VII. Blanche-neige et Raiponce

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Il était une fois..
Une bonne reine se désole de ne pas avoir d'enfant. Un jour d’hiver, alors qu'elle est assise près d'une fenêtre au cadre d'ébène, elle se pique le doigt en cousant. Quelques gouttes de sang tombent sur la neige. « Ah ! » Se dit la reine, « si j'avais une petite fille, à la peau blanche comme la neige, aux lèvres rouges comme le sang et aux cheveux noirs comme le bois d’ébène ! ».
Peu de temps après, elle meurt en accouchant d'une petite fille nommée Blanche-neige.
Blablabla, vous connaissez la suite.

Blanche-neige est secourue par le beau prince sur son cheval blanc.

Ensemble, ils regagnent le château.

Un bruissement d’ailes de papillon retentit comme une avalanche.

Retournons en arrière avant que le drame ne nous atteigne.

Il était une fois…
Raiponce était une fillette, et la plus belle qui fut sous le soleil. Lorsqu'elle eut ses douze ans, la sorcière l'enferma dans une tour qui se dressait, sans escalier ni porte, au milieu d'une forêt. Et comme la tour n'avait pas d'autre ouverture qu'une minuscule fenêtre tout en haut, quand la sorcière voulait y entrer, elle appelait sous la fenêtre et criait :
Raiponce, Raiponce, Descends-moi tes cheveux.

Blablabla...


Au même moment, une femme à la chevelure blonde et lourde dépassant de sa tour d’ivoire est secourue par un autre beau prince.

Ensemble, ils regagnent le château.

Elles vivent dorénavant une vie parfaite.

Ils vécurent tous les quatre faussement heureux et eurent beaucoup d’enfants comme l’exigeait la société d’antan.

Les bruissements d’ailes s’intensifient provoquant un tremblement de terre sur une autre partie du globe.

Raiponce et Blanche-neige maintenant reines se promènent dans leur château respectif.

Une lettre manuscrite est apportée par un serviteur, il est question d’une alliance entre deux familles royales.

Les domestiques de Raiponce se hâtent de préparer un bal célébrant cette union.

Les jours passent, une calèche fait son entrée dans le somptueux jardin.

Sur une partie du globe, un raz-de-marée engloutit des centaines de personnes.

On tire une révérence en ouvrant la porte au roi et à la reine venue d’un autre pays.

On les acclame : « Voici le beau roi accompagné de sa femme, Blanche-neige ! »

On présente les enfants, les rires joyeux s’intensifient dans la cour royale.

Ses ailes battent tellement fort qu'un volcan entre en éruption, sa lave atteignant le village le plus proche.

Deux reines s’avancent l’une vers l’autre et tirent une révérence.

Le papillon a arrêté de voler et regarde d'un œil attentif deux femmes se contemplant sans un bruit.

Dehors, un éclair retentit comme s’il faisait écho au déchirement de leurs âmes.

Un hurlement de l'univers résonne dans leur être, un hurlement qu'elles ne peuvent laisser s'échapper, enveloppé par la peur d'être exécutées.

Il n’y a que les hommes qui ont écrit ces contes pour affirmer que les princesses aimeraient forcément leur sauveur.

Raiponce et Blanche-neige ne sont pas nées à la bonne époque.

Jamais elles ne pourront s’avouer leur sentiment amoureux.

Leur amour ne sera jamais consommé.

Elles emporteront dans leur tombe placée à côté de leur mari, ce secret inavoué.

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