La lumière du grand lustre se faufilait au travers de la serrure, éclairant son visage d'un halo semblable a une cicatrice. Assis a son bureau, il écrivait dans son cahier d'écolier de long poèmes, des odes a la liberté, reflétant ses fantasmes d'enfant. Au travers de tout ça se glissait parfois des description naïve d'une vie rêvée, loin de cette maison maudite. Des bruits de pas se firent entendre et il se dépêcha de cacher son carnet, secret inoffensif qu'il chérissait. La porte s'ouvrit en un fraqua, faisant éclater la lumière dans la pièce sombre. L'arrivant ne parla pas, se contentant d'une claque sur la tête du jeune enfant et un regard réprobateur, signifiant: "Il est l'heure". L'enfant ravala ses sanglots et descendis doucement. Au milieu de la pièce trônait un piano majestueux, qui le fit frissonner. Il ne voulait pas y aller, ses cours particuliers étaient infernales. Il s'arrêta un instant mais, sentant le regard noir de son oncle, repris sa descente au enfers. Il finit par s'assoir au piano sans jamais regarder son maitre dans les yeux. Il entendit au loin sa cousine glousser, excité par le spectacle a venir. Doucement, une voix rauque dit :

- "Schumann, soirée musicales, op. 6"

Il commença a jouer, lentement, puis un coup de coude le fit accélérer. Il le savait, la moindre fausse note et il était fini. Il respira doucement et ferma les yeux. L'espace d'un instant, il se vit dans un champ immense et vaste, seul, bercer par la douce mélodie. Il se laissa porter, flottant dans l'espace. Puis il eut le malheur de laisser son doigt glisser, jouant un fa au lieu d'un mi, et, sans qu'il n'eut le temps de même ouvrir les yeux, la doucine claqua sur ses doigts, laissant une marque rouge sang.