-2- Les Frelons

3 minutes de lecture

Le chef avait bien fait les choses, le sorcier serait obligé de céder. En tout cas, c’était l’avis d’Hogar.

Ce grand gaillard de dix-neuf ans était un des plus redoutable guerrier de la tribu, et le chef l’avait tout naturellement désigné parmi les douze guerriers de la délégation pour commander les autres. Ainsi, si le sorcier tentait un mauvais coup ou si des hommes de fer passaient à l’attaque, ils ne seraient pas pris au dépourvu.

Outre les guerriers, toutes les jeunes filles encore vierge avaient été convoquées, ainsi que deux membres adultes de leur famille pour chacune. S’il était impossible de convaincre le sorcier d’aider la tribu sans se soumettre à ses exigences, le chef était prêt à procéder à un tirage au sort, mais il ferait tout pour ne pas en arriver là, y compris des promesses qu’il n’avait pas l’intention de tenir.

La délagation comptait au final près d’une trentaine de personnes dont six jeunes filles dont l’avenir allait se jouer dans les heures suivantes.

— Ça ne marchera jamais, fit une petite voix dans le dos du guerrier.

Hogar se retourna et fit face à la seule personne de la tribu sur qui il n’osait élever la voix.

— Rassure-toi, Kaerys. Ce vil sorcier n’emportera aucune d’entre vous, et certainement pas toi. J’en fais mon affaire.

— Le sorcier est très malin, reprit-elle sur un ton d’où perçait une pointe d’inquiétude.

— Je serai plus malin que lui. Nous serons plus malins que lui, répéta-t-il avec un clin d’œil.

— Si tu es aussi malin que fort, tu devrais défier le chef et prendre sa place.

— Plus tard ! proclama-t-il en bombant le torse. Il a encore trop de partisans. Mais lorsque les anciens ne seront plus là et que les autres seront fatigués de sa molesse…

Un vrombissement l’interrompit dans son discours.

— FRELON !

Aussitôt, tous se précipitèrent vers l’abri le plus proche, ceux qui n’en trouvaient pas se contentant de se jeter au sol.

Tous savaient que les frelons d’acier étaient de redoutables assassins… sans doute les pires de toutes les créatures que les titans avaient créées pour détruire l’humanité.

Le frelon, car il n’y en avait qu’un, tournait autour de ses proies en décrivant un large cercle, seul son bourdonnement indiquait sa position, car nul n’aurait osé lever les yeux pour le regarder.

— Pourquoi il ne nous brûle pas ? Fit une toute petite voix.

— Tais-toi Brenda ! Supplia Kaerys.

— Parce que son dard est cassé ! Grogna Hogar.

Aussitôt, le guerrier se redressa, l’épée levée, et chargea en hurlant.

Aussitôt, le frelon changea de direction, Hogar frappa dans le vide. Son adversaire esquivait à une vitesse impressionnante, tournait autour de son adversaire, s’éloignait puis revenait à la charge…

— Viens te battre ! Espèce de lâche !

Mais le frelon ne semblait pas décidé à en découdre, après quelques minutes de poursuites, il s’éloigna dans le désert, abandonnant ses victimes apeurées et son adversaire furieux.

C’est alors qu’une puissante voix se fit entendre.

— Bienvenue sur les terres du sorcier ! Bienvenue chez moi ! Ne craignez rien, ces frelons ne vous feront aucun mal. Ils sont sous mon contrôle.

Tous cherchèrent le sorcier du regard, mais il demeurait invisible. Sa voix avait surgi de partout et de nulle part.

— ces frelons ? Répéta Hogar. Il y en a donc plusieurs ?

— Et ils sont sous son contrôle, grogna le vieux chef. Ce sont des frelons d’acier qui ont tué nos éclaireurs et c’est contre eux que le sorcier a promis de nous protéger…

— Il y a sûrement une explication, intervint Kaerys. Les frelons du sorcier ne sont certainement pas ceux qui nous ont attaqué…

— Silence, femme ! ordonna Hogar.

Un éclair lumineux interrompit la discussion. Le sorcier indiquait sa position.

— Allons-y, s'exclama Kaerys en jetant son sac sur son épaule. Je suis curieuse d'entendre ses explications.

— Pas si vite ! grogna Hogar, le chef doit passer devant !

— C'est peut-être dangereux, gémit le chef. S'il y a plusieurs frelons, les autres ont peut-être un dard en état de servir.

— Réfléchissez un peu, s'exclama Kaerys sans ralentir sa marche, si le sorcier avait de mauvaises intention et plusieurs frelons d'acier, il n'aurait certain pas choisi...

Ils n'entendirent pas la fin de la phrase, Kaerys était trop loin. Mais comme aucun éclair ne la foudroya, ils se hâtèrent de la rattraper et bientôt, ils arrivèrent près d'un large feu de camp ou le sorcier les attendait.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Vendarion d'Orépée ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0