Troisième et dernière lettre

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D’un coup d’œil à sa montre, la demoiselle remarqua que la matinée était plus avancée qu’elle ne le pensé. Il lui fallait rentrer avant que son frère ou ses parents ne s’inquiètent – elle ne leur avait dit partir qu’une heure tout au plus. En se retournant vers la maison, Anaëlle aperçut un jeune homme d’une vingtaine d’années qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau, droit devant elle et tenant quelque chose. Ses cheveux bruns devant les yeux lui donnaient un air ténébreux, mais sans qu’elle ne sache pourquoi, la jeune femme n’avait pas peur. Cependant, ce qui attira le plus son attention ne fut pas la correspondance physique qu’il y avait entre eux ou ce sentiment de sécurité, mais bien la bouteille qu’il tenait entre ses mains. Elle était parfaitement identique aux deux qu’elle avait trouvées sur la plage.

Le jeune homme s’approcha enfin et lui remit l’objet qu’il tenait. Elle l’examina rapidement et le temps de relever la tête, il avait déjà disparu sans laisser aucune trace, comme s’il n’avait jamais été là. Elle regarda partout, mais ne le vit nulle part ni aucune trace de son passage sur le sable. Se demandant ce que la lettre pouvait bien contenir, elle la sortit de la bouteille et la lut.


Vendredi 13 juin 2008

Chère Shiroi DABURU, ou plutôt devrai-je dire Anaëlle Smith, je ne suis autre que Kuro DABURU.

Tu dois te demander ce que je te veux après les deux premières lettres que tu as pu lire. Sache que tu es ma jumelle, ma deuxième moitié. Notre famille nous a séparés à la naissance, car nous faisions partie de la génération maudite de la famille DABURU, celle dont les légendes familiales affirment qu’elle peut détruire le monde. Tu es comme moi, même si tu ne t’es pas encore éveillée. Puisque tu es la dernière DABURU en vie, tu te dois de perpétuer la lignée pour qu’elle ne s’éteigne jamais, afin de préserver l’équilibre des forces. Si notre famille venait à disparaître, cela entraînerait des catastrophes sans précédent et personne ne pourrait les arrêter. C’est dans cet unique but que nos parents t’ont envoyée dans le futur, sachant pertinemment que notre naissance provoquerait la chute de notre famille.

Je me doute que tu dois me prendre pour un fou avec mes histoires d’équilibre et de voyage temporel, mais je t’assure que je te dis la vérité. Pour te le prouver, je peux te dire que tu possèdes une tache de naissance en dessous de l’aine en forme de jonquille, caractéristique propre à la famille DABURU.

Je te dis adieu.

PS : Ton 21ème anniversaire marquera ta vie à jamais.


Anaëlle lut et relut la lettre. Comment savait-il pour cette tache de naissance ? Personne ne l’avait jamais vu à part ses parents lorsqu’ils lui changeaient la couche. Devait-elle le croire ? Etait-elle la jumelle de ce monstre – avec ou sans âme, c’était encore à déterminer ? Et puis pourquoi sa famille lui aurait-elle menti sur ses origines ? Ils lui auraient sûrement dit si elle avait été adoptée. Surtout, c’était quoi ces histoires d’éveil, de génération maudite, d’équilibre des forces et de voyage dans le temps ? Qui serait assez dérangé pour lui faire une blague aussi sordide ?

Les premières gouttes de pluie la sortirent de ses pensées et les bruits du tonnerre l’accompagnèrent jusqu’à chez elle. Au loin se profilait un énorme ouragan que les côtes américaines n’étaient pas prêtes d’oublier.

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