Chapitre 3

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 Le lendemain est un jour tout comme les autres à l’exception de quelques rumeurs qui se trament dans la mine. J’apprends que l’imposante personne que j’ai vu la veille travaille aussi à la mine mais qu’aujourd’hui n’est pas venu pour des raisons qui me semble évidente. Redescente d’alcoolémie ou une blessure. Je n’en sais pas plus. Mais cet individu énigmatique, personne n’en parle. Ca me choque. Il avait été comme invisible aux yeux des autres.

Au fur et mesure du temps les rumeurs commencent à s’estomper. Puis ma bande de potes et moi étions chargés d’aller travailler pour rattrapper un certain retard alors que le temps est des plus mauvais. Il pleut des cordes, on peut voir ruisseler, dans la mine, l’eau qui faisait luire la roche. Armé de nos gants, nos casques et nos rivelaines, nous descendons de plus en plus profondément dans cette sombre et froide fissure de la terre.

 Arrivés dans les entrailles de ce gouffre qui nous fiches la trouille même si celà fait des mois que nous y travaillons, nous commençons à piocher la terre. Après quelques remontés de cette boue noire, nous décidons de prendre une pause pour manger. A peine le temps de rassembler notre matériel que des gravas ce mettent à nous tomber sur la tête. Je ne les sentis pas tout de suite grâce ou à cause de ce casque.

 Les pierres tombent de plus en plus vite. Un gros bloc vient à menacer de tomber sur notre compère le plus à la traine. Surgit comme l’ombre d’un coup de révolver, un homme vêtu de noir. Il tira notre ami du coté de la sorti, mais pris le roc sur les jambes. Dans l’incapacité de pouvoir bouger il nous hurle de courir. Sans nous le dirent, nous tentons tous de le sauver en essayant de pousser le bloc mais l’homme commençait à perdre connaissance. Il ne prononça que quelques mots que j’eu du mal à déchiffrer. « Je n’aurais pas fait que du mal de cette vie. » Puis il se laissa emporter par la mort. Ce petit homme dont je ne connaissais pas le nom qui avait sauver la vie de l’un de mes camarades n’était pour moi qu’un héro. Nous retournons à notre course contre la mort pour sortir de ce gouffre qui s’écroulait derrière nous. Ayant franchi la porte de sorti de cette mine qui n’en était devenu qu’un cimetière, plus rien aucun son ne sort de nos bouches. De toute façons personne n’aurait su trouver les mots. Il était devenu notre sauveur.

 Plus tard nous apprenons que cet homme n’est que le troisième, le plus discret d’ailleurs, de nos porions. Nous ne savons rien de sa vie mais elle devint pour tous les mineurs la plus importante.

 Nous déposions des fleurs devant sa tombe que nous avons faite devant l’ancienne mine qui n’en devint que sa triste tombe. Je me dit que nous avons eu une chance inouhi qu’un homme comme lui se soit retrouver là, à cet instant et nous sauva tel un capitaine mettant en sureté son équipage lors d'une bataille en mer.

 Nous étions le mercredi 7 mars 1906 et nous étions obligés de nous diriger sur une autre mine de charbon où se trouve la compagnie des mines de Courrières entre Courrière et Lens, toujours muni de nos rivelaines à moitié cassés, nos gants crasseux et nos casques rouillés. Nous partons dans l’espoir de ne trouver qu’un travail pour nous faire manger. Mais surtout pour continuer de vivre...

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