à travers la fenêtre

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Le temps passait, rien ne bougeait, le calme régnait. Les arbres aux branches dénudées de feuilles, semblaient vouloir se recroqueviller sur eux mêmes tant le temps n'était pas clément. Les animaux restaient terrés dans leurs tanières et vivaient de leurs provisions, aucun ne sortait. Quant aux humains, tout aussi frileux, ils espéraient ne pas avoir à sortir dans les prochains jours. Ce froid d'hiver paralysait tout jusqu'au printemps.

Aucun son ne me parvenait, la fenêtre était fermée. La vue donnait sur un parc qui servait de jardin à un petit groupe d'immeubles gris. Quelques arbres recouverts d'une légère couche blanche et l'herbe gelée décoraient ce triste paysage.

Tout à coup, une bourrasque de vent fit frissonner les branches mortes et fit s'écrouler la neige, bouleversant la sérénité du lieu. Puis un couple de vieux sortit d'un des batiments. Leurs pas semblaient légers dans ce monde insonnore. Ils s'installèrent sur un des nombreux bancs du parc immobile. Emmitouflés dans leur grande écharpe blanche, ils regardaient la pelouse glacée. L'octogénaire était habillée d'une veste en daim, d'une jupe noire et de bottines grises. Les jambes croisées elle semblait attendre. Quant à son compagnon, qui portait une veste noire, un pantalon bleu et des bottes noires aussi, il semblait triste et douloureux. Leurs mains gantées semblaient se serrées avec force.

Ils étaient les premiers à sortir ce jour-là, la température avoisinait 0°C et de gros nuages sombres planaient dans le ciel. Des flocons se remirent à tomber du ciel éffaçant leurs seules empreintes. L'homme se tourna soudain vers sa femme, lui attrapa les deux mains et sembla lui dire quelques mots.

J'étais trop loin pour voir avec exactitude leurs expressions, mais il me sembla que la femme se mit à pleurer, elle se courba vers son mari qui l'étreignit. Ils se levèrent une fois calmés se réfugiant dans la chaleur du batiment. La neige s'interrompit et le parc se figea à nouveau jusqu'au soir, perturbé par quelques salves de vent.

Le lendemain mon père m'annonça que mon grand-père était à l'hôpital, il était accompagné de ma grand-mère, ses yeux étaient rouges et elle serrait entre ses mains grises une écharpe blanche.

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