Chapitre 3 - Effondrement - Partie 5

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 Une fois passé le moment du choc, l’archiviste Romani hésita à repartir du puits. Les mains tremblantes, il tapota nerveusement sur son PIM pour engager les systèmes de sa navette. Puis, les cris de désespoir de Zack dépassèrent enfin ses tympans pour être acceptés par son cortex. Il bredouillait des phrases inintelligibles où étaient mêlés remords et résignation. Il se pencha de nouveau dans la gueule béante du puits. Une bonne cinquantaine de mètres plus bas, Zack toujours à genoux appelait son frère.

 L’archiviste commença à descendre après s’être assuré à la ligne de vie. Il essayait de ne plus faire attention aux appels du jeune homme qui lui vrillaient les tympans et l’âme. Sa cervelle était en ébullition, cherchant une échappatoire à ce triste tableau. Il craignait une réaction violente de la part de Zack. Il hésita et marqua une pause. Zack ne l’avait toujours pas remarqué. Il se baissa pour attraper une grosse pierre. Ses murmures inintelligibles reprenaient. Ils prenaient la teinte d’une détermination. Il fallait en finir vite. Il devait agir rapidement avant que Zack reprenne un minimum conscience de sa situation. Son bras était crispé, sa main recelant la si simple solution à ses problèmes lui faisait mal.

 Il avait presque dévalé sur les fesses les derniers mètres. Il serrait les dents pour ne pas laisser s’échapper des paroles traîtresses. Zack tourna la tête et le regarda, les yeux vidés d’espoir.

 « Archiviste Romani ? Josh. Josh est tombé. La voix ! La voix l’a tiré.

 Un arc électrique parcourut l’archiviste. Un éclair de lucidité. Une fulgurante idée.

 — La voix de l’ombre, Zack. La voix de l’ombre a pris ton frère », lança l’archiviste.

 Zack le regarda et un flot de larmes inondèrent son visage d’adolescent. Romani lâcha la pierre et tendit sa main vers le frère survivant.

 « Nous devons quitter le chemin de l’ombre avant qu’il ne vienne pour nous. Josh ne souffre plus. L’ombre l’a pris », déclara solennellement l’archiviste Romani.

 Zack hésita, regarda les ténèbres. Il pleurait. Il attrapa la main salvatrice et se laissa guider vers l’entrée du puits. L’archiviste remarqua les algues reprendre leur position au fur et à mesure de leur avancée, comme si elle venait refermer un tombeau.

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