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Le soir suivant, alors qu’il fait quelques pas après être sorti, réfléchissant à comment savoir quel est le scorpion intéressant, une grosse voiture américaine ralentit et avance à sa vitesse. Quand il s’en rend compte, la vitre est descendue et un colosse aux cheveux en brosse l’interpelle :

— Gaspard ?

À peine a-t-il hoché la tête qu’il se retrouve ficelé sur la banquette arrière en cuir dans ce véhicule qui roule à toute allure. Les embouteillages habituels du boulevard des Maréchaux stoppent le bolide un bon moment, avant qu’il reprenne la nationale. Sorti de Paris, il est redressé. Le véhicule file. Il entre dans un parc dont Gaspard aperçoit le nom gravé sur un pilier : Château de Trousalé.

Il est descendu vivement, conduit dans une pièce immense, jeté sur une chaise à laquelle on le lie. Son bâillon est retiré.

— Bonjour Gaspard ! Bienvenue chez nous.

L’accent est abominable, augmenté par une gomme que le géant mastique avec énergie.

— Moi, c’est Steve. On est là pour travailler ensemble. Tu sais, on aime bien ton pays. OK ?

— La France ? tente timidement Gaspard.

— OK ! Tu nous prends pour des imbéciles ?

— Vous êtes qui ?

It’s moa qui pose les questions. OK ? Mais rassure-toi, nous sommes entre colleagues !

Gaspard écarquille les yeux.

— Vous êtes dans le nettoyage ?

Le sbire et ses acolytes éclatent de rire à faire péter les vitraux de la salle.

— CIA, petit, tu connais ?

— Non.

— Central Intelligence Agency. C’est comme votre SOS, mais pour de vrai ! OK ?

— De quel pays ?

Les rires roulent à nouveau.

— Les States, little man.

Gaspard n’a jamais entendu parler de ce pays.

— OK ! Écoute ! On sait ce que tu es venu chercher. OK ?

— Mais comment ?

— T’occupes ! Nous aussi on est interested. OK ? Alors, voilà, on va travailler ensemble. Tu sors les bêtes, tu nous en donnes la moitié et on te conduit au bateau de ton pays. Avec un billet en première classe. OK ?

— Sinon ?

— Sinon, tu iras te baigner dans l’étang de la Genest avec un bloc de béton au pied ! OK ?

Gaspard ne comprend rien à ce qui se passe, mais très bien ce qui risque de se passer.

— J’accepte !

— OK, little man. Tu réfléchis vite. On va te reconduire. Mais si tu nous trompes, tu as vu ce qu’on sait faire !

— OK, OK.

Gaspard imite leur tic pour montrer son accord.

Dans la voiture, écrasé entre deux molosses, il tente quelques questions, sans obtenir de réponses. Il croit comprendre que ce sont des Américains : autant travailler avec eux, car il n’a pas le choix.

Un peu secoué, il sort de la voiture au pied de son immeuble. Bien renseignés les OK, pense-t-il. Ils savent qu’il appartient au SOS et quelle est sa mission : ils ont dû être renseignés par un agent double, mais qui ? Et surtout, à qui révéler qu’ils sont infiltrés ? Ces questions sont trop difficiles. Il pense qu’il a bien fait d’accepter cette collaboration internationale. Après tout, il ne portera pas préjudice à son pays et il sera aidé ! Le fait qu’il survive est aussi à prendre en compte, estime-t-il.

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