5- Emma

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11 heures. Elle était installée à la terrasse couverte d’un café, en face du Palais de Justice, dans le Vieux-Nice. Elle adorait cet endroit, proche de son travail et de toutes les commodités. Juste à côté, le Cours Saleya, aux multiples couleurs par son marché aux fleurs, ses fruits et ses légumes, attirait de nombreux touristes. Elle aimait cette ambiance. Souvent, il lui arrivait de flâner dans les ruelles de la vieille ville, s’imprégnant de son atmosphère unique, s’émerveillant sans cesse devant ses façades rouges et jaunes.

Elle commanda un café en attendant Dora. Le temps était frais mais ensoleillé, en ce mois de janvier. On avait quand même de la chance sur la Côte d’Azur ! Elle observa un moment la vie autour d’elle : une jeune femme -peut-être une avocate ?- montait les marches menant au Palais de Justice. A droite, devant le kiosque à journaux, un homme feuilletait un magazine, mais à voir la tête du marchand, ce dernier allait lui signifier que s’il voulait le lire, il n’avait qu’à l’acheter ! Elle aimait étudier les gens autour d’elle et inventer leur vie, leur profession…

Son smartphone se mit à vibrer. Son cœur fit un bond lorsqu’il lui signala un SMS et elle sourit largement en voyant le prénom de Lucas s’afficher.

– Hello !

– Bonjour !

– Qu’est-ce que tu fais de beau ?

– J’attends Dora, je suis Place du Palais. Et toi ?

– Je suis chez moi, je traînaille. Tu vas bien ?

– Oui, et toi ? tu as eu beaucoup de travail ?

– Énormément, mais j’ai le temps pour toi dans la soirée. On se voit ?

– OK !

– On se retrouve au Ship à vingt heures ? Tu connais ?

– Oui, à Saint-Laurent, à tout à l’heure ! 

Elle allait devoir mettre tout en oeuvre pour passer au plan B, mais elle commençait à ressentir un léger malaise. Pourquoi la vie était-elle ainsi faite ? Les heures passées avec lui, l’autre soir, avaient tout simplement été idylliques. Il avait su combler tous ses désirs et elle en avait fait de même apparemment, puisqu’il souhaitait la revoir.

– Hello !

Elle fut interrompue dans ses pensées par l’arrivée de Dora, toujours aussi sexy et gaie et elle l’accueillit avec plaisir. Elles bavardèrent pendant l’heure qui suivit, tout en déjeunant d’une salade accompagnée de petits farcis niçois pour elle, et pour Dora, un pan bagnat.

– Alors, tu ne me racontes pas ta soirée ? lui dit-elle en pouffant.

Emma haussa un sourcil.

– Alors, quoi ? Eh bien, je l’ai invité à la maison.

– Et ?....

– Et nous avons, oui, tu as deviné !

– Bien sûr, mais est-ce que c’était… ?

– Oui, c’était divinement bien.

– Tu veux dire « divinement bon ? »

– Arrête de me taquiner !

Dora était au courant, bien sûr, elle lui racontait tout. Enfin, pratiquement, car elle ne connaissait pas sa double vie et c’était aussi bien ainsi. Elle ne voulait pas mettre l'existence de son amie en danger.

– Comme je suis contente pour toi ! J’espère sincèrement que tu vas t’engager dans une relation stable et solide.

– Moi aussi, merci Dora.

– Et que fait-il dans la vie ?

– Nous n’avons pas eu le temps de beaucoup discuter, tu sais. J’en saurai un peu plus ce soir.

– Pas beaucoup de temps ? Tu es trop drôle ! dit-elle en s’esclaffant.

Après le déjeuner, elles firent quelques pas sur la Promenade des Anglais pratiquement déserte. Quelques joggeurs téméraires couraient, isolés du monde avec leurs écouteurs aux oreilles. Enfin, elles se quittèrent avec la promesse de se revoir bientôt. Ces moments passés avec Dora lui faisaient, comme toujours, un bien fou, songea-t-elle, en se dirigeant vers le parking pour récupérer sa voiture.

*******

Arrivée chez elle, elle pénétra dans son petit salon qu’elle avait décoré amoureusement, petit à petit, de meubles chinés dans des brocantes, son petit salaire dans un Cabinet d'Experts-Comptables ne lui permettant pas autre chose. C’est d'ailleurs pour cela qu’elle avait accepté cette mission… 

Elle ouvrit la porte-fenêtre menant au balcon : dehors, la circulation des voitures était bruyante. Les rumeurs provenant du parc de l’autre côté lui parvenaient, assourdies.

Elle revint dans son salon et prit son téléphone pour appeler Gary. Il décrocha dès la première sonnerie.

– Allô !

– Allô Gary, c’est Emma.

– Bonjour Emma, alors où en es-tu ?

– Je le vois ce soir. Avec un peu de chance, nous irons chez lui.

 

 



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