pour saisir une des bouteilles de whisky se trouvant sur l’étagère derrière elle. Ce fut à ce moment que Moure passa à l’action. Il sortit un couteau de la poche de son blouson, se redressa soudainement, prit appui sur son siège, et sauta par-dessus le comptoir. Il plaça ensuite son bras autour de la jeune femme, qui lâcha par la même occasion la bouteille qu’elle tenait dans sa main, avant de positionner son arme blanche à quelques millimètres de son cou.

- Pas de mouvement brusque ! Si tu fais exactement ce que je te dis, tout se passera bien ! lui expliqua-t-il.

La jeune femme resta silencieuse, ce que Chrees traduisit comme un agrément à ce qu’il venait de dire.

- Comment tu t’appelles ? questionna Moure.

- Alicia, Alicia Garnier, répondit calmement la demoiselle.

- Écoute Alicia, tu vas ouvrir la caisse et me donner tout ce qu’il y a l’intérieur. Pas de geste brusque. Tu fais ça et je disparaitrais aussi vite que je suis venu, lui ordonna-t-il.

Alicia lui obéit et ouvrit lentement la caisse enregistreuse, mais cette dernière était presque vide, ce qui énerva légèrement le jeune homme. Moure la retourna violemment et pointa cette fois-ci son couteau contre son visage.

- L’argent ! Il est où l’argent ?! lui demanda-t-il.

La demoiselle resta de nouveau silencieuse, ce qui poussa Moure à se montrer beaucoup plus insistant. Il plaça donc la pointe de son couteau sur la gorge d’Alicia et exerça une légère pression. Une goutte de sang coula ensuite le long du cou de la jeune femme.

- N’essaie pas de jouer à la plus maligne avec moi. Je n’hésiterai pas à te faire du mal. Je vais te le demander une toute dernière fois. Où est l’argent ? rétorqua-t-il de nouveau.

- L’argent est dans le coffre dans mon bureau, finit-elle par lui dire.

- Montre-moi où c’est ! ordonna Chrees.

Sans se faire prier, Garnier prit la direction de son bureau. Les deux se dirigèrent donc vers la porte se trouvant à droite du comptoir. Alicia et Chrees marchèrent quelques secondes dans un couloir avant de finalement s’arrêter devant une autre porte que la demoiselle ouvrit doucement. L’otage et son ravisseur s’avancèrent une fois de plus avant de se stopper devant un tableau accroché au mur.

- Le coffre est derrière le tableau, lui dit-elle.

- Fais-le descendre, lui ordonna le jeune homme une fois de plus.

Alicia Garnier s’exécuta et fit descendre le tableau qui révéla par la suite ce que le jeune homme convoitait tant. Chrees demanda d’ouvrir le coffre, ce qu’elle fit sans la moindre hésitation. Quand Moure aperçût toutes les liasses de billets qui se trouvaient à l’intérieur, il desserra son étreinte et s’avança vers le coffre-fort. Ce fut à ce moment précis qu’il découvrit un trait particulier de la personne qu’il avait prise en otage. En effet, ce que le jeune homme ignorait jusqu’à présent était que Alicia Garnier n’était pas une simple propriétaire de ce bar, mais était également une artiste martiale qui avait de nombreuses années d’entrainements au compteur. Donc, dès que ce dernier détourna son attention de la jeune femme, celle-ci n’eut aucun mal à le désarmer et à l’envoyer au sol. Un dernier coup de poing en plein visage vint sceller son destin et le fit perdre connaissance. Ce fut ce jour que Chrees Moure réalisa qu’une des plus grosses erreurs de toute sa vie fut de vouloir dépouiller Alicia Garnier.

A suivre !!!

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