25 Novembre, 5h16

2 minutes de lecture

J'écris cette lettre pour me rassurer, pour garder une trace de mes souvenirs et ne pas sombrer dans la folie.

Je crois que tout s'est passé la nuit du 19 septembre.

Comme d'habitude, je restais plus tard ce soir là. Et comme d'habitude, elle était là.

La femme de ménage. Elle allait et venait, nettoyant les bureaux, vidant les poubelles.

Mais j'avais déjà remarqué son petit manège une fois son travail terminé.

Elle restait enfermée pendant vingt à trente minutes dans le bureau qui sert de salle de dépôt.

Ma curiosité est à l'origine de tout mon malheur. Je l'ai suivi ce soir là, j'ai attendu une dizaine de minutes en écoutant, l'oreille collée à la porte.

Et j'ai entendu des sons que personne ne peut entendre. Des sons venus des enfers, pas de l'enfer des hommes. Des bruits horribles, sourds, qui résonnent encore dans mon crâne. Ma conscience ne pouvait pas accepter que ces bruits soient réels.

J'ai ouvert la porte doucement, et c'est là que je l'ai vue. La femme de ménage.

Elle avait dessiné de son sang un pentacle au sol et elle se tenait au milieu, à genoux, assise sur ses pieds, les bras scarifiés encore saignant, ballants le long du corps, et sa tête complètement basculée en arrière. Un filet de bave coulait de ses lèvres.

J'ai cru qu'elle était morte.

L'horreur de la scène m'a laissé sans voix et un mal de crâne épouvantable m'a saisi. Les sons dans ma tête devenaient plus fort.

C'est à ce moment là que je l'ai vu, j'ai remarqué cette petite statuette difforme, posée devant la femme de ménage. Elle était brûlée, mesurait à peine trente centimètres, effroyable abomination, un mélange de crabe, d'humain et de scarabée. Une chimère sortie de l'imagination d'un possédé. Une entité d'un autre monde.

Elle me paraissait pourtant si réelle et c'est en poussant un peu plus la porte que j'ai scellé mon destin.

La statue m'a regardé dans les yeux, dans mon âme, semant en moi le désespoir.

Et j'ai compris.

J'ai vu le mal qui me fixait du regard. J'ai vu la folie s'emparer des hommes, personne ne peut supporter une chose que l'esprit ne peut concevoir.

E

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