Chapitre 16

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On est enfin le vingt-huit ! J’ai attendu cette soirée pendant ce qu’il me semble être une éternité. J’ai fait des listes et des listes de chose à faire. Hier mon meilleur ami a débarqué à l’improviste. Il venait à peine de sortir de l’aéroport. Il avait sauté sur son scooter et avait filé chez moi. J’ai été si heureux de le revoir ! Lorsque j’ai ouvert la porte, je n’en croyais pas mes yeux. Il n’y a pas à dire, il a le don pour me surprendre !


On est allé faire les courses ensembles. Il voulait acheter tout le magasin. Heureusement qu’il y en a un sur deux qui a un semblant de bon sens. On avait commencé à tout organiser en début d’après-midi. Pendant que je déplaçais la table, il m’avait dit que déjà cinq fille avaient confirmé. Il avait ajouté que Lia était l’une d’elle. Ce qui m’avait valu en commentaire de Julie :


« C’est qui Lia ? »


J’avais eu envie de tuer Cyril -c’est le nom de mon meilleur ami- à ce moment-là. Mais il avait pris ma sœur en otage. Après négociation, il n’y avait pas eu de blessé. Il me fatigue celui-là. Mais ça fait du bien de le retrouver après presque deux mois de séparation. Il a beau être chiant, exaspérant et possédant un humour douteux, il m’avait manqué. Un moment où nous sommes calmes, je lui demande :


« C’était comment tes vacances ?


- Ben écoute, pas mal du tout. J’espère que l’année prochaine, on pourra faire notre road trip aux Etats-Unis.


- Ça serait génial. Mais il faudra que tu te débrouilles avec mes parents…


- Tu me connais, j’y arriverais. Et ton été à toi ?


- Oh, tu sais, je n’ai pas fait grand-chose. »


Je détourne les yeux. Je n’aime pas mentir. Mais il ne doit rien savoir sur Adélie. Cyril n’a pas insisté à mon grand soulagement.


Mes parents m’ont dit qu’ils iraient au restaurant pour ne pas nous déranger. La plupart des personnes vont rester dormir chez moi. Plus particulièrement dehors, dans une tente. C’est l’un des avantages d’avoir une grande propriété. Cependant mon père a été très clair sur un point :


« Vous pourrez rentrer dans la maison mais il est interdit de descendre les escaliers. C’est compris.


- Oui monsieur, avait répondu Cyril.


- Oui papa. Je surveillerais. »


J’avais déjà prévu de mettre des banderoles ″interdit de passer″ et de mettre un mur de carton devant les escaliers. Vers les chambres, je ne mettrais que les banderoles. Comme ma sœur reste, je ne veux pas trop la déranger. Elle restera dans sa chambre la plupart du temps. Je lui avais prêtais ma télé et a console pour qu’elle puisse se mettre des films. Oui, je sais, je suis un grand frère génial.


Nous avions installé des tables devant la maison pour y mettre la nourriture que les gens apporteraient. Ça, je ne m’en suis pas occupé. Par contre, j’ai acheté tout un tas de bouteille de bière et d’autres boissons. Cyril avait scotché un papier devant les bouteilles.


″Attention, l’abus d’alcool est dangereux. Tout le monde s’en fout mais je tiens à le préciser. Si vous vomissez, des balais sont à votre disposition. ″


Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un meilleur ami pareil ?


À dix-neuf heure trente, tout est prêt, il ne manque plus que les invités. Ma sœur vient de finir de manger. C’est le moment qu’on choisit les premiers venus pour arriver.


« Je vais les accueillir, occupe-toi de ta sœur. »


Je prends Julie sur mes épaules et la porte jusqu’à sa chambre. Une fois arrivé, je la lâche sur son lit.


« Tu peux te coucher à l’heure que tu veux. On va sûrement faire du bruit. Si tu veux me parler, va prendre le fixe et appelle sur mon portable. Tu connais mon numéro ?


- Oui.


- J’aurais toujours mon portable sur moi.


- Dis, un jour, je pourrais venir à tes fêtes ?


- Bien sûr, lui dis-je avec un grand sourire, mais pour l’instant tu es trop petite.


- Je sais. »


Elle hésite avant de demander :


« Je pourrais jouer avec ma Switch ?


- Fais ce que tu veux. Tu as aussi le droit de t’amuser. »


Elle me fait un grand sourire avant de ma sauter dans les bras. Au bout de quelques secondes, elle desserre son étreinte. Je lui fais un bisous sur le front avant de sortir de sa chambre ? Julie est déjà en train de choisir quel films elle va regarder. Sans m’attarder d’avantage, je me dirige dehors, là où les gens sont en train d’arriver. Dès que Cyril me voit, il se met à crier :


« La soirée peut commencer ! »


*


La fête est vraiment géniale ! Au final, on doit être une vingtaine. C’est pile le bon nombre pour passer une bonne soirée. J’essaye d’aller parler à tout le monde. Revoir mes amis mes fait un bien fou. À l’heure actuelle, je suis en train de danser avec Lia. On rigole ensemble depuis qu’elle est arrivée. Je l’apprécie de plus en plus. De son côté, Cyril est entouré de fille. Ça ne m’étonne même pas. Du coin de l’œil, je vois Julien parlers à des mecs. Quand je l’ai vu arrivé, j’ai failli lui dire de partir. Malheureusement je n’en ai pas eu le temps. J’espère qu’il ne va pas faire de connerie comme il a l’habitude de le faire.


« Oh ! je n’avais pas vu qu’il y avait Alexandra. Je vais aller la voir, me dit Lia en s’en allant.


- Ok, à plus tard. »


Je me retrouve alors seul sur la piste de danse. Ça ne me gène pas. J’aime bien danser. Même si c’est un grand mot pour décrire mes pas maladroits et peu élégant. Sans que je ne le vois venir, la pluie se met à tomber. Avant que je ne finisse tremper, je cours me réfugier à l’intérieur. Tous ceux qui était dehors m’imitent.


« J’espère que ça ne continuera pas, me glisse quelqu’un. Sinon je ne sais pas où on va dormir ! »


J’acquiesce en silence. Pour éviter que la pluie ne rentre, je ferme la porte fenêtre du salon. Au moins, on est au sec ! Je me dirige vers les tables où il y a l’alcool. Au moment où j’allais prendre un gobelet, BAM, les plombs sautent et la musique se coupe. Tout le monde se met à pousser des ″oooh″. La plupart prennent le flash de leur téléphone pour s’éclairer. Je hausse la voix pour que tout le monde m’entende :


« Je vais chercher des lampes torches. Je remettrais le courant ensuite. »


J’entends un ″ok″ et me dirige vers la cuisine. J’ouvre le tiroir et je sors une dizaine de lampe que je distribue. En allant vers le disjoncteur -il se situe dans la salle de bain- j’entends ma sœur pleurer. Sans hésiter, je vais dans sa chambre. En ouvrant la porte, je l’ébloui avec ma lampe. Je me dépêche de l’abaisser.


« Julie, calme-toi ok ? Ce n’est que moi.


- Greg ? J’ai eu peur ! Tout s’est arrêté d’un coup.


- L’orage à fait sauter les plombs. Mais je vais aller tout remettre en place. Ne t’inquiète pas. »


Je la serre dans mes bras en tentant de la rassurer. Je reste quelques minutes avec elle avant de me décider à partir. Là, je lui donne ma lampe pour qu’elle ait une source de lumière. J’ai le flash de mon téléphone en cas de besoin.


Je veux me dépêcher de remettre le courant avant que la fête soit totalement gâchée. J’ouvre la porte de la salle d’eau et me fige. Un élément vient de me faire perdre tous mes moyens. Rien qu’en l’entendant, mon sang se glace. La sonnette. Son glas lugubre et malfaisant. Le problème, c’est que le bruit ne vient pas d’un bas. Il vient du salon.


Je me précipite pour comprendre le pourquoi du comment. Même sans rien y voir, je cours dans le corridor. En arrivant dans la pièce, je comprends tout de suite. Julien tient dans ses mains la sonnette et s’amuse avec. Fou de rage, je la lui arrache des mains.


« Où t’as pris ça ?!


- Calme toi mec. Je cherchais le disjoncteur dans ta cave et ce truc est tombé quand j’ai ouvert une porte. J’ai essayé d’allumer mais ça marchait pas. Du coup je suis remonté. Je voyais rien du tout.


- La porte, tu l’as fermée ?!


- Je sais pas moi ! T’es chiant comme gars. T’as qu’à aller voir. Et puis ça à quoi de si impo… »


Je ne lui laisse pas le temps de finir. Je cours jusqu’aux escaliers. J’ai vaguement l’impression que des gens me suivent mais je ne m’en préoccupe pas. Si la porte est ouverte et que le courant revient, ça sera une catastrophe. Je m’aperçois que les cartons et les banderoles qui condamnés les escaliers sont écrasés par terre. En haut des marches, je vois que la porte est ouverte. J’éteins immédiatement mon flash, sinon je pourrais voir Adélie. Je crie au gens derrière moi de faire pareil.


Je connais bien mes escaliers, ainsi je ne tombe pas en dévalant les marches ? je suis presque arrivé en bas quand il se produit se que je redoutais le plus. La lumière se rallume. Devant l’entrée de la cave, je la vois. Des tumeurs lui recouvrent le corps. Du sang coule sur le sol là où elle se tient. Elle ne possède plus qu’une seule mèche de cheveux. Elle est effrayante, repoussante. Mais elle ne bouge pas. Elle se contente juste de me sourire. Un sourire terrifiant qui me glace le sang. Je sais ce que ça signifie, et elle aussi.


Derrière moi j’entends quelqu’un crier. La lumière s’éteint puis se rallume. Mais Adélie n’est plus là. Nous n’avons pas respecté la règle. Elle va tous nous tuer.

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