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A dix-sept heures douze, le van bleu foncé de Bryan se gara enfin devant l’entrée de la Humphrey Villa, après trois heures de route et cinq arrêts-pipi.

« Et voilà ! La villa, dit-il, éteignant le moteur.

Le soleil le poussa quasiment à fermer les yeux. Allez ! Terminus, tout le monde descend !

  • Quand même… depuis le temps qu’on en rêvait, fit remarquer Logan, attrapant déjà un briquet dans sa poche pour fumer.

Et il avait raison : il avait fallu attendre d’avoir la quarantaine pour enfin parvenir à organiser un tel week-end. De toute leur jeunesse, ils n'avaient jamais pris le temps de faire cela. Un jour, ils s’étaient mis d’accord : ils allaient économiser et s’offrir une semaine de vacances. En payant à six, cela ne serait sans doute pas trop compliqué.

Bon, toujours était-il que malgré tout, ils n’étaient arrivés qu’à économiser suffisamment d’argent pour s’offrir trois jours de vacances. Ils avaient eu le choix : un petit motel perdu à bas-prix pendant deux semaines, ou bien une villa en bord de mer ? Bien évidemment, les six amis d’enfance n’avaient pas tardé à prendre une décision.

  • Je vais sortir les valises, déclara Avery, ouvrant la porte arrière-gauche.

Tucker lui proposa son aide. Il réalisa cependant qu’il ne pouvait pas s’extirper du véhicule, puisque Enrique barrait le passage. Endormi depuis presque le début du voyage, il reposait de tout son long contre la portière. Faute de mieux, Tucker lui lança un coup de coude dans les côtes pour le réveiller. Enrique s’étira et regarda son ami comme s’il le voyait pour la première fois.

  • S’il-te-plaît, bouge-toi de là, il faut qu’on sorte. Sans répondre, l’autre hocha la tête et ouvrit la portière, permettant à Tucker de fouler les graviers jaune sable. Graviers dans lesquels Enrique lui-même glissa, se rétamant entièrement sur le sol.

Brooklyn ne portait aucun bagage, quant à lui. Ce qui n’était pas si surprenant de sa part.

Maintenant qu’ils se trouvaient tous là, ils saisissaient enfin pourquoi le prix de location de cette villa était aussi élevé. Cet endroit était immense. Les murs étaient d'un joli ocre clair. Et les toits... les toits ! Ils n'avaient jamais vu autant de toit à la fois de toute leur vie. Ici, il y avait suffisament de chambres pour loger au moins huit personnes, et ils allaient avoir accès à tous ce luxe pendant soixante-douze heures. Autant en profiter !

En plus d’une piscine creusée, il y avait la mer à quelques mètres ; selon Logan, il était sans doute possible de voir celle-ci sur le balcon. En vérité, il ne savait même pas s’il y avait un balcon, mais vu la grandeur et la beauté du lieu, il spéculait que c’était le cas.

Avery n’aimait pas tellement la mer, puisqu'il détestait se baigner, mais Emily, sa fiancée, lui avait conseillé d’y aller. Il n’avait pas tout le temps l’occasion de passer du temps avec ses amis, puisqu’ils s’étaient tous dispersés dans différentes parties du monde depuis l’université. Les revoir lui ferait sans doute du bien. Le stress lié aux préparations du mariage avait commencé à attaquer sa santé mentale, entre son obsession sur son apparence et tout le reste.

Logan avait proposé à Emily de les accompagner, elle aussi. Elle avait décliné l'invitation : elle était occupée et contrairement à Avery, elle ne pouvait pas se permettre de s’offrir de telles vacances : elle devait être à un photo shoot à Milan pour le magazine Vogue, en tant que photographe.

Et aujourd’hui, en ce beau jour d’été, les six amis étaient enfin à nouveau réunis.

Alors qu’Enrique cherchait la carte électronique qui était censée lui permettre d'ouvrir la porte, carte qu’il avait d’ailleurs sans doute rangée tout au fond de la banane qui pendait de sa taille, un grand blond ouvrit la porte et les invita à entrer. Si le mot "dynamisme" avait eu un visage alors celui de l'homme blond qui ouvrit la porte en était la représentation.

  • Bonjour ! s’exclama-t-il, ouvrant les bras comme s’il attendait un câlin. Hello, hello ! Moi, c’est Gabe !
  • Vous êtes le gérant ? Hasarda Bryan, les yeux encore dérangés par les rayons du soleil.
  • Non ! Sourit Gabe. J’accueille les gens ici, je fais en sorte que tout reste propre et que tout le monde passe un bon moment. Ah, oui : et je cuisine, aussi ! Et puis je fais des cafés. A la base, je suis barista, mais je m’occupe aussi de la villa. Vous aimez le café ? »

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