J’aimerais que me voies venir

que tu saches que depuis ton départ

il reste beaucoup, beaucoup de toi

en moi

que quand je pose les yeux sur tes cils baissés

j’ai plus envie de me retenir

de gueuler en couleurs criardes

la douceur qui se consume

dans ma voix

la douleur d’être heureuse

avec toi

être là, à côté de toi, ne pas te toucher, surtout pas

sinon c’est moi qui me brise en mille éclats

ça le fait à chaque fois

mais c’est bien comme ça,

parce que quand ça arrive

quand ça éclate

tu n’es déjà plus là

et tu ne sais pas,

tu ne sais pas…

est-ce que c’est vrai, que tu ne sais pas ?

Tant que ça reste là

coincé dans mon corps

qui ne fonctionne pas comme il devrait

tant que ça reste là

entre les mains de l’espoir qui

en enfant turbulent qu’il est

secoue mon cœur fatigué

comme une boule à neige brillante entre ses doigts potelés

Tant que ça reste là

toi aussi, et je le sais

et c’est beau, un peu, n’est-ce pas ?

De vouloir que tu restes là

sans te toucher, surtout pas

l’espoir il va, il vient tu sais

un jour j’aurais fini de valser dans ses bras

et je pourrai sûrement me féliciter

d’avoir su me retenir, ne rien dire,

te garder, un peu, près de moi.