Just another Fairy Tale

13 minutes de lecture

Je ne sais pas trop si cette histoire est digne d'être racontée. Elle est finalement, à un ou deux détails près, d'une très grande banalité dans nos contrées. Si vous alliez voir dans les royaumes voisins, je ne doute pas que vous trouveriez bien des histoires autrement plus extraordinaires. Mais enfin, puisque vous insistez, pourquoi pas.


Comme vous le savez peut-être, j'ai grandi à la cour du roi. Cela n'avait rien d'inhabituel, de nombreuses familles y envoyaient leurs enfants afin de leur offrir la meilleure éducation possible. Pour peu, bien entendu, qu'elles aient la noblesse ou la richesse nécessaire pour y faire accepter leur rejeton, ce qui était le cas de mes parents. Père pensait que ce séjour prolongé auprès de la royauté me serait bénéfique, aussi bien pour l'opportunité de bénéficier des meilleurs précepteurs que dans le but d'effacer certaines tendances qui commençaient à se manifester chez moi et lui déplaisaient. Il espérait que le contact et l'exemple de tant de personnes de qualité amélioreraient mon comportement. Enfin, là n'est pas le sujet. Vous n'êtes pas ici pour m'écouter parler de mon père, n'est-ce pas ?


Je connaissais donc bien la Princesse Elhana. Nous étions très proches en réalité. Toute une petite bande s'était formée, nous devions être six ou sept enfants à passer la plupart de notre temps ensemble, mais il y avait vraiment un lien particulier entre Elhana et moi. J'en ai eu le cœur brisé quand, finalement, Père a décidé que je devais regagner notre domaine. J'étais adulte, en tout cas d'après lui, et j'en savais assez sur le monde. Il était temps pour moi d'apprendre ce qu'il me serait nécessaire pour faire un bon mariage, qui évidemment ne saurait tarder. Il ne s'était pas intéressé à mon avis avant de m'envoyer à la cour, il ne s'y intéressa pas plus au moment de m'en retirer. Bien entendu, pourquoi s'en soucier ? Je n'ai pas pleuré pourtant. Mon orgueil m'en empêchait. Et je savais que mes larmes n'auraient pu que blesser davantage ma Princesse.


Père ne se doutait pas qu'il y avait plus entre elle et moi qu'une simple amitié. Je l'aimais oui, déjà à l'époque. Je ne me faisais pas d'illusions pourtant, il était évident que jamais cet amour ne pourrait être reconnu. C'est ce que je croyais du moins ce je croyais alors. Seul un Prince était digne d'épouser Elhana, et je ne l'étais pas. À aucun moment je ne m'étais fait d'illusions à ce sujet. Enfin, le terme "illusion" est sans doute mal choisi, n'est-ce pas ? Mais je m'égare encore. Père ne savait pas, donc. Il y avait également autre chose qu'il ignorait, et qui vous intéressera. Je sais que bien des gens se sont demandés où j'avais bien pu apprendre le métier des armes et ainsi contourner la coutume voulant que seul l'héritier de chaque famille reçoive cet enseignement. C'est tout simple en vérité. Comme je vous l'ai dit, nous étions tout un groupe qui partagions presque toutes nos activités. Parmi nous, il y avait deux garçons qui se trouvaient être les héritiers de leur famille, et à avoir des cours particuliers en conséquence. Notamment, bien sûr, l'escrime et d'autres arts de combat. Et, malgré les règles usuelles, ils se faisaient chaque jour un plaisir de nous montrer ce qu'ils avaient appris. Ce sont eux qui m'ont appris à me battre en premier lieu. Il semble d'ailleurs que je m'en sortais très honorablement, j'ai reçu plusieurs compliments pour mon habileté. Bien entendu, à mon retour au domaine, je n'en ai pas parlé à mes parents. Je l'ai dit à mon frère aîné, en revanche, et il a bien voulu continuer à me donner des leçons. C'est ainsi que j'appris à me battre. Je ne le faisais que par plaisir, et parce que cela flattait ma fierté. Pas une seconde je n'imaginais que cela me servirait.


C'est quelques mois après mon départ de la cour que le drame arriva. Son Altesse le roi envisageait d'offrir Elhana en mariage au fils du Seigneur d'un royaume voisin, afin d'assurer la paix précaire qui régnait entre nos deux pays. Ma Princesse y fut donc envoyée, officiellement en simple visite de courtoisie, officieusement pour que l'on puisse juger de sa qualité de potentielle future mariée. Malheureusement – ou devrais-je dire heureusement ? Après tout, sans cet incident vous ne seriez pas ici à m'écouter narrer mon histoire. Quoi qu'il en soit, elle n'arriva jamais à destination. Le terrible Sorcier-Dragon avait exterminé son escorte et s'était emparé d'elle pour se venger du comportement du Roi à son égard. Oh, mais vous ne connaissez peut-être pas cette histoire. Bien sûr, tout cela s'est passé il y a tellement longtemps... Laissez-moi vous raconter. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas digresser trop longuement avant de revenir à ce qui vous intéresse.


Le Sorcier-Dragon, donc, était l'un des mages les plus puissants de la région. Et, comme vous le devinez à cette appellation, un descendant des grands reptiles. De par son héritage, et du fait qu'il était étranger, beaucoup se méfiaient de lui. Toutefois, lorsque la Reine, qui était alors enceinte d'Elhana, tomba fortement malade, son époux n'hésita guère avant de faire appel au sorcier. Le roi était si désespéré qu'il lui avait promis la récompense de son choix s'il arrivait à la sauver, elle et l'enfant qu'elle portait. Je ne connais pas la magie, et je ne sais comment il a fait, toujours est-il que finalement la Reine vécut, et son enfant aussi, comme vous le savez. En paiement, le mage demanda à recevoir les terres du Nord, afin de pouvoir s'y installer. Mais le roi le lui refusa. Il ne voulait pas d'un étranger sur ses terres, et encore moins d'un sorcier. Maintenant que sa femme ne risquait plus rien, il ne montrait plus aucun égard à celui qui l'avait sauvée. Il chassa le mage sans aucun état d'âme. Le château étant sous la protection d'une fée depuis des générations, le sorcier dû patienter bien des années avant de pouvoir exercer sa vengeance sur celui qui l'avait spolié. Le voyage de la Princesse fut l'occasion qu'il attendait. Le Roi fut bien imprudent d'envoyer sa fille au loin, mais après si longtemps il avait oublié cette histoire. Voilà pour la parenthèse.


La Princesse, disais-je, était captive du Sorcier-Dragon, qui avait décidé d'en faire sa femme, en dédommagement de ce qu'il avait subi des années plus tôt. Le Roi était au désespoir. Il avait certes bien des défauts, mais il aimait sa fille sincèrement, et la savoir entre les mains d'un sorcier rancunier l'angoissait au plus haut point, comme on l'imagine. Il voulut négocier avec le mage, mais la rancœur accumulée durant toutes ces années lui refusait de se montrer clément. "Trop tard" avait-il répondu. De nombreux vassaux tentèrent d'aller délivrer la Princesse, mais tous périrent. Le Roi offrit donc la main de sa fille, et de fait son Royaume en héritage, à quiconque parviendrait à la sauver des griffes de son ravisseur. Comme vous vous en doutez, j'étais moi-même au summum de l'inquiétude. Qu'allait-il arriver à ma chère Princesse ? Qu'allait donc lui faire cet être rempli de haine ? Hélas, je n'étais ni Homme d'Armes ni Chevalier, et encore moins Prince, je n'avais même pas une épée à moi. Il ne m'appartenait pas de mener cette quête. Aussi reposais-je tous mes espoirs sur ceux qui étaient à même de le faire pour moi. Nombreux furent ceux qui s'y essayèrent, que ce soit par soif de justice ou attirés par la prestigieuse récompense qui les attendait. Aucun n'en revint. Au point que finalement, les Preux restant préférèrent s'abstenir de tenter leur chance dans une aventure qu'ils estimaient sans espoir, considérant qu'une vie de lâche était nettement plus appréciable qu'une mort courageuse. Je ne les en blâme pas d'ailleurs, je trouve au contraire cette philosophie pleine de sagesse, et j'aurais certainement adopté le même point de vue à leur place. Mais les choses étaient différentes pour moi, car j'aimais toujours Elhana. Pouvais-je laisser ma dulcinée sujette à un destin si incertain ? Certes non ! Si, à l'époque, j'avais eu la certitude que le sorcier au moins la traitait bien, et ne serait pas une menace pour elle, peut-être ma décision aurait-elle été différente. Mais, tout au contraire, il me semblait enclin à faire subir à sa captive la haine qu'il vouait à son père, et cette idée m'était intolérable. Alors, je fis ce que n'importe quel homme aurait fait à ma place, la seule chose que je pouvais faire. J'envoyai au diable la bienséance, la tradition et les lois, et je pris les armes pour voler au secours de ma belle.


Naturellement, je n'avertis personne de ma décision. Ils n'auraient pas compris, et auraient seulement tenter de me faire changer d'avis, ce qui était hors de question. Je n'envisageai même pas d'utiliser l'armure de mon frère, que j'aurais été bien incapable de manier, mais je lui pris en revanche la plus courte de ses épées, ainsi qu'une dague que je rangeai dans ma botte. Je ne sais toujours pas pourquoi il passa à cette heure indue dans la cour alors que j'étais sur le point de partir. Il me trouva donc là, en tenue de voyage et l'arme au côté, en train de seller un cheval au milieu de la nuit. La main dans le sac, si l'on peut dire, je me retrouvais incapable de dire quoi que ce soit, ou même de faire autre chose que de le fixer stupidement, le regard empli d'une terreur réelle à l'idée qu'il allait réveiller la maisonnée, me dénoncer à nos parents, et que je me retrouverais sous clé avant d'avoir compris ce qu'il m'arrivait. Pourtant, alors qu'il semblait sur le point de dire quelque chose, il se ravisa et se contenta d'avancer vers moi et, toujours sans mot dire, de terminer de sangler mon cheval. Jamais je ne pourrai exprimer toute la gratitude que je ressentis pour lui à cet instant. Je crois que, bien que je ne lui en aie jamais parlé, il avait compris de lui-même les sentiments que j'éprouvais pour la Princesse, et que c'est pourquoi il a décidé de m'aider. En fait, il n'a jamais voulu répondre à mes questions à ce sujet, et je ne peux qu'émettre des hypothèses...


Quoi qu'il en soit, je partis donc, la bride abattue et la peur au ventre. Si tant de nobles chevaliers, bien mieux entraînés et équipés, avaient échoué avant moi, quelles chances avais-je de triompher ? Cette question me hanta tout le temps que dura mon trajet jusqu'au repaire du fourbe nécromant, pourtant, pas une fois je ne songeai à rebrousser chemin. Je devais sortir Elhana de là. Je ne pouvais pas échouer. C'était aussi simple que cela.


À ce point de l'histoire, je préfère vous avertir, vous risquez fort d'être déçu par la suite. Je l'ai déjà dit, je n'ai rien d'un Chevalier, c'était vrai à l'époque et ça l'est toujours, aussi si vous espérez une geste épique emplie de bruit et de fureur, il vaudrait probablement mieux nous arrêter là. Vous souhaitez tout de même que je continue ? Fort bien. Vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenu.


Or donc je parvins devant l'antre du Sorcier quelques jours après mon départ, peu avant la nuit. J'y rencontrai mon premier obstacle : son gardien. En effet, un golem se tenait devant moi, créature de près de trois mètres de haut entièrement de pierre. Vous imaginez aisément que je me voyais mal affronter un tel adversaire qui, comme je le devinai aux morceaux d'armures entassés un peu plus loin, était à lui seul la cause de la disparition de plusieurs de mes prédécesseurs. Mais, puisqu'il était hors de question que j'abandonne, j'optais pour une tactique peu orthodoxe. Sans dégainer dague ni épée, je m'approchai de lui, m'arrêtant tout de même à une distance prudente, et l'interpellai en lui demandant de me laisser passer. Cela n'avait certes que peu de chances de marcher, mais je n'avais pas grand chose à perdre. S'il se montrait agressif, je n'aurais qu'à m'enfuir et réfléchir à une autre solution. Manifestement, personne n'avait jamais tenté ce genre d'approche, et il resta interloqué de longues minutes avant de finalement se remettre de sa surprise. Comme je l'espérais, sans trop y croire pourtant, il ne tenta néanmoins pas de m'attaquer. Il se contenta de me répondre qu'il était le gardien de ce lieu, et que son maître lui avait ordonné de refuser le passage à quiconque se montrait belliqueux ou hostile et à tout homme d'armes qui tenterait d'entrer. Je n'aurais pu rêver meilleure réponse.


Voyez-vous, j'avais eu, durant mon instruction à la cour, quelques leçons basiques concernant la magie. J'y avais notamment appris que les golems étaient les serviteurs les plus loyaux qui se puissent imaginer, obéissant fidèlement à toute instruction que leur créateur leur donnerait. Mais ceci pouvait s'avérer une faiblesse, car en effet, êtres de peu d'intelligence, ils se conformaient à leurs ordres mot à mot, et une instruction mal exprimée était susceptible de ne pas être interprétée comme on l'aurait souhaité. En l'occurrence, c'est précisément cette faiblesse que je mis à profit.


Je fis valoir qu'il pouvait constater de lui-même que je n'avais rien d'un homme d'armes, que je ne portais aucune armure et que je lui laisserais volontiers ma maigre épée courte si cela pouvait le rassurer. Je rappelai aussi qu'à aucun moment je n'avais tenté de l'attaquer, et que je n'avais aucune intention hostile à l'égard de qui que ce fut en ces lieux. Je soupçonne le Sorcier d'avoir doté sa créature d'un sort lui permettant de déceler les mensonges, mais il se trouve que je n'avais dit que l'entière vérité. Je n'avais aucune rancune à l'égard du mage, je comprenais même sa colère, que je trouvais légitime. La seule chose que je souhaitais, c'était retrouver ma Princesse.


Peut-être les Fées, gardiennes de notre Royaume depuis si longtemps, avaient-elles eu pitié de moi, ou s'étaient-elles émues de la force de mes sentiments. Quoi qu'il en soit, la chance me sourit et, après une longue hésitation, le golem décida de me laisser passer, non sans prendre le soin de me confisquer mon épée comme je l'avais suggéré.


J'attribue aussi à la bienveillance des Fées le fait que j'aie pu me déplacer dans ce dédale inconnu sans rencontrer âme qui vive ni donner l'alarme, et que j'aie trouvé mon but en une poignée de minutes. Je trouvai en effet la chambre de ma dulcinée, qui n'était même pas fermée à clé, en un temps record. En la voyant, je ne pus m'empêcher de la prendre dans mes bras, et j'aime à croire que la lueur de joie que je surpris dans ses yeux lorsqu'elle me vit était autant due à l'espoir de la libération qu'au plaisir de nos retrouvailles. Je constatai également que mes craintes concernant la colère du sorcier étaient infondées : ma Princesse était logée dans une pièce digne de son rang, libre d'aller et venir, et semblait ne pas avoir eu à souffrir d'autre chose que de la relative captivité en laquelle elle était retenue. Ce qu'elle me confirma d'ailleurs elle-même lorsque je l'interrogeai à ce sujet : le mage s'était comporté parfaitement à son égard et, en dehors de son interdiction de quitter le repaire, avait été le meilleur des hôtes.


C'est d'ailleurs alors que nous parlions de lui qu'il fit son apparition. Il parut, on le comprend, fortement surpris de me trouver là, et fit manifestement un gros effort sur lui-même pour se retenir d'éclater de rire en me voyant m'interposer entre lui et Elhana, brandissant la dague que j'avais tiré de ma botte dans l'éventualité d'une mauvaise rencontre. Il est vrai qu'il n'avait guère de raisons de me craindre. La flambée de colère que j'attendais ne vint pas. Tout au contraire, il me demanda le plus poliment du monde ce que je faisais en ces lieux. Ce fut, je dois le reconnaître, un moment des plus déstabilisants. Sans vraiment chercher à comprendre, me contentant de constater avec plaisir que j'étais encore en vie et qu'il n'avait pas fait de moi un crapaud ou toute autre chose folklorique, je tentai de lui répondre, assez confusément. Je ne sais plus bien comment, j'en vins à mentionner le fait que le Roi avait offert la main de sa fille à quiconque la libérerait et, à ma grande surprise, ce détail éveilla son intérêt.


Il me demanda d'un air amusé si je comptais épouser la Princesse, ce à quoi je ne pus répondre qu'en rougissant et bafouillant assez lamentablement. Comme je l'ai déjà dit, c'était une idée que je n'avais jamais ne serait-ce qu'effleuré, fût-ce dans mes rêves les plus fous, et je n'avais même pas songé à la potentielle récompense en décidant de voler au secours de ma belle. Lui, en revanche, paraissait tout à fait sérieux lorsqu'il réitéra sa question, cette fois en s'adressant à Elhana. Je ne vous cache pas mon plaisir lorsqu'elle y répondit sans même une hésitation. Que ce soit parce qu'elle avait appris à le connaître depuis son enlèvement, ou simplement parce qu'elle a toujours été plus vive d'esprit que moi, elle semblait avoir une idée assez précise d'où il voulait en venir, alors que je nageais toujours dans le flou le plus total. Heureusement, ma lanterne fut rapidement éclairée.


Drederick, dont je venais d'apprendre le nom, n'avait en fait jamais voulu de mal à Elhana, comme je l'avais déjà pu constater. S'il l'avait enlevée, c'était parce que, ayant renoncé à faire entendre raison à son père, il espérait pouvoir convaincre la Princesse de lui accorder ce qui lui revenait de droit. Et aussi, il est vrai, une façon de punir le Roi pour l'avoir si pauvrement traité. Il regrettait d'ailleurs d'avoir dû occire tant de Chevaliers, mais ces derniers ne lui avaient pas laissé le choix, il n'avait fait que se défendre. Or, mon arrivée soudaine venait de lui donner une idée entièrement nouvelle. Puisque je ne l'avais, en fin de compte, attaqué en aucune façon, il n'avait aucune envie de me réserver le même sort qu'à ceux qui étaient venus avant moi. Il avait, par ailleurs, aisément remarqué les regards que la Princesse et moi avions échangés. Sans oublier, bien sûr, que l'idée que je puisse l'épouser paraissait une punition tout à fait acceptable pour le Roi, puisque comme on se l'imagine ce mariage ne lui plairait en aucune façon. Aussi, il consentait à me laisser partir avec Elhana, en échange de ma promesse d'épouser effectivement la Princesse, et, lorsque nous accéderions au trône, de laisser au Sorcier les terres qu'il avait réclamé si longtemps auparavant. Ma Princesse ne voyait rien à y redire et, comme vous l'imaginez, moi encore moins.


Après avoir donné notre parole, ils nous laissa donc repartir, offrant même un deuxième cheval pour le voyage jusqu'au palais. Le trajet de retour fut à peine plus long qu'il ne l'aurait dû, Elhana et moi nous étant fait un devoir de profiter pour la première fois de la solitude pour exprimer pleinement les sentiments qui nous liaient. Nous prîmes également garde de voyager discrètement, afin de conserver au Roi la surprise de retrouver sa fille.


Ces retrouvailles furent un réel bonheur. Tout le monde pleurait de joie, y compris le Roi et la Reine, qui avaient presque perdu espoir de revoir leur enfant vivante. L'ambiance retomba bien vite lorsqu'Elhana rappela à son père qu'il avait proposé une récompense à quiconque la délivrerait. Il voulu d'abord refuser, naturellement. Mais cette fois, la Reine intervint. Après s'être assurée que c'était mon souhait, ainsi que celui de la Princesse, elle rappela à son mari quelles conséquences désastreuses avait eu son premier refus d'honorer sa parole. Finalement, il céda.


C'est ainsi que je devins la première femme à épouser une Princesse, et que notre Royaume devint finalement "Le Pays aux Deux Reines".  

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