L'enterrement

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ÉPISODE 5 : De fragiles connections.

L'enterrement

   Du gris et du blanc. Sobriété en accord avec la pureté de la pierre, lisse et froide ; marbre. Une stèle à la découpe simpliste, droite, carrée, avec le coin en haut à droite arrondi. Cette fine lame de roche portera en elle la mémoire de cette femme aimée de tous, de par ses gravures qu'elle arbore fièrement en lettres capitales, « Geneviève Rides », l'épitaphe n'étant autre que « Mamy-G ».

   À quelques centimètres, le sarcophage en chêne massif est inhumé, plongeant lentement dans les entrailles de la Terre comme un enfant rendu a sa mère biologique. Ses poignées dorées qui reflétaient les rayons d'un soleil chaleureux ternissent dans la profonde obscurité, puis le cercueil touche le fond, mis à croupi par le poids de son ombre. Une rose d'un rouge vif est jetée dans le trou. À son atterrissage, on aurait pu croire qu'elle se briserait, les pétales envolés par l'impact, mais la fleur se pose avec délicatesse. Puis une seconde la recouvre. Et une autre. Elles tombent en masse, comme les larmes des endeuillés.

   Le cortège funèbre composé des proches, dont Hope et son père, déverse continuellement leur chagrin sur cette tombe qui ne tardera pas à être recouverte de terre. La lumière dans laquelle ils baignent tous est absorbée par le noir profond de leurs tenues, tant élégantes que simplistes. Des mouchoirs pour certains, des sanglots pour d'autres, ou juste le silence. Et puis il y a le vent.

   Il chante dans les arbres et fait frémir les feuilles qui dansent sous ses caresses mélodieuses. Ils transfèrent à ce lieu de peine et de recueillement un message de vie. Les têtes se lèvent et admirent ce ballet végétal, invitation de la Terre à croire que la vie de Mamy-G continue, là, en elle et pour eux tous, tant que les mémoires parleront d'elle.

   Alors le vent souffle et souffle encore, séchant les larmes chaudes des joues de ceux qu'elle a aimés, de ceux qui l'ont aimé et de ceux qui l'aimeront toujours. Un chant gospel est entamé, lui faisant honneur. Les voies douces et mélancoliques bercent dans les cœurs abîmés son âme qui manque déjà à tant de monde.

   Quelques sourires s'esquissent, les chants résonnent, les larmes continuent de pleuvoir sous ce soleil chaud et embaumant, et le vent souffle.

   Et le vent souffle.

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