Chapitre 21

6 minutes de lecture

Forêt de Sqenia, Dalkia, Utopia, 8 juillet 1990, 18h40 environ

Depuis que les MOCH et les résistants s'étaient repliés dans la forêt, des escarmouches y avaient eu lieu. Le Efdéème était toujours supérieur en nombre. À chaque attaque, il gagnait un peu plus de terrain et faisait subir des pertes à leurs ennemis. Mais à chaque fois l'efficacité des MOCH communiquant avec leur vaisseau en orbite, chose rendu possible depuis la désactivation du brouilleur par le Efdéème, interrompait un temps leur offensive.

Ce précieux soutien permettait aux MOCH et à la Résistance, désormais sous le commandement du capitaine Moriano, de connaître les emplacements et les mouvements efdéèmois. Ce qui leur permit de tenir face aux assaut répétés des efdéèmois.

Mais depuis quelques heures, le Efdéème ne montrait plus aucun signe d'activité dans la forêt. Que préparait-il ? Se sentait-ils mal à l'aise dans les combats en milieu forestier ? Probablement pas. Ils avaient prouvé le contraire en attaquant la base Lima. Non, cela cachait autre chose.

Zack, Olympe et le reste de leur équipe étaient au courant pour la flotte efdéème. Ils savaient, grâce au vaisseau MOCH, qu'actuellement deux frégates Condor efdéèmes survolaient Dalkia à la recherche des foyers résistants. Dalkia était un petit pays. Deux frégates aussi bien équipées que les Condor pouvaient suffire à retrouver les foyers résistants et les anéantir.

C'était la raison pour laquelle beaucoup voyaient en la manœuvre efdéème, un moyen d'évacuer les lieux avant que leur vaisseau ne bombarde la zone. C'est lorsque l'équipe aperçut le vaisseau efdéèmois arriver au loin qu'ils comprirent que leurs plus grandes craintes étaient fondées.

L'engin était sous le commandement du capitaine Slade Connor. La forêt s'étant vidé de toute présence efdéème, il pouvait balayer la zone avec toute sa puissance de feu.

—Zack ! Le Efdéème ! Il nous envoie sa flotte ! cria Olympe en pointant l'engin du doigt.

—Fuyons ! cria le le commandant Kodyn. Il va nous pilonner !

Le vaisseau sortit ses canons et cibla les résistants. Tous se mirent à courirent aussi vite qu'ils le pouvaient. Olympe ne se souvint même plus avoir entendu les premiers tirs de canon. Mais elle se sentit l'explosion qui s'ensuivi. L'onde de choc la fit tomber elle et beaucoup d'autres. C'était la deuxième fois en quelques jours qu'elle se retrouva projetée dans les airs par le souflle d'une explosion. La première fois c'était à Seed, après le tir de roquette qui tua le soldat Davis.

Une fois au sol, elle repensa à ce garçon, mort alors qu'elle et Zack, s'étaient relevés. Une nouvelle fois, bien que légèrement déboussolée, elle se releva quelques secondes plus tard. Mais beaucoup n'eurent pas cette chance.

—Olympe ! criait Zack.

—Zack ?!

Autour d'elle, des arbres calcinés, des terres brûlées, des corps mutilés. Elle avait eu de la chance de ne pas être au point d'impact. Il ne devait plus rester grand chose des pauvres résistants et MOCH qui s'y trouvait au moment des tirs.

Soudain, des cris percèrent. Ceux des résistants, mais aussi des MOCH. Ces guerriers aussi puissants étaient-ils, ne pouvaient rien face à la frégate Condor du Efdéème. Pas plus que leur vaisseau condamné à rester en orbite car non conçu pour opérer en atmosphère.

—Olympe ! criait Zack en courant vers elle. Olympe, tu n'as rien ?

—Zack...

Pendant ce temps, le capitaine Connor ordonna de recharger les canons de son vaisseau pour une deuxième salve.

—Zack... il faut se cacher. Vite.

—Je sais, dit Zack en aidant sa sœur à avancer.

Jack et Hal arrivèrent près d'Olympe et Zack.

—Il faut partir ! Vite ! cria Jack. Ils ne vont pas tarder à tirer à nouveau !

Les quatre amis reprirent leur course. Pas le temps de se réorganiser ou de trouver d'autres survivants tant que la menace du Condor était présente. Ce dernier reprit les tirs. Cette fois-ci assez loin de la position d'Olympe, Zack, Hal et Jack. Mais l'explosion fut tout aussi impressionnante que la première.

Ils savaient que cette deuxième série de tirs venaient d'arracher des dizaines de vies. Des dizaines de résistants et de MOCH venaient sans doute de périr. "Encore quatre ou cinq salves de ce genre et tous nos hommes présents ici auront été balayés en un instant" se dit Zack.

Et il n'y avait aucune raison qu'ils s'arrêtaient là. Ils tireraient certainement jusqu'à ce que leurs capteurs ne détectent plus la moindre forme de vie.

Tout le monde courait pour échapper à la frégate. Deux résistants tenaient chacun un lance-roquette. Mais les arbres les empêchaient de verrouiller la cible. Et puis, il y avait fort à parier que ça aurait été inefficace. Ils auraient pu détruire un ou deux canons. Mais le vaisseau en aurait utilisé d'autres. Une frégate Condor était équipé de dix tourelles anti-aériennes sur le dessus, le dessous, ainsi qu'à bâbord et à tribord. Pour attaquer des vaisseaux de son gabarit, deux canons trônaient sur sa proue. De plus, la frégate Condor disposait en dessous, de quatre canons lourds spécialement conçus pour les frappes au sol. Canons qu'elle utilisait en ce moment-même.

Une troisième rafale eut lieu. Mais cette fois-ci, à la surprise de tous, l'impact n'eut pas lieu au sol mais dans les airs.

Les quatre amis sortirent de la forêt et arrivèrent dans une petite prairie. D'autres y parvinrent également parmi lesquels quelques MOCH dont le commandant Kodyn qui avait manifestement survécu. Tous scrutèrent le ciel et aperçurent un second vaisseau, plus grand. À vue de nez, il devait mesurer près de cinq cents mètres, soit deux cents de plus que celui du Efdéème. Ses couleurs : gris et vert kaki, étaient celles du Véerème.

—C'est le Véerème ! cria l'un d'entre-eux. C'est le Véerème !

—Ils ont entendu notre appel, se réjouit Zack.

Hal lui, regardait ces deux géants du ciel. Des engins volants de plusieurs centaines de mètres capables d'aller dans l'espace et de semer la mort. Sa planète n'en produisait pas. Elle accusait d'un sérieux retard à ce sujet. Il voyait les résistants autour de lui. Tous levaient les bras au ciel, se félicitant de l'aide apportée par le Véerème. La mission à la tour REGIS n'avait pas servi à rien. Mais lui ne pensait qu'à une seule chose : "Et si un jour ces vaisseaux s'attaquaient à Exotis ?". Ce jour-là, Exotis ne pourrait compter que sur ses défenses anti-aériennes et son aviation pour se défendre.

Le vaisseau Efdéème ouvrit le feu sur celui du Véerème. Ce dernier encaissa et tira une salve de trois coups de canon en réponse forçant ainsi le vaisseau Efdéèmois à se replier. Hal avait remarqué que ces vaisseaux ne semblaient pas tirer d'obus. Des tirs d'armes énergétiques peut-être ? Là encore, sa planète avait quelque décennies de retard.

Des navettes quittèrent le vaisseau Véerèmois. Il s'agissait de transports de troupes. Elles furent déployées là où elles pouvaient atterrir. Deux se posèrent juste à côté d'Olympe et son frère. Des soldats en sortirent, suivit d'un homme officier. Il se dirigea vers les résistants. Les soldats lui emboîtèrent le pas.

—Soldat McNamara ? demanda-t-il au petit groupe d'individus se tenant devant lui. Est-ce qu'elle est parmi vous ?

Olympe sortit du rang et s'avança vers l'officier véerèmois. Il était plus grand qu'elle, environ un mètre quatre-vingt, les cheveux châtains et les yeux marrons. Il avait l'air jeune, la trentaine à peine.

—Je suis le général Timeli des forces armées Véerèmes. Nous venons soutenir votre effort. Le Véerème a ordonné le déploiement de dix-mille unités. Je dois parler à votre commandant...

Olympe était intimidée par le général Timeli et les soldats lourdement armés se trouvant derrière lui. En arrière-plan, des navettes débarquaient des blindés, des chars, plus qu'elle n'en avait jamais vu. Les transports avaient du repérer ces petites routes accessibles à quelques dizaines de mètres de la prairie. Elles permettraient la circulation de ces engins pour atteindre les villes les plus proches. L'arrivée du Véerème faisait renaître l'espoir. Mais Olympe ne savait pas quoi dire.

Zack sourit avant de se rapprocher du général Timeli.

—À vrai dire, c'est elle qui vous a contacté, mais c'est moi qui dirigeait l'unité. Le capitaine Moriano dirigeait la Résistance. Mais on ne sait pas s'il a survécu au bombardement. Et comme nous vous l'avions dit dans le message, nous avons déjà été rejoints par les commandos MOCH. C'est aussi grâce à leur soutien qu'on a pu vous contacter.

Timeli jeta un regard sur les MOCH. Il les connaissaient bien. Il les avaient déjà vus en action.

—Parfait oui. Leur aide nous sera précieuse. En attendant, vous bénéficierez de toute l'aide nécessaire pour retrouver les survivants de l'attaque et soigner les blessés. La reconquête de Dalkia a commencé.

Annotations

Vous aimez lire Jonathan.H ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0