Émoi

Une minute de lecture

Ma bouche à perdu le goût d’aimer

Voudrais-tu, toi, me prêter tes lèvres

Que j’y cueille ces saveurs oubliées

Dont le lointain souvenir m’enfièvre

Voudrais-tu, toi, du fort de mes pensées

T’extraire, enfin, et sortir de mes rêves

Que je puisse en tes doux bras panser

La plaie de ces béguins trop mièvres

Et comme la mer, trop longtemps offensée

Déferler en vagues sur ton corps en grève

Voudrais-tu, toi, de mes baisers épargnés

De mes caresses d’Adam ou d’Eve

Ou me les rendrais-tu sans plus d'intérêt

Que ces tristes banques de Genève

Moi, j’irais pour toi mon cœur amarrer

Pour toujours, quai des orfèvres

De ta peau lisse, à jamais prisonnier

Tambour battant en son palais de plèvre.

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