Une issue ?

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Assise sous les cintres, sur le plateau vide et froid, la jeune femme était perdu dans ses pensées. Elle regardait dans le vide, fixant un point imaginaire qui semblait traversé les murs épais du théâtre. Elle était assise là depuis des heures et n'avait pas bougé, on aurait presque pu croire à une marionnette dont les fils coupés la privait de mouvements et de vie.

Cette histoire de marionnettes était d'ailleurs au centre de ses pensées, n'avait elle pas justement l'impression d'être un pantin, prisonnière des fils que le monde lui avait octroyé ? Elle était assise sur la scène froide et noire de ce petit théâtre de province et elle se demandait si un marionnettiste n'allait pas surgir de l'ombre à tout moment pour lui dicter ses mouvements.

Ce théâtre c'était son archipel, l'endroit où elle se réfugiait pour penser, rêver, imaginer, croire qu'elle était seul maître de sa vie, de ses choix mais peut être n'était-ce qu'une illusion. Peut-être que dans ce monde étrange, dur et froid, absolument personne n'était libre de ses choix ? Peut être qu'un petit groupe de personnes influente tiraient les possibles de tout les autres, manoeuvrant avec discrétion de sorte que chacun se pensent libre sans l'être réellement ?

La jeune femme avait l'impression que ses rêves, ses projets d'avenirs, ses espoirs étaient conditionnés, suspendus au fonctionnement de ce monde et que ce fonctionnement induisait des impossibilités auquelles elle ne pouvait échapper. Le monde dans lequel elle vivait lui imposait un chemin en lui faisant miroiter que c'était elle qui l'avait choisi mais la jeune femme n'était pas dupe. Les règles en tout genre dictées par les pontes de ce monde qui n'avait cure des répercussions de leurs conditions, restrictions, obligations lui interdisait ou du moins lui restreignait grandement l'accès à la réalisations de ses rêves et la jeune femme n'était pas d'accord.

Qui était-elle si on lui enlevait son identité, la raison pour laquelle elle était vivante, le souffle qui lui permettait de se mouvoir ? Qui était-elle si on décidait pour elle de ce qu'elle avait ou non le droit de faire ? Qui étaient ces gens qui parce qu'ils se croyait meilleur, parce qu'ils étaient riches et pensait être détenteur de toutes les vérités, s'arrogeaient le droit de décider de la vie des autres ?

La jeune femme était là, assise sur ce plateau, le regard dans le vide à réfléchir aux moyens dont elle disposait pour ce libérer de ces fils, pour s'affranchir du joug de ces marionnettistes qui étouffaient ses rêves et ses espoirs. Des rêves la jeune femme en avait à revendre, des projets qui n'attendait qu'a exister mais comment pouvait elle les mettre en oeuvre si on lui coupait les fils pour les actionner ? Elle était une marionnette attachée par des fils invisible, actionné par des mains sans visages et elle n'avait même pas le contrôle sur les fils qu'elle tenait dans ses propres mains...

Etre assise là, sur le sol de ce théâtre vide et silencieux ne lui apporterait peut être pas la réponse mais au moins était ce un lieu dans lequel il lui était encore permis de rêver, un endroit où elle pouvait se ressourcer, imaginer qu'elle était libre de ses mouvements, de sa vie, de son avenir !

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