La Forêt Sans Age

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Depuis sa demeure, perchée entre les arbres, Aïwen observait l’arrivée des deux intrus, dubitative. La jeune elfe avait de grands yeux noirs en amande, de longs cheveux lisses noir ébène, de petites oreilles en pointe, et une bouche charnue. Sa silouhette était svelte et son allure fière. Dans un mouvement rapide et parfaitement silencieux, elle disparut de la fenêtre à laquelle elle était accoudée. L’instant d’après, elle avait descendu les marches qui courraient autour du tronc de son logis, et sauta sur le sol couvert de feuilles mortes, dans une bruit à peine audible. A peine audible pour le commun des mortels, mais assez pour que Noldor le perçoive et tourne la tête dans sa direction. La jeune elfe s’approcha lentement du veillard et mis le dos de sa main droite sur son coeur. Noldor lui rendit son salut de la même manière, avant de s’incliner. Il entamma la conversation, lachant les rènes de son cheval, qui s’éloigna de lui même :

« Bonjour Princesse Aïwen, c’est un plaisir pour moi de vous revoir.

- Bonjour Maître Noldor, et bienvenu chez nous. J’espère que vous avez fait bonne route.

- Je dois avouer que la route fut longue pour la vieille carcasse qui me porte, mais oui je vous remercie, répondit il dans un sourire.

- Permettez-moi de vous demander ce qui vous amène ici, Maître Noldor. »

Cette question, posée abruptement, avait visiblement surpris le mage. Elle se corrigea aussiôt, les joues empourprées par son manque de tact.

« Non pas que votre visite ne soit un honneur, ce n’est évidemment pas ce que je voulais dire... C’est juste que... Je suis surprise de vous voir ici », mentit-elle.

Le vieil homme, au visage marqué par les rides, arqua un de ses sourcils grisonnant. L’age ne l’avait pas dépourvu de ses expressions faciales, qui en disaient long sur ses pensées. On eut même dit que ces expressions en devenaient presque des suggestions, des invitations à reflechir, ou à se repentir... C’était bien l’un de ceux là d’ailleurs, que Noldor lançait à Aïwen. Bien qu’il sache que cela était totalement impossible, il eut preque dit que la jeune elfe en avait rosi. Il ota son capuchon, et prit la main de la créature sylvestre.

« Il serait imprudent, orgueilleux et malvenu de ma part de croire que rien ne peut m’être caché... Mais aussi sur que le soleil se lève à l’Est, vous n’êtes pas surprise de me voir, n’est ce pas ma chère ? » s’enquit-il, en arborant un sourire en coin, un brin de malice dans le regard.

Il disait vrai. Elle n’etait pas surprise. Elle faisait des cauchemars... Une femme... Elle hurle de douleur, ou de desespoir. Et cette voix d’homme, grave et menaçante, qui rit d’un rire indécent. Un de ceux qui vous glace le sang.

Norldor ne voulait pas mettre l’elfe mal a l’aise, c’est pourquoi il rompit le silence, l’invitant à passer à autre chose. Les elfes sont des êtres compliqués. D’un endurance physique à toute épeuve, d’une determination sans faille, d’une agilité redoutable mais d’une suscepibilité déconcertante. Ainsi, pour ne pas froisser Aïwen, il reprit :

« J’ai vu bien des choses, mais je suis toujours aussi stupéfait par la beauté de cet endroit. Il est décidemment semblable à nul autre.

- Je ne peux que vous croire sur parole, Maitre Noldor, car je n’en ai jamais vu d’autre. »

Visiblement, sa tentative d’alléger l’atmosphère était un echec. Il avait tenté de changer de sujet pour ne pas la froisser, mais il avait manifestement choisi un mauvais sujet. Il y avait dans la voix de l’elfe comme de la lassitude, et de la frustration. Si l’art de la répartie consistait à saisir la balle au bond, Noldor s’engouffra dans la brèche :

« La patience porte toujours ses fruits, Princesse Aïwen, et bientôt Alhendil, le continent tout entier, n’aura plus de secret pour vous », lâcha t’il.

Saisie, elle s’appretait à répondre, mais Noldor l’en empecha en s’empressant d’ajouter :

« Auriez vous l’amabilité de m’annoncer à Lorphéa, je vous prie ? »

Aïwen referma la bouche, acquiesca courtoisement, et s’éclipsa. Il avait préferé couper court à la centaine de questions qu’elle brulait de lui poser. Privilège de l’age, sans doute.

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