Poème, "ma belle sauvage"

Une minute de lecture

Ma belle sauvage,

féline discrète,

tapie dans la brume,

le souffle bas,

dents saillantes

prête à jaillir,

splendide carnassière,

affamée d'existence.

Tu marches, silencieuse,

vers ce monde insouciant,

meurtrier,

qui se pense en paix,

sans savoir que tu rôdes encore,

seule, avide,

les yeux blancs,

attirée par l'odeur de la vie.

J'entends ton pas,

tu viens, toute proche,

rien qu'une ombre encore,

puis soudain tu es là !

Et tu m'observes,

tes yeux vides dans les miens,

et tu sais qui je suis,

Suprême instant !

Maintenant bondis, ma sœur,

je suis venu en offrande,

à genoux,

te donner ma gorge.

Saisis, mords, transperce,

à ma veine, viens boire,

aspire le souffle vivant,

Et quitte le séjour des morts !

Puis va, ravage,

pourchasse

et te venge,

répands la fureur,

déchire,

extermine,

et jette en enfer

ceux qui ne voulaient pas de toi.

Et moi, mourant,

répandant au sol,

le flot de mon dernier sang,

je te regarde,

sublime reine du monde,

crier au ciel,

et hurler ta joie,

d'être enfin née.

Je meurs,

ma belle sauvage,

dans ton regard brûlant d'amour,

agrippé à ta main chaude,

chancelant, heureux.

Et j'ai froid,

et je glisse, vers l'éternel bonheur,

où tout ce qui vit se retrouve.

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