Prologue

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Cela faisait quelque temps qu’il se tenait face à la surface vitrée de cette baie d’observation. Il était fixe, droit comme un i, bras croisés dans le dos, en contemplation. Une quantité astronomique d’informations circulait à toute vitesse dans son esprit au fur et à mesure qu’il imaginait les scénarios tel un dieu concrétisant la genèse. Il tentait d’analyser, un par un, les fils du temps et du destin. Il les décousaient puis les recousaient inlassablement. C’était là l’exercice mental du stratège qui entrevoit toutes les issues, de l’écrivain dessinant l’arbre des possibilités. L’artiste était en train d’imaginer en traits fins la toile qui allait devenir le théâtre passionnant d’événements aux conséquences imprévisibles… aux portées galactique.

Alors que son esprit s’adonnait à des calculs complexes, insensible aux effets d’un silence qu’on aurait dit implacable, le spectacle de la nature qui se dressait devant lui ne le fit pas même frémir d’admiration. Isolé de son environnement direct mais totalement concentré sur l’avenir, l’instant présent demeurait là devant lui, dans sa superbe, révélant alors un jeu de lumière et d’ombre, de nuances de couleur, un clair-obscur qui n’existe que dans les imaginaires. Il fut obligé par contrainte biologique de plisser les yeux quand la puissance éclatante de l’astre vint lui éclairer le visage. Les ténèbres alors progressivement se dissipèrent sur une partie de cette immensité sphérique, laissant déployer la palette de couleurs aux nuances verdâtres tachetées de traits blancs, de fins tracés bleus et de masses marines. L’étoile poussa la couverture ténébreuse pour dévoiler la surface de cette planète verte que les premiers pionniers avaient baptisé Green Jewel. Le Joyau Vert. L'Emeraude.

Sa découverte ne datait que de quelques mois et pourtant le Joyau avait déjà attiré les curieux et les visionnaires. Des explorateurs, des scientifiques, des commerçants, des entrepreneurs… toute une vaste gamme de personnes aux intérêts divers pour cette planète aux richesses inexploitées et pleine de promesses en de nombreux points de vue : climat tropical à tempéré, une variété de biomes riches, des ressources naturelles inexploitées… Un environnement plus que favorable pour la vie et la colonisation. Depuis le premier jour, des plans ont été construits pour tirer parti de cette nouvelle source de savoir, de richesse et donc de puissance.

Cependant, personne n’a encore posé pied sur cette terre pourtant promise, pas même les pionniers. La raison était on ne peut plus simple : la planète était habitée. L’évolution naturelle des espèces de cette planète avait fait émerger une civilisation indigène vieille de plus de mille ans. Lorsque les bâtiments d’exploration avaient pénétré le système, ils avaient identifié immédiatement la présence de débris et d’objets spatiaux autour du Joyau. Il s’agissait très certainement de tentatives échouées de mise en orbite de satellites géostationnaires par la civilisation en question. Sans, a priori, aucun moyen de détecter leur présence, les spationefs s’étaient placés à portée de balayage et avaient commencé une analyse plus approfondie de la surface planétaire et du système environnant.

Ainsi s’était répandu la nouvelle dans les étoiles colonisées. Les spationefs avaient pris leur temps mais ils étaient rentrés avec une hâte non dissimulée. Le nouvel El Dorado, clamaient déjà les titres des rubriques d’holojournaux et ce dans tout l’espace républicain. Évidemment, ils n’oubliaient pas de préciser dans l’article qu'une vie intelligente, une civilisation pré-spatiale, avait été découverte dans l’immensité galactique. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait dans l’histoire de cette galaxie, mais cela demeurait un événement extrêmement rare, le genre qui rentre dans les légendes. La plupart du temps, il s’agissait de nouvelles espèces dérivées au sein d’un même système, le plus souvent par effet de mutation. Quand le génome était vraiment original, l’espèce ne possédait aucune des qualités que l’on aurait donné à une espèce intelligente… tout au mieux, outre leur contribution à la biodiversité, elles n’étaient bonnes qu’à finir dans l'agriculture, dans les cercles de divertissement ou, pire, domestiquées.

Ce genre d’événement, qui n’arrive que chaque dizaine de milliers d’années, était bien connu pour ébranler le fragile équilibre, le système établi dans la galaxie du moment. Les probabilités qu'un être vivant vive une telle période étaient rares; celles de pouvoir effectivement constater ce changement était encore plus rares; celles d'influencer le dit changement ? Il n’existe pas de mot pour déterminer ce niveau de rareté. C'était l'adage d'un millier d'être vivants seulement sur les mille milliards de vies qu'a vu naître la galaxie.

"Je me suis préparé toute ma vie pour ce jour.", brisait-il le silence tout en observant la planète devant lui a travers l'épais vitrage qui le séparait du vide spatial. "Je serais à la hauteur. Je t'en fais la promesse."

***

Le crépuscule était tombé sur la vallée du Zéphyr. La teinte rouge-orangée sur les nuages contrastaient avec le feuillage dense des jungles qui entouraient ce vieux temple vieux de plusieurs centaines d'années. Construit avec les matériaux de l'environnement proche - pierres sculptées, bois taillé, feuillages, lianes, fleurs multicolores et constructions issues de l'artisanat -, ce temple avait été sanctifié par les traditions du peuple qui l'utilisait pour pratiquer une religion qui datait très certainement de l'avènement même de leur civilisation et qui avait perduré à travers les siècles.

Les jungles luxuriantes, qui s'étendaient à perte de vue autour du temple, protégeaient ce lieu sacré de tout indésirable qui pour accéder au lieu devait d'abord affronter la faune et la flore. Elles étaient impitoyable à quiconque n'était pas initié aux tracés qui reliaient les villes et villages au lieu sacré. Il fallait aussi être un chasseur et un explorateur entraîné et aguerri pour faire face aux imprévus. Si la jungle pouvait être appréhendée, elle ne pourrait jamais être domptée.

Aujourd'hui, le thul'odin, chef des castes des traditions du peuple Raleigh originaire de Turvess, la planète verte, allait faire son office pour annoncer la fin de la période de la Grande Chasse. C'est un raleigh qui n'est pas nécessairement le plus vieux, mais celui qui connait le mieux les pratiques, coutumes et aspects sociaux de la culture raleigh. C'est à la fois un guide, un médiateur, un éducateur et un étudiant. Peu importe la caste à laquelle il appartenait dans le passé : son destin et celui de son peuple l'a fait accéder à cette responsabilité. Depuis des siècles, l'espèce raleigh, une race aviaire bipède à la culture martiale, fière et honorable, a été la proie de nombreux conflits sanglants, divisant ainsi leur peuple en différents clans. Ces clans ont alors élu domicile dans différentes vallées, qui se alors regroupés en féodalités tribales. Ces féodalités ont donné naissance à des états-nations au fur et à mesure de la progression de la technologie.

Trois grands ensembles ont surgi de ce chaos géopolitique sur la planète des Raleigh : Aviana, société la plus avancée technologiquement en ayant atteint l'age pré-spatial, maîtresse dans tous les domaines et occupant le plus de territoires; le Zéphyr rassemblant les habitants de la grande vallée éponyme, ensemble dont le modèle social tourne autour de la pratique des traditions et des rôles de chaque individu au profit de son clan et enfin les clans libres sous aucun égide particulier, vivant dans des contrées plus lointaines, à l'abri des zones géographiques plus peuplées mais participant aux différentes processions et grands événements religieux de leur race.

Traditionnellement, le thul'odin est issu des clans du Zéphyr. Tuyir'Tha Namir, tel était le nom du guide spirituel actuel, protecteur des traditions et de l'intégrité du peuple raleigh. C'était un mâle bon, intelligent et parfaitement conscient des problématiques. Ancien membre de la caste du vent -que l'on peut distinguer grâce à la particule Tha comme ancien théologien, il paraissait tout naturel qu'il endosse cette lourde charge. Il était également entouré pour l'aider dans ses tâches d'un conseil des anciens, constitués de véritables monuments de différentes castes du Zéphyr ou de représentants d'autres clans que ce soit à Aviana ou chez les indépendants.

La période de la Grande Chasse était proclamée tous les ans, pendant l'équivalent d'un à deux mois environ. C'est un événement fédérateur car il concernait tout le monde. Il s'agissait là de bénir les chasseurs et les proies, quelles que soient leur taille ou leur férocité. C'était un exercice qu'aussi bien les progressistes Avians que les traditionnels Zéphyrons appréciaient malgré leur différente approche de la chasse. Il n'y avait pas de compétition car pas vraiment de récompense, cependant celui ou ceux ayant chassé les monstres les plus féroces tout en respectant les préceptes gagnaient en respect et en influence... ce n'était pas rien, aux yeux de quiconque cherchait à obtenir plus de ces deux leviers. A la base de la fondation de cette célébration, il devait probablement s'agir d'un prétexte pour rassembler tout le monde et faire la fête jusqu'à la prochaine occasion.

"Je crois que la grande majorité est arrivée au temple, thul'odin." s'inclina Direh'Gün Salem, un garde-forestier de la caste de l'eau, cette fois-ci aide de camp du chef de cérémonie. "Nous allons pouvoir commencer."

Son interlocuteur ne dit mot mais d'un signe de tête fit comprendre à son aide de camp qu'ils allaient pouvoir lancer la soirée. Le temple et ses alentours étaient immense, suffisamment pour accueillir des milliers de personnes, que ce soit dans le bâtiment principal même ou dans les petites annexes autour créées exprès pour accueillir les pèlerins venant en grand nombre. Chacun étaient venu après soit un tribut, soit une ou plusieurs trophés de chasse, soit des vivres pour alimenter la soirée. Tous avaient fait le chemin, certainement de façon véhiculée jusqu'au début de la jungle, puis, comme leurs anciens avant eux, avaient traversé la mer verte jusque-là. Les déplacements aériens étaient très limités dans la vallée du Zéphyr, se cantonnant aux cas de force majeur. Même le thul'odin, accompagné bien sûr, avait fait le déplacement à pied depuis Zéphyra, la capitale de la vallée. Ce qui représentait au bas mot plus d'une cinquantaine de kilomètres.

Après avoir fait sonner les cors, tout le monde se rassembla, et le thul'odin proconça le discours de fin de la Grande Chasse, il appela certains chasseurs qui s'étaient fait connaître grâce à de mémorables parties de chasse contre des monstres faisant quatre à cinq fois leur poids, leur taille, ou les deux. Des démonstration de force, des duels, des présentations culinaires, des préparations et présentations de trophées issus de la chasse, des chants autour de feux de joie... Le peuple raleigh, tout du moins ceux qui étaient présents au temple ce soir là, était en fête. Pour les millions d'autres raleigh, ils n'étaient pas en reste : des fêtes de moindre ampleur, organisées çà et là par des chefs et des religieux, célébrant la chasse de leur village ou de leur clan.

La jungle entière ressentait la vibration des échos d'énergie positive qui se dégageait des fêtards.

Le thul'odin, après avoir profité un peu de la fête, s'était un peu mis à l'écart, tout en haut du temple. C'était le seul endroit mis à part sur les montagnes entourant la vallée où l'on pouvait voir la cîme des immenses arbres constituant la forêt qui s'étendait a perte de vue. Il était assit en tailleur sur cette pierre froide sur laquelle avait été sculptée en surface un énorme faucon, symbole de la chasse et de leur ancêtres biologiques. Ses plumes s'étaient tassées, lui offrant sous lui un confort lorsqu'il s'était assit dessus. Il leva alors son regard au dessus même des sommets, contemplant les astres qui clairsemaient le ciel. Le firmament, à sa seule contemplation, l'apaisa presque instantanément. Il lui fit oublier la fête, les problèmes, l'avenir. Il se surprit à méditer en neutralisant ses pensées.

"Il est vrai qu'à force de rester en bas, vous allez vous épuiser." intervint une voix quelque peu amusée.

Tuyir'Tha, le thul'odin, n'avait même pas réagi. Ses yeux emeraudes continuaient de fixer le ciel inlassablement. Il reconnut instantanément la voix de Direh'Gün Salem. Le garde-forestier avait été désigné par le chef de la caste pour accompagner le thul'odin pendant toute la durée de la Grande Chasse s'il devait se déplacer sur les territoires inhospitaliers de créatures dangereuses. Il lui servirait alors de guide et de garde du corps. Non pas que Tuyir'Tha ne savait pas se défendre lorsque la situation s'imposait. Disons qu'il préférait se servir de son cerveau que de ses muscles. Par ailleurs, le rôle du garde-forestier était également de surveiller la nature et son auto-régulation, ce que les déplacements du thul'odin sur les territoires de chasse le lui permettaient plus facilement.

"Avant la tempête..." se contentit-il de laisser échapper de son bec, pensif. "Les chefs de castes et de clans sont-ils encore debout ?"

"La majorité sont déjà parti dormir, thul'odin.", répondit Direh.

"Bien. Tu peux toi aussi aller te reposer."

"Vraiment ? Mais, je dois vei-"

"Fais donc ce que je te dis, jeune homme.", coupa le thul'odin.

Un instant de silence. Nul doute que son aide de camp était agacé par l'ordre donné. Mais son devoir et son obéissance passait avant tout.

"A vos ordres. Vallafaï oy thul'odin.", salua-t-il en guide de révérence, baissant légèrement son poitrail ainsi que sa tête. Il s'en alla ensuite par les escaliers proches et disparu dans les entrailles du temple à la pierre qui, à cette heure avancée de la nuit, on aurait donné la couleur charbon.

Tuyir'Tha observit du coin de l'oeil le jeune Direh afin de s'assurer qu'il partait. Il reprit alors sa méditation là où l'avait arrêtée. Il avait cette faculté de pouvoir rapidement, presque d'un claquement de doigts, s'immerger dans une sorte de transe méditatique. Une sorte de lourd sommeil éveillé mais à la fois tellement léger que son esprit dérive instantanément vers les cîmes des montagnes, pour se rapprocher des étoiles. Que cherchait-il à ce moment-là, il ne le savait pas lui-même. Cependant il le sentait : quelque chose était trouble, au loin. L'horizon n'était pas aussi clair, aussi défini dans l'obscurité.

Quelque chose n'allait pas. C'est alors que son esprit retourna directement d'où il venait, sorti de sa transe par des bruits de pas assourdis dans les grands escaliers qui se trouvaient derrière lui. Les bruits de pas étaient suffisamment discrets pour s'assurer que les moins alertes ne l'entendraient pas mais suffisamment pour qu'une oreille attentive ne s'inquiète pas. C'était l'oeuvre de quelqu'un qui connaissait les arts des ombres : les fins déplacements, les inaudibles cachettes dans les ténèbres, les griffes habituées au goût du sang.

"Je sais que tu es là.", énonça simplement Tuyir'Tha.

"Je sais que vous savez.", répondit la silhouette qui, comme l'avait pressenti le thul'odin, profitait de l'obscurité créée par l'ombre de la lune sur le toit du temple qui protégeait les escaliers des intempéries. Il s'était mis en appui sur un des piliers, avec les ténèbres pour seule compagnie. "Vous le savez car je le veux."

"J'ose espérer que vous n'avez pas blessé Direh."

"Le jeune garde-forestier ?" s'enquit la forme dont on discernait les plumes derrière le pilier. "Il va bien. Il aura juste une douleur dans la nuque ainsi qu'une grande frustration."

"Bien. Cela vous fera une némésis, vous le savez ?", lança le thul'odin avec un très léger rictus.

"Le cycle de la nature a créé des races de némésis et des races de dominés. Je crains que vous ne soyez de ceux qui vont petit à petit nous transformer en race de dominés."

Le thul'odin ne réagit pas. Il était toujours en tailleur, dos tourné à la menace, le regard vers le ciel. "Vous l'avez senti ?" Pas de réponse. "Incroyable... Alors vous l'avez vu. Tout comme moi. Vous savez ce qui va se passer... Une telle réaction ne m'étonne pas vraiment, cela devait arriver tôt ou tard, mais, pourquoi maintenant ?"

La forme lâcha un bref rire amusé. "Qu'importe ? Le passé mourra avec vous. Le futur pourra alors être saisi a pleines mains par le peuple raleigh."

"Je ne vais pas me laisser simplement assassiner par le destin."

Il sentit la forme bouger avec la vivacité du vent. Elle virevolta, comme rebondissant entre le pilier, le plafond du préau et le sol, pour laisser dévoiler un raleigh aux plumages ocre, aux yeux saphirs, à la crète d'un noir charbon et tenant deux lances de petites tailles avec de part et d'autre, une lame fine et acérée brillant dans l'obscurité. Il était habillé comme un guerrier, mais n'en avait pas la posture ni les tactiques. Le thul'odin n'avait vu cette habileté que de rares fois et ce n'était pas dans ces contrées.

Lorsque la silhouette se dévoila dans toute sa splendeur, lançant son défi à l'icone spirituelle, celle-ci s'était déjà retournée, son grand bâton cérémonial dans une main et l'autre grande ouverte, ses trois doigts griffus bien en évidence. Le raleigh inconnu lança les premiers coups, enchainant comme une tornade les attaques en estocs et les coups à revers tout en faisant tournoyer ses deux lances. Tuyir'Tha en contra la majorité sans même sauter de son autel, ce n'est que lorsque son adversaire prenait l'avantage qu'il fit un saut explosif d'une seule pulsion de ses deux pattes et recula de quelques mètres, empoignant son grand bâton à deux mains.

"Tu te débrouilles, moi qui espérait une cible facile."

"Vous ne ferez de moi qu'un martyr !"

Le thul'odin pris l'offensive. Il faisait des grands mouvements rapides, variant la puissance et la prise sur l'arme afin de changer de style et de portée, ce qui obligeait son adversaire a s'éloigner puis à se rapprocher. L'assassin était doué, très doué. Plus jeune aussi. Cependant le thul'odin avait l'expérience d'une vie déjà bien entamée, mais il était peut-être moins endurant. Ils échangèrent les coups quelques secondes, sans que l'un prenne véritablement l'ascendant sur l'autre. Un coup en estoc précédée d'une esquive permit à l'inconnu de réussir à planter quelques centimètres de la lame dans le flanc de Tuyir'Tha, tranchant une partie de ses ailes vestigiales. Des plumes tombèrent au sol, maculées de tâches rouges. La pierre froide s'abreuva de la chaleur des goutelettes de sang tombées du guide spirituel. Le thul sentit son corps se raidir de douleur, ce n'était pas une douleur normale.

Du poison ?

Le thul ne se laissa pas abattre et gaina son corps afin d'en rassembler toutes les forces et enchaîna son adversaire de coups variés en taille et puissance. Jusqu'à ce qu'il eût l'opportunité qu'il attendait : après un contre réussi tout en esquivant le coup porté par l'autre lance, il lâcha son bâton de la patte droite pour être ramassée par l'autre patte grâce à la vitesse. Cela lui donna la demi-seconde nécessaire pour sortir ses trois griffes et les planter avec force dans l'épaule gauche de l'assassin. Certains nerfs tranchés, le raleigh aux plumes sombres fut contraint par son propre corps a lâcher la lance qu'il tenait de sa main gauche, tout en laissant échapper un râle rauque de douleur. L'adversaire roula en arrière pour se tenir à distance du thul'odin, maintenant en position de force, bien que luttant contre ce qui ressemblait à du poison. Mortel ou handicapant, ça, il ne le savait pas.

"Ainsi soit-il...", lâcha l'assassin.

De sa ceinture a plusieurs poches, cachées sous les plumes, il en sortit un étrange engin. Une sorte de boîte métallique noire, fabriquée pour être ergonomique a tenir pour une main à trois doigts griffus de raleigh. Il se saisit d'une partie de la boite et pointa son autre extrémité vers le guide spirituel. Il ne sut pas ce qu'il allait se passer mais l'instinct de survie prit le dessus et Tuyir'Tha tenta de fuir, quitte à sauter du haut du temple s'il le fallait.

Mais à peine eût-il le temps de se retourner, il sentit comme deux crocs de monstre se planter dans son dos et ensuite son corps entier fut balayé par une énergie étrangère, artificielle, qui n'avait de place dans la nature que par le ciel. Cette énergie était beaucoup trop forte et brusque pour qu'il puisse l'encaisser. Il tenta de pousser un hurlement mais ses poumons étaient déjà trop endoloris et vides. Il ne vit plus que les ténèbres quand il se sentit tomber sur les genoux puis face contre terre, jusqu'à ce qu'il n'entente même plus les festivités de la Grande Chasse.

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