Chapitre 8

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25 Juillet 1944 — trois heures du matin

Les cinq mutins font le guet devant la cabine du Signore Barbo.

— Tu es sûr de ton plan ? demanda Ludwig Baltz.

— Ça fait des semaines que je les observe, répondit Guterman. Chaque fois qu'on est en surface et que le capitaine passe la moitié de la nuit à scruter l'horizon, Barbo va le rejoindre vers trois heures et quart. Ils discutent pendant une bonne demi-heure puis Barbo revient sans escorte, ni vu ni connu...

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_ Le capitaine est en haut en train de blablater avec le sorcier, dit Friedrich. Et ils devraient en avoir encore pour un bout de temps. On n'aura pas d'autres occasions, il faut y aller maintenant. _ Aller où ? demanda Hans. _ Chercher les pierres naturellement, répliqua Guterman. Mais je comprendrais que tu n'aies pas envie de venir. Tu peux rester ici, on te gardera ta part. » Hans ne bougea pas, les quatre matelots quittèrent le dortoir. Karl Weiss s'était muni d'un pied de biche pour forcer la porte en cas de besoin, mais Barbo l'avait laissé entrouverte. Ils entrèrent et trouvèrent rapidement le coffre, impossible à cacher vu sa taille. Guterman l'avait imaginé rempli de pierres précieuses et, vu son poids, avait estimé qu'il y avait là de quoi faire la fortune de tout l'équipage s'ils devaient en partager le contenu. Les dernières informations de Hans l'avaient quelque peu déçu, mais pas au point de le décourager. Il en restait encore assez. _ Bon sang, ce qu'il est lourd! fit Karl. Et en plus il est bien verrouillé. Je me demande ce qu'il peut bien cacher là dedans. _ Je n'en sais rien et je m'en fiche! répliqua Guterman. Il y a là de quoi sortir de l'enfer de cette guerre et nous installer dans les îles jusqu'à la fin de nos jours et c'est la seule chose qui compte. Vous avez trouvé la mallette ? _ Oui, répondit Friedrich. Il n'y a pas grand chose d'intéressant... un livre de démonologie, des papiers, des babioles en cuivre... Un craquement métallique retentit. Karl Weiss venait d'ouvrir le coffre. _ Ah, voilà autre chose. fit Kurt Guterman en ouvrant le coffre. Et il avait raison, le coffre contenait effectivement « autre chose. Il contenait le cadavre d'une jeune fille, un large poignard en obsidienne planté dans la poitrine. _ Les mains en l'air, messieurs. La voix de Barbo. Les quatre voleurs obéirent et se retournèrent. Barbo était de retour. A ses côtés, le Lieutenant Seiddler pointait un pistolet vers eux. Deux autres marins armés étaient derrière eux. _ Guterman bien entendu! fit-il. Qui d'autre aurait pu prendre la tête de cette mutinerie. Messieurs Batz et Weiss, ce n'est pas très surprenant non plus. Mais je suis étonné de vous voir dans ce groupe, sergent Albrecht. Je m'attendais à mieux de votre part. _ Vous avez raison Lieutenant, répondit Friedrich Albrecht. Nous sommes effectivement dans notre tort et nous en acceptons les conséquences car nous ne sommes pas passé par la voie hiérarchique, mais nous ne sommes pas des mutins. Nous soupçonnions le sieur Barbo d'avoir commis quelque méfait pendant notre voyage et nous en avons découvert les preuves... Ecartez-vous les amis, que le Lieutenant puisse voir le coffre. »
Les hommes s'écartèrent et tous purent voir le contenu du coffre. _ Qu'est ce que c'est que ça! s'exclama Seiddler. _ Une partie de notre mission lieutenant, répondit Barbo. Votre Capitaine a reçu l'ordre de se reposer entièrement sur moi, vous l'avez entendu vous même tout à l'heure. _ Nous sommes des soldats monsieur Barbo, répliqua le lieutenant. Pas des sorciers et encore moins des assassins, notre mission est de combattre d'autres soldats, et non des innocents. _ ho! s'exclama Barbo. Et pourtant votre armée en a tué énormément, rien que par les bombardements, et je ne parle pas des déportés. _ La guerre entraine toujours des pertes civiles, c'est regrettable mais inévitable. Quant aux camps, il ne sont là que pour écarter les ennemis du Reich. _ Mais ce que vous avez fait... _ ... l'a été sous les ordres du haut commandement, répliqua Barbo. D'ailleurs votre Capitaine vous le confirmera, je l'entends qui arrive.

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