Culture Felle

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    Il n’avait jamais été un garçon très chanceux. Petit et chétif il était la risée des autres enfants et de leurs parents, lors des bagarres il ne gagnait jamais. Par contre il apprit à résister à la douleur, et à ne pas la montrer à son adversaire. Il savait mentir. Il avait compris assez tôt que ça créait le doute chez ceux qui le battaient, et parfois ça ouvrait une ouverture et il pouvait riposter. Il avait appris à frapper aux points où ça fait le plus mal et à ne pas se fatiguer à cogner n’importe comment. Il n’a jamais eu de force, mais il avait l’effet de surprise, la technique et l’intelligence. Il apprit aussi à esquiver et à parer, ce qui lui sauva sans doute plusieurs fois la vie.

    Chez les Fells, la mort, ce n’est rien, ou au contraire, mourir jeune, mourir au combat c’est prouver qu’on s’est pas laissé croupir et que l’on s’est donné corps et âme pour le peuple, pour la gloire de la reine. Un Fell vieux, c’est un Fell lâche. C’était une leçon essentielle que chaque Fell se devait de retenir. Dans leur culture, ne rien faire, c’était déjà mourir. Si tu ne bouges pas c’est un soldat du Royaume qui t’a déjà planté une épée dans le poitrail.  Cela dit les Fells respectaient aussi la vie, en effet, ils ne rechignaient guère à piller, à violer, à torturer, à tuer une autre personne, tant que ce n’était pas un jeune enfant. Car les jeunes enfants n’ont pas encore choisit ce qu’ils veulent être, ils ont encore le choix, et ça les Fells le respectaient.

    Les Fells sont différents des autres Ellemaëns tant par leur physique que par leur patrimoine. Ils étaient plus petits, plus trapus, plus bestiales. Leurs peaux étaient pâles et translucides, si bien qu’on voyait le réseau de leurs veines sur tout leur corps et les tâches violâtres causées par produits qu’ils ingéraient pour être plus puissant.

    Ils sont rejetés et considérés comme vils et hérétiques, « Fell » en Ellemaën veut dire « mal » et parfois ils sont surnommés les « Ellemaëns noirs » alors que de base ce sont les « Ellemaëns d’Ini », les « Ellemaëns du vent» (car ils habitaient de larges plaines très venteuses,  mères de tornades ravageuses alors leur culture s’était établie à partir de ces phénomènes). Mais certains membres de se peuples ne sont pas originaires de ces plaines, ils viennent parfois du Royaume et trouvent refuge chez les Fells, car leurs personnalités et leurs goûts étaient ceux des Fells dès leur naissance.

    C’étaient le cas des grands parents de Döug’s, mais même s’ils acceptent les nouveaux rejetés dans leurs peuples, il leur faut des générations pour oublier que ces Fells là n’avaient pas le même sang qu’eux, et il était encore un peu tôt pour la famille de Doug’s pour se faire totalement acceptée par les autres. Ce qui lui valut des railleries mesquines quand il était enfant, des coups de poing une fois adolescent, et ensuite des coups de couteaux lors de soirées trop arrosées.

Mais c’était normal.

 

    Tous les peuples Ellemaëns avaient des Nerks et des temples, mais les temples ne servent pas qu’aux religions ou aux dieux. Les temples sont des lieux spirituels et intellectuels, notamment pour les temples du Royaume, où ce sont des lieux de paix et de partage. Chez les Nerks ces aspects sont plus nuancés. Les temples sont certes des lieux spirituels, mais aussi des lieux de guerre. Les murs étaient couverts de peintures et de tapisseries de guerriers Fells arrachant des têtes et des bras, ou représentant la reine, aussi splendide qu’effrayante placée au-dessus de tout et vénérée avec des Fells à ses pieds courbant l’échine.

    Ce qui explique que les épreuves chez les Fells sont différentes de celles des autres Ellemaëns.

    Un Nerk est le représentant d’un temple mais les Fells n’ont pas de dieux, leurs temples sont tous pour leur reine, leur déesse. Cette seule et unique reine adulée de tous, cette suprême dame est appelée « älruiäno cuo Fell leptiäno cuo naya slaki » autrement dit « la reine du mal, fleur de lumière noire ». Mais son prénom est plus utilisé pour la désigner, elle se nomme LLinôrah. Elle a le buste d’une Felle avec un visage d’une grâce sans pareille malgré les six yeux supplémentaires qui venaient sertir son front et les mandibules acérées qu’ornait sa mâchoire. Son corps était celui d’une araignée aux pattes tranchantes. Ce qui faisait d’elle la Felle la plus étrange et la plus désirée ainsi que la plus grande, ses pattes élancées pouvant lui faire attendre les 3 mètres de haut. Pour les autres peuples cette chose était l’incarnation damnée du mal, pour les Fells s’était la plus belle de l’univers.

 

    Döug’s savait que s’il parvenait à devenir Nerk, ce qui était déjà très rude, et difficile à imaginer pour lui, il n’aurait pas le droit à l’erreur, de plus il verrait la reine en personne et tout le monde savait que la reine prenait des Nerks en amant, ce qui était un très grand privilège. A la moindre petite faute en tant que Nerk il pourrait être emprisonné, tué ou pire...

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