La pluie enfin

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La pluie enfin

Alors la nature, enfant mort des eaux perdues

Dans le lit des décrues, d’espoir, un temps périe,

Retrouvait des allures de jardin, des verdures de talus

La toile des sécheresses, oubliée au rebut

Brillait à nouveau du vernis des intempéries

La pluie enfin

Comme une mère de nuage et de coton

Passait l’aquarelle de ses doigts grisonnants

Sur les bleus douloureux, infligés de soleil

D’un ciel qui ne retenait plus ses larmes

La pluie enfin

Sur les arbres courbés en prières

Sur la terre en écorce, orange, amère

Ecorchée de fissures poussières

La pluie enfin

Réveillait en musique, de ses parfaits accords

Les décors pétrifiés aux parfums petrichor

La pluie enfin

Ivresse à la dérive d’averse rêvée

La pluie enfin

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