Tablette Emzivaded

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Durant plusieurs acec’hwelds, des forêts sombres, des plaines vides et des prairies vallonnées ponctuèrent la route solitaire d’Ashron. Parfois, un regroupement d’habitation venait briser cette monotonie. Noyés dans l’émeraude des paysages aliardés, ces endroits se confrontaient aux brigands et bêtes sauvages et ne réservaient pas le meilleur accueil aux visiteurs.

Tandis qu’il longeait un étroit chemin bordé par de hautes herbes de chlorophylle, krié brigands apostrophèrent Ashron.

« Eh toi ! Viens voir ! lança le plus petit d’entre eux.

— Que voulez-vous ?

— Tu vas nous donner tout ce que tu possèdes de valeur ! Et sans faire d’histoire !

— Je ne possède rien qui peut vous intéresser. »

Ses provision étaient épuisées et à part la carte du continent et ses deux lames, rien d’intéressant n’était en sa possession. Mais les brigands ne semblaient pas être du même avis.

« Te fous pas de nous ou tu pourrais le regretter ! menaça-t-il en serrant son arme.

— Je ne mens pas, regardez, répondit Ashron en tendant son sac. »

L’un d’entre eux saisit la besace, fouilla l’intérieur et s’adressa aux trié autres, déçu.

« Y’a rien là-dedans.

— Et ça, c’est quoi ? demanda un autre en désignant Ragnarok. »

Ashron marqua un léger temps de pause avant de réagir. La tournure de la situation l’amenait inéluctablement à la confrontation. Cherchant à gagner du temps, il découvrit partiellement sa gigantesque lame.

« Mais c’est quoi ce truc ? demanda le plus grand d’entre eux.

— Cette arme est beaucoup trop lourde pour être maniée, répondit Ashron en pensant les convaincre de ne pas la convoiter.

— On s’en fout. Ça doit s’échanger contre beaucoup de bouffe, c’est tout ce qui importe! Donne-la-nous !

— Non. »

Tandis qu’il reculait, Ashron vit l’un des brigands se ruer sur lui, lame à la main. L’eraié l’esquiva rapidement et sortit l’arme donnée par Rouxen pour riposter. Mais un autre bandit le devança et tenta un coup au niveau de la tête. Ashron para, puis s’approcha rapidement de son ennemi. D’un violent direct de sa main libre, il le projeta sur le côté. Sous l’impact, sa mâchoire se disloqua et une gerbe de sang accompagna sa chute. Ashron en profita pour lui subtiliser sa lame afin de la lui planter dans l’estomac.

Ayant cernés ses aptitudes, les trié autres se replièrent pour faire bloc. Le silence s’installa, le temps pour chacun de définir sa stratégie, puis dié brigands passèrent à l’attaque. Les évitant, l’ancien Exetra Prime se précipita vers celui en retrait, échangea quelques coups et le désarma rapidement. De peur de se faire tuer, la fuite fut sa décision et il tourna les talons.

Des bruits de pas rapide indiquèrent à Ashron qu’un brigand arrivait dans son dos. En se retournant, il se décala et un coup de masse lui frappa l’épaule. Une intense douleur le fit chanceler mais, fermement campé sur ses jambes, il riposta en plantant sa lame dans le torse de son assaillant. Le brigand hoqueta quelques instants, puis cessa tout mouvement, du sang ruisselant de sa bouche. Ashron retira l’arme pour laisser son ennemi s’affaisser sur lui-même. Puis, relevant la tête pour faire face au dernier bandit, il vit ce dernier prendre la fuite.

La confrontation était finie.

Un tronc isolé au bord du chemin accueilli l’Exetra Prime fatigué. La douleur à son épaule s’intensifiant, il la découvrit pour voir les dié os de cette dernière, désaxés.

Il fallait la remettre en place.

Fixant l’arbre en face de lui, il s’en approcha, serra les dents et écrasa son épaule contre l’écorce. Accompagné d’un cri de douleur bref, le squelette se remit en place dans un craquement sec.

De nombreuses autres acec’hweldros à user son épée s’écoulèrent avant qu’Ashron n’atteigne Yvalis, le village conseillé par Rouxen. Cet endroit faisait partie des nombreux lieux abandonnés par la Komunozhra. Les Axiomes s’y appliquaient mais aucun n’exetra n’y vivait pour les faire respecter.

Tandis qu’il longeait une habitation, des sanglots brisèrent la tranquillité de l’hweld’acec calmement installée. Son regard se porta sur sa gauche et, recroquevillé sur lui-même, un petit enfant pleurait à chaude larme.

« Qu’est-ce que tu fais la ? Pourquoi pleures-tu ?

— Je suis perdu. Je n’arrive plus à rentrer chez moi, répondit le jeune Eraié en fixant ses yeux humides sur lui.

— Quel est ton nom ?

— Je m’appelle Filius, dit-il en se relevant.

— OK, viens avec moi,»

Filius essuya ses larmes encore chaude et précéda Ashron qui se dirigeait vers des eraiés patrouillant dans les rues. En arrivant à leur niveau, ces derniers se raidirent mais à la vue de l’enfant, l’un d’entre eux desserra l’étreinte de son nekarab.

« Mais c’est Filius ! Tu es encore sorti du village et tu t’es perdu? Vallia doit être folle d’inquiétude !

— Je sais, répondit Filius, penaud.

— Qui êtes-vous ? demanda un des eraié à Ashron.

— Un voyageur qui cherche un endroit pour dormir. Et cet enfant était perdu alors je l’ai pris avec moi.

— Vous pouvez vous rendre à l’emzivaded. C’est là-bas que le petit habite et vous pourrez vous y reposer. Empruntez cette rue et continuez sur environ deux cent piecs, puis tournez à droite. Suivez le chemin et vous arriverez devant un grand bâtiment. C’est là. »

Après avoir remercié les eraiés qui reprirent leur patrouille, les dié eraiés suivirent les indications. Durant le chemin, le nom de Vallia raisonna dans l’esprit d’Ashron. Comme un lointain désir, un rêve devenu inaccessible, il provoquait en lui un sentiment profond et perturbant, qu’il ne put ni décrire, ni comprendre.

Arrivé devant le grand bâtiment, Filius courut vers l’entrée et passa la porte. Ashron le précéda pour entendre l’enfant crier dans le couloir:

« Vallia, je suis rentré ! »

Une jeune eraiéé émergea d’une des pièces et, tout en le sermonnant, elle se précipita vers lui :

« Mais ou étais-tu, nous t’avons cherché partout ! J’étais morte d’inquiétude !

— Je me suis perdu en jouant dehors. Il faisait tout noir.

— Combien de fois t’ai-je dis de ne pas sortir !

— Je sais. Mais le monsieur m’a trouvé et m’a ramené, répondit Filius en désignant Ashron »

A sa vue, Vallia inclina la tête pour le fixer de ses iris électriques. Soudain, elle se figea, pétrifiée par la présence de l’ancien Exetra Prime d’Adrais. Ses yeux hypnotisant s’écarquillèrent pour laisser l’effroi s’y manifester.

Ashron recula d’un pas, les mains tremblantes. Ce rêve qu’il avait tant fait semblait se muer en réalité. Et cette dernière lui faisait affreusement peur.

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