Chapitre 33

4 minutes de lecture

30 avril, Santa Barbara

Après la rencontre avec Prescott, les quatre Français avaient décidé de profiter de leur journée pour sortir de l’agglomération de Los Angeles. Après un coup d’œil sur une carte, ils optèrent pour l’ouest et Santa Barbara, sans doute inconsciemment attirés par la série télé mythique. L’accès était assez facile par l’US-101, même si le paysage offrait peu d’attraits avant de rejoindre la côte, à partir de Ventura. Après avoir longé les longues plages bordées par les camping-cars des surfeurs, ils atteignirent la zone de villégiature des stars de Hollywood.

En semaine, à cette période, il n’y avait pas beaucoup de monde, mais comme à Santa Monica et à Venice Beach, la promenade longeant la plage était fréquentée par de nombreux adeptes de la course à pied ou du roller, femmes et hommes, jeunes ou moins jeunes, mais partageant tous la même allure sportive et svelte.

Après une promenade rapide dans State Street, la rue principale montant de la mer, les amis redescendirent vers le port de plaisance où The Fork leur avait suggéré une adresse sympathique pour déjeuner. Le rez-de-chaussée du bâtiment hébergeait un petit musée et l’étage offrait un bar avec une agréable terrasse. L’établissement était décoré avec des accessoires et des photos de surfeurs des années 60, créant une atmosphère agréablement kitch. La cuisine proposée était simple, tournée vers les produits de la mer. La serveuse au look plaisant qui vînt prendre leur commande était enchantée de servir des touristes, faisant un effort pour expliquer qu’elle était aussi étudiante et avait appris un peu de français à l’université.

À la fin du repas, elle leur proposa le dessert, spécialité de l’établissement, au nom peu appétissant de « Mud Pie », que Philippe traduisit pour son ami par « gâteau de boue ». La jeune fille expliqua qu’il s’agissait en fait d’une crème glacée et suggéra qu’ils se partagent une part. Quand elle revint avec une assiette et quatre couverts, ils eurent compris. La portion était énorme, constituée de plusieurs couches allant du marron foncé au blanc sale. Si le résultat n’était pas vraiment ragoûtant, il n’en était pas moins délicieux et rafraîchissant par cette chaude journée. Après le repas et une petite promenade en bord de mer, ils se laissèrent guider par les instructions trouvées sur un site touristique et montèrent sur les hauteurs de la ville avant de suivre une route en corniche, sinuant entre les villas de célébrités.

Ils étaient sur le chemin du retour lorsque John les appela. Philippe avait branché son portable sur le Car Play et tout le groupe pût participer à la conversation. Le chirurgien leur rapporta la discussion qu’il avait eue avec Antonio Vargas. Il leur fit part également des soupçons envers le docteur McLay. Pour finir, il confirma à Philippe son offre de passer le lendemain à la clinique et de finir la journée à Malibu pour faire la connaissance de l’avocat recommandé par Brigitte.

— Pendant que Philippe sera avec moi à la clinique, je vous suggère d’aller visiter les studios Universal, ce n’est pas loin de Sunny Vale. Ça en vaut la peine, vous ne serez pas déçus. Ce n’est pas que pour les enfants, conclut John.

— Crois-tu que ce McLay puisse avoir un lien avec la mort de Sam, demanda Brigitte à Ange ?

— Je ne sais pas, il serait intéressant d’en savoir un peu plus sur lui, c’est sûr. S’il est rentré il y a peu de temps dans l’équipe et que de surcroit il a eu une liaison avec Sam, peut-être avait-il une stratégie personnelle. Il comptait peut-être sur son argent pour avoir plus de poids au conseil. Julie, crois-tu qu’il soit possible de savoir s’il y a une connexion entre ce Dr McLay et le patron de PPI ?

— S’ils sont amis sur Facebook ou LinkedIn, on peut le savoir assez vite, mais je peux aussi envoyer un message à Prescott, répondit la journaliste.

La jeune femme prit aussitôt son smartphone et lança quelques recherches. Elle ne trouva rien d’évident, aussi choisit-elle d’envoyer un mail à son collègue, lui demandant s’il pouvait trouver quelque chose reliant Le Dr Steve McLay, chirurgien opérant à Sunny Vale et la société Pacific Page Inc., dirigée par Phil Blankart.

Elle en profita pour regarder les commentaires sur internet de la visite des Studios.

— Ce n’est pas donné, mais on dirait que c’est effectivement assez varié. Si on aime le cinéma et les effets spéciaux, bien sûr. Si ça vous tente, moi je suis partante.

Brigitte acquiesça avec enthousiasme.

— Je sais que c’est un peu puéril mais j’adore ce genre d’endroits, et puis les Américains font les choses en grand.

— J’ai déjà fait la visite, dit Philippe, c’est vrai que c’est un bon moment. Prenez le Pass VIP, sinon vous ferez la queue partout.

— Bon, et bien il ne me reste plus qu’à escorter ces dames et veiller sur elles, compléta Ange.

— Tu n’es pas le plus à plaindre.

— Oui, mais toi tu vas mater des nichons toute la journée.

— Bof, vus dans ces conditions, ce n’est pas super bandant. C’est souvent l’Agence Tous Risques ! La dernière chance au dernier moment. Et la liposuccion, c’est dégueulasse.

— Bon, fit Ange, on te déposera à la clinique et on ira visiter les studios. On te récupère au retour ou on te retrouve directement à Malibu ?

— Je verrai avec John, et je vous laisserai un message.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Eros Walker ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0